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Biographie

Every Reason To

Anthony Gauchy – batterie&percussions
Francois Prigent – guitare
Christophe Marconato – basse
Bernard Quarante – chant

Every Reason To voit le jour en 2005 sous l'impulsion de David Braun et Anthony Gauchy (ex-Fate). François Prigent (Comity) et Christophe Marconato (Time To Burn) complètent le line up. Après de multiples essais studios le groupe se tourne vers Bernard Quarante, ancien chanteur de Fate.

Every Reason To enregistre son premier album en 2006 sur le label Several Bleeds Records (Shoemaker Levy 9, Slavery, Inhatred). Il faut attendre 2011 pour que sorte son successeur.

Anonyme Anonyme ( 2011 )

Comment peut on être groovy et pachydermique à la fois ? Every Reason To apporte une réponse, sa réponse. Celle d'une errance, d'un combat permanent. Il y a un peu de McCarthy dans cet Anonyme, Anonyme. Celui du Blood Meridian ou de l'Obscurité du dehors, le parcours d'êtres cabossés par la vie, aux repères incertains, où la violence est la règle, la plénitude, l'exception. Inutile de chercher dans le sludge de ERT le côté redneck des formations sudistes. Certes le genre est toujours présent en fond d'écran. "Contre épreuve" plante ses serres dans la chair, "You" et son bottleneck nous rappelle que tout vient du bayou, mais ça se joue à un autre niveau. Anonyme, anonyme parle à nos tripes. A tout ce qu'on a en-dedans.

Ceux qui avaient aimé le premier épisode ne seront pas déçus. Ceux qui l'avaient raté ont une chance de se racheter. On a poireauté quelques années mais l'attente valait décidément le coup. ERT arrive en pantoufles mais apportant avec lui un tombereau de nausées. Des titres comme des coups de masse, où la puissance des frappes et le gros son n'empêchent pas le mastodonte de louvoyer, les mélodies et la mélancolie de se faufiler pour atteindre une apogée, "Anonyme, Anonyme" et son intro bluesy, annonciatrice des temps obscurs. Les autres titres ne déméritent pas, l'hypnotique "Dislocated Lights" au final totalement sans espoir, le sublime "Orage Rouge" qui éclate dans un ciel plus trop serein, le chaotique noisy "Runaway". On pense à Taint, inévitablement, pour cette manière à faire pleurer les cordes et à donner au style un caractère brumeux et mélancolique. Plus surprenant "Holy Sins" dont le featuring de Jarboe pourrait passer pour du cache-misère, en fait un titre plutôt bien foutu, très trip hop, peut-être plus tripant que le reste, pas original pour l’égérie des Swans, mais presque à contre-courant de la tendance générale de l'album. Rigoureusement conseillé.

En stream.

A écouter : Anonyme Anonyme, Dislocated Lights, Orage Rouge
16 / 20
3 commentaires (17/20).
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Every Reason To... ( 2006 )

Ce n'est pas faire preuve de flagornerie de dire que, depuis un certain temps, Several Bleeds Records accumule les sorties de qualité (Slavery, Shoemaker Levy 9, Inhatred). C'est une réalité. Toutefois, en musique comme en beaucoup de domaines, le plus difficile reste de conserver le même rythme de croisière. Qu'on se rassure, ce n'est pas Every Reason To, nouvelle trouvaille du label, qui fera baisser la moyenne.

Pour cette première production,les transfuges de Fate ont souhaité un son à la hauteur de leurs ambitions. Quoi de plus normal donc que de confier la réalisation à Francis Caste, qui connaît bien la maison puisqu'ayant déjà bossé avec Es La Guerilla, Slavery et Inhatred, mais aussi à Pelle Henricsson connu pour son boulot avec Breach, Cult of Luna ou Entombed. Résultat, un son gras, imposant, sourd, parfois proche des vieilles productions de Neurosis mais également de celles de Victims ou Rise And Fall.

Reposant sur une assise sludge assez imposante - on pense à Eyehategod evidemment mais aussi à The Abominable Iron Sloth et Doomriders - Every Reason To opère sur un mode peu rapide, très lourd, fruit d'une section rythmique inventive, adepte du contre temps, d'une efficacité que l'on retrouve uniquement chez les power trio. A l'aide de massifs coups de boutoir, les parisiens établissent une atmosphère ténébreuse dont seul un optimisme à tout crin peut nous sortir. Inutile de compter sur Bernard pour remplir ce rôle. Sa voix gargantuesque et sans variation, rappelant un peu le timbre de Bjorn (Rise And Fall), apparaît nettement en retrait et contribue par là-même à exacerber ce sentiment malsain qui prend possession du skeud de manière insidieuse.

Le tableau serait incomplet si l'on réduisait la musique d'Every Reason To à ce seul aspect. Sous des dehors frustes et traditionnels, les parisiens mettent tout en oeuvre afin de ne jamais tomber dans le cliché, tentant de nous surprendre par tous les moyens. En effet, si le côté classique du sludge reste omniprésent avec quelques pointes stoners nous faisant remonter aux âges anciens de la discipline  notamment sur "New Horizon" ou "Hold of Flames", "The Wire Unwinds" ou "Downfall" sont lacérées de quelques touches grind, certes parcimonieuses, mais qui n'en ont pas moins leur utilité.
Mais certainement le point fort d'Every Reason To est d'illustrer ses morceaux de riffs beaucoup plus fins, sinon plus travaillés qu'il n'y paraît de prime abord. Toujours distincts malgré un penchant noisy manifeste, ces derniers concourent à doter les compositions d'un côté émotionnel inattendu sans pour autant en altérer leur force ("Parallels Finally Cross", "Until We Meet Again").

Every Reason To dispose de la puissance de feu d'un croiseur et fera assurément le bonheur des plus rustiques d'entre nous. Il n'en demeure pas moins que cette première production possède d'autres qualités qu'une seule écoute ne peut suffire à cerner. Ceux qui s'en contenteront en seront pour leurs frais. Les plus patients ne souhaiteront que deux choses : voir la bête en live - une tournée est programmée pour le second semestre 2006 - et qu'elle fasse des petits.

Télécharger : "New Horizon", "Parallels Finally Cross"

A écouter : Parallels Finally Cross, Until We Meet Again, New Horizon