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Biographie

Exodus

Rob Dukes - chant
Gary Holt - guitare
Tom Hunting - batterie
Lee Althus - guitare
Jack Gibson - basse

Exodus est surtout l'histoire d'un homme, Gary Holt, qui maintint le vaisseau contre vents et marées. Au début de sa carrière en 1982, Exodus gagne sa notoriété grâce au bouche-à-oreille. Des concerts durant lesquels le groupe ne ménage pas sa peine lui permettent de gagner une large audience autour de la Bay Area. Exodus se compose alors de Rick Hunolt (guitare), de Rob MacKillop (basse), Paul Baloff (chant) et Tom Hunting (batterie). Le premier album Bonded by Blood sort en 1985 chez Torrid Records. S'ensuit une vaste tournée avec Slayer et Venom.
Peu avant l'enregistrement de Pleasures of the Flesh, Paul Baloff quitte le navire, remplacé par Steve Souza (ex-Legacy). Après un dernier album chez Combat, le groupe signe chez Capitol Records et tourne avec les plus grands comme Pantera, Suicidal Tendencies, Anthrax, Motörhead, Black Sabbath, Metallica. Progressivement la scène thrash décline et Exodus tombe dans l'oubli et l'inactivité. En 1997 le combo se reforme avec Baloff au chant pour une tournée européenne et américaine et la sortie d'un second album live, Another Lesson in Violence.
En 2001, Holt, Hunting, Baloff, Hunolt et Gibson sont invités à participer aux côtés de Heathen, Forbidden Evil, Anthrax, Death Angel et Vio-lence au Thrash of the Titans en soutien à Chuck Billy, frontman de Testament atteint d'un cancer. En plus de faire une bonne action, ce festival est également l'occasion pour Exodus de se remettre au travail. Mais le décès prématuré de Baloff en 2002 freine un peu les ardeurs. Souza est rappelé pour l'enregistrement de Tempo of the Damned. L'album est bien accueilli mais pas assez pour inciter ses membres à poursuivre l'aventure. A peine un an après, Souza, Hunolt et Hunting tirent leur révérence.
Il en faut davantage pour démotiver Holt. Il convainct Paul Bostaph (ex-Slayer, Forbidden, Testament) et Lee Altus (Heathen) de rejoindre Exodus. Rob Dukes complète la troupe. A coup d'huile de coude Exodus parvient à sortir son septième album Shovel Headed Kill Machine en 2005 et à se repositionner sur la scène. Le retour de Tom Hunting ne fait que confirmer la tendance.

15 / 20
3 commentaires (18.5/20).

Let There Be Blood ( 2008 )

S'il fallait n'en retenir qu'un Bonded by Blood serait certainement celui-là. Rien d'étonnant donc que plus de vingt ans après Gary Holt et Tom Hunting veuillent retrouver un peu de la magie qui hantait la Bay Area à cette époque en réenregistrant ce monument du thrash californien. Nostalgie ? Constat d'échec ? Besoin de thunes ? Assurément un peu des trois mais au final qu'importent les motivations il est rassurant d'y retrouver les mêmes sensations, de ressentir les mêmes frissons lorsque les sirènes du raid introductif se font plus pressantes.
Certes les puristes pourront trouver en premier lieu le geste ignoble, quasi blasphématoire le fait de poser ne fusse qu'un doigt sur les reliques de cet acte fondateur du thrash US. Mais la musique n'est pas faite pour être enfermée dans des musées, à prendre la poussière jusqu'à dissolution complète, mangée par des poissons d'argent vinylophages. D'un autre côté la comparaison avec l'oeuvre initiale est inévitable. Ne serait-ce que dans la production, beaucoup moins spontanée que l'originale. Mais bon au final on trouve toujours les riffs à l'incision chirurgicale de Gary Holt faisant hurler de douleur ainsi que les coups de matraque de Tom Hunting, soit le principal. Bien évidemment Rob Dukes n'est pas Paul Baloff mais il faut lui reconnaître tout de même la volonté de ne pas malmener l'héritage, de restituer au mieux toutes les intonations initiales par une précision d'orfèvre. Et puis reste la matière première, le minerai sans lequel Exodus ne serait pas, des titres transpirant une colère sans borne ("Bonded by Blood", "A Lesson in Violence"), des airs que l'on scande la bave aux lèvres ("Piranha", "Strike of the Beast"). Exodus va droit au but, sans perturber sa marche en avant par des fioritures, explosant tous les obstacles et démontrant encore sa verdeur malgré le poids des ans.

