C'est fort d'un premier ep, The Runaway, et d'un nouveau chanteur en la personne de Byron échappées de ses contrées espagnoles que le quintet parisien Face Down arrive en 2013 avec son premier album : The Long Lost Future, calé quelque part entre Southern Rock / Stoner et Groove / Thrash Metal.
Si à la mention de ces étiquettes les influences sont tout de suite évidentes (Down, Pantera ou Black Label Society pour faire dans la facilité), cela n'empêche pas Face Down de s'émanciper des incontournables du genre avec une personnalité déjà bien affirmée. Ce n'est pas que le groupe ose un mélange audacieux ou se permette de repousser les limites d'un genre plutôt fermé en soit, mais qu'il arrive à nous faire oublier ses inspirations au fur et à mesure que défilent les onze compositions. Pas de quoi en tomber le cul par terre, mais plusieurs petites choses qui tendent quand même à définir le caractère du groupe. Déjà, la voix du chanteur Byron, du genre noyée au fond d'un verre de bourbon avec un grain bien particulier et qui varie les tonalités. Souvent, il fait le-gros-méchant-pas-beau-tout-velu, surtout si l'on menace de s'en prendre à sa boisson (My Last Tequila) et à d'autres moments il se montre plus tempéré montant dans des registres aigus (Only Human). En outre, les deux guitaristes apportent la pièce la plus importante à l'édifice. Avec une assise construite à partir d'une usine à riffs, Face Down fait varier les plaisirs, éclate tout ce qui passe sauvagement (Poker Time) se la joue ultra Rock'nroll (Only Human), ralenti parfois (un peu) le tempo (Horse Power) et surtout nuance son sujet. Pour finir la basse a son importance, alourdissant le tout, mais osant aussi prendre la parole lors de phases plus aérées (Lone Ranger) et la batterie possède un groove certain et une force de frappe persuasive (Smokecoat et ses sons de cloche). En bref, une belle cohésion qui prouve la solidité de l'album. The Long Lost Future est plus que convainquant, évite les pièges du premier album de Stoner basique avec une production issue du studio Sainte Marthe à peu près aussi ardente que la chaleur du soleil sur la pochette. Cerise sur les cornes de bison, Face Down est assez intelligent pour savoir se renouveler durant ces 50 min de concassage de cervicales. Pas de remplissage, de titres faibles ou de perte d'inspiration, ici, tous les morceaux ont leur importance et valent leur écoute. D'une apparente simplicité, chaque composition de Face Down apporte son lot d'énergie, de mélodie, de passages que l'on retient, des riffs Thrash de Poker Time au refrain de Kiss Of Death voire au plus surprenant rythmiquement Blow Away The Dust ou à la très belle et reposante acoustique Under The Sun.
On sens que le quintet à longuement bossé ce The Long Lost Future sans oublier un feeling important, motif nécessaire lorsque l'on parle d'un disque de Rock. Ca n'ira sans doute pas détrôner les monstres sacrés du genre, mais c'est pas non plus ce qu'on leur demande. Le soin apporté à la création de cet l'album est exemplaire et le plaisir d'écoute indéniable, alors on aurait tord de bouder sa découverte.
A écouter : dans la voiture, cet été