Falling Down
Post Core / Post Rock

IIV
Chronique
J'avoue n'avoir clairement jamais été déçu par un volume de Falling Down. Je trouve même qu'avec le temps, l'orientation musicale s'affine, avec des excursions de plus en plus psyché, s'orientant vers des choses moins faciles à aborder. Et ce n'est pas IIV qui me contredira avec le titre d'ouverture, "This Is This" de Hopewell.
Parce que l'on naviguera entre le PostRock/Core/Hardcore, le Rock Prog typé 70's, le Psyché, le Rock Noisy, …, tout cela avec assurance. Quand les effluves d'Ocoai (une des grosses révélations de ce volume) ou The Flying Eyes virevoltent entre deux compos abyssales (Monarch, Rorcal ou Julie Christmas), les esprits se perdent.
Il n'y a pourtant rien de véritablement indélicat : chacun y trouvera son bonheur tant que l'on soit un minimum ouvert d'esprit. Il s'agit en effet de la première qualité à avoir pour écouter IIV : ne pas s'encombrer de limites mais se laisser bercer par des titres comme "Tra I Ghiaci" de Dyskinesia ou "Now and Forever" de Syndrome. On a même droit à un zeste d'oriental avec Ayahuasca Dark Trip et son "Manatia", tribal et hypnotisant ou à quelque chose de plus spirituel pour Ethereal Riffian et "March of Spiritu (Rise of Sheol)".
Abordons rapidement le Endless CD, disponible avec l'édition limitée, ou se côtoient groupes plus ou moins connus : Zatokrev, Hexis, Across Tundras ou Pelican. La véritable fureur est réservée pour Hexis (Black Hardcorisé) et The Great Old Ones, tandis que les 13 autres combos distillent leur passion dans des morceaux dont les montées en puissance se font crescendo (le sublime "I'm Stuck" de Lost In Kiev ou le fantomatiquement éthéré "Spirit of a Hungrey Beast" de Magdalena Solies&Robert Krieger).
Pas de regrets, pas de lassitude : IIV est une étape dans un voyage initiatique toujours plus osé et on sent que les artistes rassemblés ont été sélectionnés avec cette même volonté d'emporter au travers d'une vague de notes. Ici, plus encore que sur I et II, le ressenti est le maître mot et tout se joue sur l'immersion jusqu'au dernier souffle ("How This Will End" de Mouth of the Architect).
Chacun y retrouvera un torrent d'émotions, selon les conditions d'écoutes, l'état d'esprit de l'instant ou l'atmosphère. Il n'est même pas question d'en chercher le meilleur, d'en pointer du doigt ceux qui jouent la facilité : IIV est un tout, cohérent et pourtant très hétérogène.
Il est toujours très délicat d'évaluer une compilation, surtout lorsqu'on se retrouve face à un grand nombre d'artistes. Ici, quasiment que des inédits avec des sphères musicales assez diverses mais avec un même but : le voyage. Vous repartirez bien un nouvelle fois !
La note n'est présente qu'à titre indicatif, tout comme pour les volumes précédents. Il me semble totalement déplacé de qualifier cette compilation. Ecoutez, ce sera plus intéressant et vous saisirez l'ampleur de l'objet.
Pari réussi, pari raté: une compilation de cette envergure ne peut que faire les choses à moitié.
On passe un bon moment, on se (re)fait une culture et on oublie aussi vite.