Qu'on se le dise, le Post-Rock nébuleux n'est pas mort né, en témoigne les derniers efforts de Gregor Samsa ou The Evpatoria Report. Quant à nos artificiers préférés, auteurs de tout de même 2 disques majeurs dans le genre (The Earth is not a cold place & Those who tell the truth shall die, those who tell the truth shall live forever), on les attendait avec ferveur pour ne pas dire au tournant.
The Rescue laissait entrevoir une belle évolution en introduisant quelques choeurs, des nappes de piano et surtout des titres moins longs qui venaient serrer la gorge sans tourner autour du pot. La déception est donc d'autant plus grande car All of a sudden, I miss everyone ne tient définitivement pas la route face à ses aînés.
Manque cruel d'inspiration ? Tentative avortée de renouveau ? Peut-être un peu des deux. Quoi qu'il en soit, l'apaisement et la béatitude que l'on pouvait ressentir au terme d'une écoute de n'importe quel disque des texans fait place ici à l'indifférence et l'ennui. Malgré quelques courts passages intenses à faire frémir (Catastrophe and the cure, début de The Birth and death of the day), réminiscence d'un sens mélodique et d'une énergie rythmique pas totalement perdus, il ne se passe pas grand chose sur All of a sudden, I miss everyone. Les morceaux sont longs mais ne prennent pourtant pas le temps d'installer la moindre ambiance, la faute a un encéphalogramme plat, résultante d'une suite molle et redondante d'arpèges entendus des dizaines de fois.
Pour ce qui est des nouveautés sensées apporter un peu d'électricité dans l'air, on ne retiendra que le piano du cristallin So long, lonesome qui sauve à peine le morceau. Pour le reste, on pourra toujours creuser sans rien trouver ou alors quelques paillettes dorées lorsque la mélancolie semble affleurer (seconde partie de It's natural to be afraid).
Pris à part, ce disque est tout simplement un album de Post-Rock pas aventureux pour un sou et au manque cruel d'ambition. Pris dans la continuité de l'oeuvre de Explosions in the sky, le résultat est rageant. Il y a de quoi trépigner quand on sait à quel point Explosions in the sky a le pouvoir de nous faire voyager. Si vous cherchez un peu de nouveauté dans le genre, voyez plutôt du côté des Do May Say Think ou des 2 jeunots cités au début. Pour ce qui est d'un prochain feu d'artifice émotionnel, on repassera. Tant pis !
En écoute : Welcome, ghosts sur leur page MySpace.
Parfaitement d'accord avec la chronique. Des moments mémorables mais globalement ennuyeux. Dommage