Falling Down

Post Core / Post Rock

France

II

2010

Chronique

par Euka

Que l'on se le dise, Falling Down a de nouveau vu les choses en grand : tenter de réunir des noms comme The Ocean et d'autres plus discrets tels Kalkh-in(Joy) Erode sur 26 morceaux quasiment tous inédits à un prix plus qu'abordable, dans un packaging classieux et sans chercher le côté Single d'une vulgaire compilation magazine à la Hard Rock One Sound Mag, ce n'est pas une mince affaire. Pourtant, une fois l'objet entre les mains, tout semble parfait, sans faute de goût ou excès de zèle. Histoire de calmer les ardeurs de suite, de faire retomber la pression ou simplement épargner la lecture d'un bloc de texte dont seule la note intéressera le chaland, autant révéler de suite le final : Falling Down II est bien à la hauteur du premier essai.

Un rapide premier coup d'œil à la tracklist donnera des sueurs froides : Même si l'on est loin de noms comme Pelican, Dirge, Zatokrev ou Kylesa, ce second opus offre son lot de pépites. Pensez donc, Jucifer, Time To Burn (déjà présent sur le premier volet), Across Tundras, The Ocean, Taint, Ufomammut, Mumakil ou God Is An Astronaut réunis en ces lieux, rien de moins. Le tout caché derrière ce puits de Magma laissant présager certaines secousses qui vont vite se concrétiser...
En effet, Falling Down II est sismique. Entre Time To Burn et son Elena Djinn aussi virulent mais moins écrasant, plus nuancé que sur Is.Land, Mumakil au meilleur de sa forme -même si le grouink manque encore à l'appel- ou Kehlvin qui, armé d'un double chant, décide de jouer sur sa corde sensible et presque psyché sur une reprise de Leonard Cohen, personne ne sera délaissé. Postcore, PostRock, Sludge ou simplement Rock se côtoient selon les affinités sans jamais ralentir la cadence. Certains titres arrivent pourtant à se démarquer, à la manière de The Poisoned Glass qui s'oriente vers un Drone Sunnien de qualité au chant industriel ou Farflung qui flirte avec le Rock un brin Noisy. La liste pourrait être longue tant les atmosphères diffèrent selon les artistes, avec peut être un léger bémol pour Black Rain de Taint en Live (l'ensemble manque de pêche et d'une ligne vocale stable) ou le chant clair de The Ocean. On est au final heureusement bien loin d'une vulgaire compilation vendue en marge d'un magazine surfant sur une quelconque vague pour teenagers. Ici, la qualité prime, peut être pas via une musique forcément abordable (Ufomammut qui ralentit encore le tempo, Gnaw Their Tongues qui se la joue BAN période Mort ou la reprise épurée de Leonard Cohen par Kehlvin) mais via une richesse qui n'a comme défaut que d'être trop éphémère...

Les goûts étant ce qu'ils sont, j'aurais personnellement tendance à préférer de loin des compos de Gnaw Their Tongues, Farflung, Time To Burn ou Across Tundras face à un très convenu mais efficace God Is An Astronaut ou au Cult of Lunien СОЛЯРИС. Chacun aura ses favoris, parfois au gré des écoutes, parfois par pur rejet d'un genre, sans pour autant renier la qualité du reste de la compilation. Falling Down propose en effet une pléthore de styles à (re)découvrir ou approfondir tout au long de ses 26 morceaux.

Les promesses sont toujours tenues, Falling Down a réussi à réunir des groupes plus ou moins confirmés pour un résultat aussi riche et varié que précédemment. Les préférences iront ici et là selon si l'on est amateurs de sensations fortes (The Ocean, Mumakil, Gnaw Their Tongues) ou de dimensions plus poétiques (l'excellent Kehlvin, le groovy Ocoai). Les découvertes seront nombreuses et si la chute est aussi terrible, autant qu'elle soit sans fin...

16

Liste des artistes présents : Kalvria, Impure Wilhelmina, Time To Burn, Monachus, Across Tundras, White Hills, Ocoai, U.S. Christmas, Farflung, Kingdom, The Poisoned Glass, Gnaw Their Tongues, Kalkh-In(joy) Erode, Kongh, Tesa, Omega Massif, Kodiak, When Icarus Falls, The Ocean, Kehlvin, Jucifer, Ufomammut, God Is An Astronaut, Taint, Mumakil et ???????.

Les critiques des lecteurs

Moyenne 14.5
Avis 1
burning frost October 3, 2010 11:50
Il y en a pour tous les goûts et c'est même le plus gros reproche de cette compilation: plus expérimentale, la sélection de groupes choisis proposent des exclusivités jamais de mauvais goûts mais rien de transcendant non plus. De plus étant assez allergique aux groupes typés noise, je me suis retrouvé avec bien peu de morceaux satisfaisants.
14 / 20