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Biographie

Explosions In The Sky

Explosions in the sky est un quartet texan formé de Munaf Rayani (guitare), Mark Smith (guitare), Michael James (basse) et Chris Hrasky (batterie). Ce groupe de post rock à la fois déprimé et dynamique est souvent comparé à  Mogwai ou encore Godspeed You! Black Emperor.
Leur premier album LP, sorti en 2000, nommé How Strange, Innocence, s’écoule à plusieurs centaines d’exemplaires. Ils sont signés chez Temporary Residence Limited (label américain de Envy, Miss Violetta Beauregarde, Mono, ...) après la demi écoute de leur démo, ils peuvent remercier the American Analog Set  (un groupe de drone pop d'Austin) pour avoir envoyé le CD. Le groupe signe quelques semaines plus tard et sort son premier album Those who tell the truth shall die, those who tell the truth shall live forever en 2001 (en août, une rumeur veut qu'il soit sorti la semaine avant le 11 septembre, rumeur poussé par la phrase « cet avion s’écrasera demain »que l'on peut lire dans le livret).
The Earth is not a cold dead place suit en 2003. On les retrouvera en 2004 sur la BO de Friday Night Lights,  L’année 2005 a été marquée par la sortie confidentielle d’un EP “concept�? de huit titres uniquement disponible via leur label. Cet album nommé The Rescue fut en effet composé et enregistré en seulement huit jours (une chanson par jour).
Le groupe annonce un nouvel album pour février 2007 composé de 6 titres allant de 3 à 30 minutes.

17 / 20
2 commentaires (17/20).
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The Wilderness ( 2016 )

Alors qu’un nouvel album d’Explosions In The Sky se faisait attendre depuis 2011 et Take Care, Take Care, Take Care, les Texans ont mis à profit ces cinq dernières années pour se livrer à un exercice qu’ils affectionnent : la bande-originale. Remarqué au milieu des années 2000 grâce au film (puis à la très bonne sérieFriday Night Lights, le groupe a su convaincre de l’attrait de son post-rock particulièrement cinématographique et évocateur. EITS se sont donc retrouvés à enchaîner trois B.O. consécutives (Prince AvalancheLone Survivor et Manglehorn) avant de se pencher sur leur nouveau disque, The Wilderness.

Si les premiers instants étonnent en proposant des sonorités électroniques, l’essence du groupe, elle, se discerne immédiatement avec une mélodie égrenée par un clavier au son cristallin. Le Wilderness d’ouverture annonce un certain minimalisme qu’il faudra dépasser pour entrer complètement dans l’expérience proposée par le groupe. A l’image de sa pochette, l’album mise sur un impressionnisme assumé, peignant par petites touches (guitares lointaines, pianos subtils, cordes émergeant du brouillard de nappes de claviers…) un tableau que l’on ne peut admirer totalement qu’à la fin des 46 minutes et après de nombreuses écoutes. Si certains morceaux, comme le très bon Disintegration Anxiety évoquant Battles, ou encore Tangle Formations, se montrent plus directs et frontaux, le reste des compositions joue sur une retenue manifeste et appréciable. The Wilderness est de ces disques à ne pas prendre à la légère, sous peine de n’en retirer qu’une abstraction décourageante. Les montées en puissance à grands coups de roulements de caisse claire, aussi réussies qu’elles l’étaient sur les précédents efforts du groupe, ont laissé en partie la place à des éruptions plus imprévisibles, à des moments de tension parfois ténus mais qui emmènent la musique dans des directions inattendues et excitantes. La puissance est toujours là, elle est simplement utilisée de façon parcimonieuse, permettant aux passages les plus épurés de ne pas être simplement des préludes à l’explosion, mais de nous plonger dans un état méditatif indispensable à la compréhension de l’oeuvre. Quand les guitares se font plus aériennes que jamais, la lourdeur de la ligne de basse garde le morceau au sol et nous permet de nous y accrocher (The Ecstatics), avant de lâcher prise et de sombrer dans le trou noir sonore de Losing The Light. Le travail de la batterie est primordial, qu’elle sonne de façon organique ou programmée, et participe à l’hypnotisme de titres comme Infinite Orbit et Tangle Formations. Logic of a Dream alterne contemplation et exaltation en évitant les clichés propres au post-rock, montrant que ce genre a encore de beaux jours devant lui grâce à des groupes comme EITS ou aux Britanniques de 65daysofstatic, qui parviennent à renouveler les codes d’une musique si facile à enfermer dans sa case. Colours in Space et Landing Cliffs, qui concluent The Wilderness, ne sont pas les deux moments les plus marquants de l’album mais nous accompagnent avec apaisement vers la fin d’un passionnant voyage. 

Explosions In The Sky n’écrivent plus que des musiques de films, même lorsque ceux-ci n’existent pas. Merci à eux.

12 / 20
6 commentaires (14.67/20).

