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Biographie

Eths

Eths nous vient de Marseille, ville plus connue pour ses penchants Hip-Hop que Metal. Eths évolue tout d'abord entre Néo-Metal et Hardcore. Méticuleux tant dans la musique que dans le visuel de ses albums, le groupe n'est pas exempt d'éloges sur scène où il ne laisse en général pas grand monde indifférent. En effet, au chant Candice subjugue les mâles pogoteurs dés ses premiers hurlements et saigne la fosse à blanc sous une pluie Metal-Hardcore battante. Le groupe sort deux démos en 1999 et 2000, puis six titres sur l'album Samantha. Le son se bonifie, le groupe trouve des marques de plus en plus personnelles. Deux ans après, Eths revient avec Soma, un album plus accessible que les précédentes productions qui divise les fans. On retrouve en invité sur cet album Reuno de Lofofora. La période qui suit va diviser le groupe, en effet Guillaume (Batterie) et Roswell (Basse) s'en vont vers Lunatic Age et Babylon PressionEths retrouve son line-up complet après l'arrivé de Shob (Basse - ex-Keisha) et Matt (Batterie - My Ruin) et signe chez Season Of Mist pour sortir en 2007 le second album du groupe : Tératologie. En 2012, Eths prend une nouvelle direction musicale avec son troisième opus sobrement intitulé III, mais Candice décide de quitter l'aventure pour se consacrer à sa famille. Après quelques tourments et changement de line-up, les Marseillais reviennent en 2014 avec un EP, Ex Umbra In Solem, composé d'inédits et live, puis en 2016 avec un nouvel album, Ankaa. Celui-ci marque un nouveau virage dans la carrière de Eths, l'opus est très moderne, puissant et accueille une nouvelle chanteuse, Rachel Aspe. 

15.5 / 20
14 commentaires (14.86/20).
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Ankaa ( 2016 )

Voilà déjà quatre ans que le dernier Eths, III, est paru. Depuis, s’en est suivi quelques changements de line-up, notamment celui de vocaliste. Comme vous le savez certainement, la charismatique Candice a cédé sa place, celle-ci est désormais occupée par Rachel Aspe. Il serait très réducteur d’aborder Ankaa uniquement autour de ce fait, s’il a son importance, vous allez vite découvrir que ce n’est pas le seul changement … 

Début des années 2000, la carrière des Marseillais est au top. Leur Néo Metal légèrement orienté Hardcore séduit les foules, les albums sont énergiques, sincères, angoissants et les performances live de qualité. La suite sera plus complexe, les doutes s’installent, la musique s’en ressent et le groupe perd de sa superbe. 
En 2016, le retour aux affaires se matérialise avec la sortie d’Ankaa, qui tient son nom de l'étoile la plus brillante de la constellation du Phénix, que l’on appelle aussi Alpha Phoenicis. Indéniablement, Eths a évolué, muri diront certains. Le Néo Metal des débuts est aujourd’hui remplacé par une musique plus froide, plus maitrisée, plus moderne. Production en béton et son très épais, Eths ne fait pas dans la demi-mesure en ouverture. Nefas attaque de plein de front, grosses guitares, chant guttural, c’est très rentre-dedans. Un départ légèrement en trompe-l’œil puisque la suite réserve pas mal de surprises. En effet, cette nouvelle réalisation bien qu’assez brutale dans son ensemble, propose de nombreuses ambiances travaillées, l’atmosphère est mystérieuse, sombre, accompagnée de mélodies orientales (Nihil Sine Causa, Sekhet Aaru), de plans éléctro / Indus (HAR1 avec le chanteur de Soilwork en guest) mais aussi de parties aériennes et éthérées comme sur l’excellent Seditio inspiré par un cauchemar récurent de Staif ou encore Alnitak. Ankaa est riche, varié, il ne se contente pas de jouer sur un seul modèle avec un schéma répétitif qui use l’auditeur et l’assoupi au bout de quelques minutes. Le Metal envoyé par Eths est solide et nuancé à la fois par toutes ces ambiances sans rendre l’opus indigeste ou décousu, bien au contraire, la formation explore, exploite les diverses possibilités de son potentiel et construit un album audacieux. Nixi Dii et Vae Victis, résument bien ces propos, tantôt violent, tantôt plus calme, Eths livre les titres les plus complet et représentatif de son nouvel univers. Staif, le guitariste historique, qui s’est également chargé de la production, n’a pas hésité à voir les choses au sens large, grand bien lui en a pris. La solution de facilité aurait-été de revenir en arrière, de renouer avec le passé pour reconquérir les fans de la première heure. L’homme a eu du cran, a su s’adapter, prendre du recul et foncer pour ouvrir une nouvelle voie à son groupe. 