Même si le doute demeure lorsque résonnent les dernières notes de "Strike of the Beast", Let There Be Blood est pourtant loin de l'oeuvre inutile qu'elle pourrait représenter aux yeux de beaucoup. Ne serait-ce que parce qu'elle nous incite à rejeter une oreille sur Bonded by Blood...

Tracklist : 1. Bonded by Blood; 2. Exodus; 3. And They Were None; 4. A Lesson in Violence; 5. Metal Command; 6. Piranha; 7.  Not Love; 8. Deliver us from Evil; 9. Strike of the Beast. 

NDR : 15/20 pour Let There Be Blood mais 17/20 pour Bonded by Blood.

A écouter : A Lesson in Violence, Piranha, Bonded by Blood etc.
18 / 20
5 commentaires (18.5/20).

Bonded by Blood ( 1985 )

Oui je sais, et à vrai dire tout le monde le sait, la voix de Paul Baloff peut en insupporter certains, c'est indéniable et si vous en faites partie, alors il y a peu de chance que Bonded By Blood vous plaise, tout comme l'ensemble des disques auquel le regretté chanteur a participé. Et oui, ce disque ne possède pas la même aura mythique qu'un disque de Slayer ou de Metallica. Mais alors pourquoi commencer par pointer du doigt tout cela ? Parce qu'il n'y a rien de plus à dire de constructif et de négatif sur ce premier disque de Exodus

Mettons les points sur les I, de la même manière que la petite bande de San Francisco a mis tout le monde d'accord (ou presque, rappelez-vous, le chant!) : il s'agit ici de l'un des meilleurs disques de Thrash Metal qui n'ait jamais été composé tant pour ses qualités propres que pour le contexte. Il faut dire qu'à part les quatre cavaliers de Metallica, dont l'un des membres est un ancien du groupe qui nous intéresse aujourd'hui, la concurrence locale n'est pas énorme. Alors bien sûr, du côté européen, on pourrait faire appel à Bathory ou Celtic Frost mais ils ne jouent ni dans la même cour, ni sur les mêmes sensations. Non, Exodus parvient avec Bonded By Blood à envoyer au tapis Megadeth, dont le premier disque n'est clairement pas aussi bon, et Slayer en même temps. 

Tout est déjà là et si ce premier album ne sort que six ans après la formation du groupe, on aurait tort de penser qu'ils ont chômé. Les influences sont parfaitement digérées : le Thrash Metal de Metallica est là, avec ses riffs mélodiques et agressifs. La vélocité de Motörhead et de Exciter n'est pas en reste. Et surtout on découvre des soli proprement hallucinants : mélodiques, rapides et mieux maîtrisés que chez la plupart des voisins. Exodus débarque pour de bon et donne une sacrée leçon en termes de violence, de composition et d'efficacité. 

Et puis il y a cette sensation, celle de plonger dans une époque un peu différente mais pas tant que ça où chaque groupe aime à placer les mots « Metal », « Militia », « Violence » et celui de son groupe partout, tout le temps. Celui de la reverb omniprésente, de cette production qui donne ce petit « on ne sait quoi » à la batterie et notamment aux cymbales, cette impression de ne jamais savoir si l'on est du côté du trop peu ou de celui du beaucoup trop : de soli, de hurlements, de riffs, de double grosse caisse et de roulements de caisse claire. 

Pourtant la réponse est évidente : quand on peut se permettre de composer des riffs aussi efficaces que ceux présents sur le morceau éponyme, « A Lesson In Violence » ou « Piranha », on est toujours du côté du trop peu. D'ailleurs, peut être n'avons-nous pas assez parlé en détail de ce que l'on trouve sur ce disque, ou peut être que si au final : un classique parmi les classiques. 

A écouter : C'est un classique, donc oui.