All of a Sudden, I Miss Everyone ( 2007 )

Qu'on se le dise, le Post-Rock nébuleux n'est pas mort né, en témoigne les derniers efforts de Gregor Samsa ou The Evpatoria Report. Quant à nos artificiers préférés, auteurs de tout de même 2 disques majeurs dans le genre (The Earth is not a cold place & Those who tell the truth shall die, those who tell the truth shall live forever), on les attendait avec ferveur pour ne pas dire au tournant.
The Rescue laissait entrevoir une belle évolution en introduisant quelques choeurs, des nappes de piano et surtout des titres moins longs qui venaient serrer la gorge sans tourner autour du pot. La déception est donc d'autant plus grande car All of a sudden, I miss everyone ne tient définitivement pas la route face à ses aînés.

Manque cruel d'inspiration ? Tentative avortée de renouveau ? Peut-être un peu des deux. Quoi qu'il en soit, l'apaisement et la béatitude que l'on pouvait ressentir au terme d'une écoute de n'importe quel disque des texans fait place ici à l'indifférence et l'ennui. Malgré quelques courts passages intenses à faire frémir (Catastrophe and the cure, début de The Birth and death of the day), réminiscence d'un sens mélodique et d'une énergie rythmique pas totalement perdus, il ne se passe pas grand chose sur All of a sudden, I miss everyone. Les morceaux sont longs mais ne prennent pourtant pas le temps d'installer la moindre ambiance, la faute a un encéphalogramme plat, résultante d'une suite molle et redondante d'arpèges entendus des dizaines de fois.
Pour ce qui est des nouveautés sensées apporter un peu d'électricité dans l'air, on ne retiendra que le piano du cristallin So long, lonesome qui sauve à peine le morceau. Pour le reste, on pourra toujours creuser sans rien trouver ou alors quelques paillettes dorées lorsque la mélancolie semble affleurer (seconde partie de It's natural to be afraid).

Pris à part, ce disque est tout simplement un album de Post-Rock pas aventureux pour un sou et au manque cruel d'ambition. Pris dans la continuité de l'oeuvre de Explosions in the sky, le résultat est rageant. Il y a de quoi trépigner quand on sait à quel point Explosions in the sky a le pouvoir de nous faire voyager. Si vous cherchez un peu de nouveauté dans le genre, voyez plutôt du côté des Do May Say Think ou des 2 jeunots cités au début. Pour ce qui est d'un prochain feu d'artifice émotionnel, on repassera. Tant pis !

En écoute : Welcome, ghosts sur leur page MySpace.

A écouter : Plut�t les disques pr�c�dents
15 / 20
3 commentaires (15.83/20).

How strange, innocence (Réédition) ( 2005 )

Pour patienter avant la sortie du prochain effort de Explosions In The Sky prévu pour janvier/février 2007, Temporary Residence réédite leur tout premier album à ce jour épuisé étant donné son très faible tirage. Une nouvelle pochette et un nouveau mastering viennent donc redonner vie à ce premier jet déjà très inspiré.

Le quartet d'Austin, malgré son évolution dans l'ombre des géants que sont Mogwaï ou Godspeed You ! Black Emperor et la pléthore de comparaisons hâtives pas toujours justifiées, a toujours su progresser de manière très personnelle, un peu en marge. En effet, si les 2 monstres précités cherchent la plupart du temps à atteindre un mur sonore dense et intense, Explosions In The Sky mise plutôt sur une certaine épuration des lignes. Ainsi, c'est avec 2 voire 3 guitares que se forment les mélodies cristallines, humbles et évidentes des compositions de ce premier album.
Ce côté "simple" que le groupe met en avant sur How Strange, Innocence leur permet de se rendre immédiatement accessible et familier. On est donc instantanément pris à la gorge par la mélancolie qui émane de chaque corde pincée avec habileté. Car il faut bien le reconnaître, les gaziers sont d'une précision remarquable. Les prestations scéniques, véritables points culminants de la vie des 4 texans, sont là pour en témoigner. Dans un style qui n'est pas forcement taillé pour la scène, Explosions In The Sky parvient à captiver les esprits avec une grande force.
Dans cette apparente flegme, ce semblant de "laisser aller", Explosions In The Sky s'adonne de manière ponctuelle mais régulière à de belles bourrasques au sein de leurs paysages chauds et oniriques. Ainsi, lorsque la rythmique s'emballe, lorsque les cordes se mettent à galoper et osciller, nos coeurs suivent la cadence sans demander leur reste et nos yeux seraient prêts à fixer les cieux en quêtes de ces fameuses "déflagrations célestes".

Que dire de plus sur How Strange, Innocence, qui humblement, se révèle  être les prémisses et le signe de la naissance d'un des groupes dit "post-rock" les plus passionnants et les plus sincères des années 2000.

Télécharger : A song for your fathers. Regarder en live : 1 - 2.

A écouter : Look into the air - A song for our fathers - Snow and Lights