Deuxième impact pour l'evangelion suprême qui, au fil des missions, prend de plus en plus d'assurance. A l'attitude prometteuse mais un brin hésitante décelée sur le split avec Edison Post, succède, avec cet ep, un style plus posé, plus délicat, mais toujours à fleur de peau. Ecorché vif, les tripes dans les mains en guise de présent, Eva-01 s'offre sans arrière-pensée, projetant une violence aigüe mais volontairement tempérée par un piano gardien du temple parfois envahissant. Si "1977-2004" présente, du moins au début, un caractère un peu facile dans sa mélodie, on se laisse volontiers happer par la montée en puissance qui s'en suit autour de la voix sombrement éraillée de Rémi à laquelle succède celle en totale perdition d'Anissa, évoquant dans ses intonations claires le timbre de Kathleen de Anomie. Potentiel de douleur...Guitares qui saignent dont les dernières notes en suspension suscitent attente et frustration.
Même si Eva-01 semble à l'aise dans l'exercice de l'alternance classique entre manifestations aigres-douces et explosions tonitruantes, tel que "Dita Puntate", au texte écrit par Andrea de Violent Breakfast, les lillois n'en demeurent pas moins plus convaincants dans un registre où le temps de maturation des structures permet de dresser un écheveau de torsions, où la mélancolie prend le pas sur toute autre forme de violence rustique ("Juste un instant les coeurs à l'unisson").
Bien que certains ajustements s'avèrent nécessaires Eva-01 semble fin prêt pour la mise sur orbite d'un projet plus conséquent que les premiers échos lancés depuis un an annoncent comme largement prometteur.
A écouter : Juste un instant les coeurs à l'unisson