Fange

Sludge / Noise

France

Poisse

Chronique

par Pentacle

Enfanté par un trio issus des groupes HuataBrain Pyramid et Zalhietzli qui n'en est pas à ses premiers acouphènes, Poisse sonne exactement comme ce que à quoi l'on pouvait s'attendre venant de leur part et d'un nom pareil.

Un larsens en guise d'ouverture, une lourdeur qui enterre les amplis sous un amas de crasse, les coups incessants pleuvent de tous les côtés sous couvert d'un croassement funèbre. « Sous les sabots et les socs, La terre bave du plomb. Plus rien ne perce le sol. » Y-a t'il vraiment besoin d'en expliquer d'avantage? Comment te dire que la traversée se fera en milieu hostile et que qu'elle s'apparentera plus à un viol auditif quasi permanent dans les graves comme dans les pulsions noise à deux doigts de te rendre fou. Chercher une porte de sortie dans ce bloc de saleté impénétrable et vicieuse semble bien vain et ce n'est pas la fausse pistes des riffs Stoner (Grêle Molle, Lucifour) qui te donneras une impression d'échappatoire. Poisse(ux) et incurable comme une maladie en phase terminale, Fange émiette petit à petit tes espoirs (Cloches Fendues) lacère tout ce qui se trouve à portée dans des accélérations Hardcore carnassières (Amoniac).

Deux choses sont vraiment intéressantes à noter chez Fange. Déjà parce qu'il y a ce son caverneux, sans compromis, surchargé d'une saleté repoussante, mais très bien mixé pour permettre aux instruments d'imposer pleinement leur brutalité gluante que se soit dans les rythmiques bovines, les cordes décrépies, les attaques sourdes des larsens ou même dans cette voix annonciatrice de mauvais augure, qui vomi plus qu'elle ne chante. On y trouve également cette intention de mêler Sludge et Noise comme une seule et même entité, comme un seul but d'un bruit dégueulasse et suintant le malaise, détaché de toute humanité. En résulte ce Poisse, ténébreux, froid et angoissant dont le titre Suaire à la charge finale apocalyptique de lenteur et d'enfouissement colossal est un bon exemple du rendu sonore.

En somme, les amateurs d'Indian, Herder ou Rorcal accepteront bien de se faire flageller la tête basse pendant cette demi-heure de violence et de tension continue. Les âmes sensibles passeront, comme d'habitude, sans problème leur chemin.

14

Les critiques des lecteurs

Moyenne 14.83
Avis 3
Radioshack May 30, 2014 17:35
Pour une première production c'est plutôt réussie.



On plonge volontiers dans l'univers apocalyptique de cette Poisse qui nous colle à la peau, leur sludge / noise nous empêche même de respirer... mais parfois il survient quelques souffles, vains, mais c'est pour mieux se retrouver une nouvelle fois la tête sous l'ea.. la fange crasseuse.



On aime se faire mal-traiter de cette manière et les Rennais l'ont bien compris en mettant plusieurs couches de haine.



Bref, Poisse de FanGe représente un début prometteur pour un groupe possédant dès le départ une forte personnalité. (je le conseille aux amateurs d'Erlen Meyer aussi)
15 / 20