Alors oui, que donne Rachel, tout le monde se le demande. Et bien la demoiselle assure sans aucun souci. Son growl est puissant, son chant clair juste, il dégage beaucoup d’émotions. Il faut par ailleurs préciser qu'à la base Rachel ne pratiquait pas les vocaux clairs, elle les a énormément travaillés. Le costume de frontwoman de Eths n’est pas trop large pour elle, elle possède visiblement de quoi faire « oublier » Candice sur disque, le fera-t-elle sur scène ? Elle en a les moyens, à elle de jouer. 

Ce retour de Eths est une belle réussite, Ankaa est varié, très bien structuré, toutes les ambiances sont habilement assemblées. Il se dégage beaucoup de professionnalisme et de sérénité de ce nouvel opus. Eths a pris des risques, fait des paris, et ne s’est pas trompé. On ne peut que les féliciter.

A écouter : Tout et très fort
13 / 20
30 commentaires (15.28/20).
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Tératologie ( 2007 )

Après avoir marqué les esprits avec 2 démos et un album plus posé, Eths revient avec ce Tératologie, à l’artwork monstrueux, dénaturant la nature de l’enfant, collant si bien au nom de ce deuxième recueil sonore (la Tératologie est en effet une science qui a pour objet l'étude des anomalies et des monstruosités des êtres vivants). Entre les 2 albums, Eths s’est séparé de sa partie rythmique pour voir l’arrivée d’un ex-Keishah et d’un ancien My Ruin.

Musicalement, aucune révolution majeure ne se laisse entendre, si ce n’est une basse plus discrète par moments. Eths livre toujours ce même métal sombre, avec ses riffs incessants et efficaces. Le changement de batteur ne transparait pas, le son restant fidèle à Eths malgré le changement de line-up (lors de l’enregistrement, la batterie était occupée par Pierre de Lofofora, aucun batteur définitif n’ayant encore été trouvé, de même pour la basse). La production accentue ce coté lourd, envahissant et ravageur, tout en évitant de noyer le chant au milieu d’un flot de notes. Le chant, justement, toujours propre à Candice, n’en reste pas moins plus varié. Malheureusement, celle-ci s’essaie à une voix très claire, limpide, mais dérangeante. La fin de Ileus Matricis ou Liquide Ephémère, par exemple, reflètent un timbre mal équilibré, si proche de la chute qu’il marque trop l’album, laissant un arrière gout même après la fin du disque. Les paroles se veulent toujours mystérieuses, assemblage de mots dont le sens profond n’est véritablement connu que du groupe.

On notera le morceau faisant office d’ovni, à savoir Rythmique de la Bête, qui n’est pas sans rappeler le remix de Encore, présent sur Autopsie. Electro agressive dévoilant la composition la plus malsaine de l’album. Eths arrive de plus à créer de véritables perles, à l’image de ce Anima Exhalare, qui prépare la conclusion de l’album d’une facon magistrale. Candice susurre et hurle ses mots, accompagnée par une musique dantesque. L’apport du violon, discret mais audible, ajoute un coté orchestral. Que dire encore que de Hydracombustio, avec son chant par moment presque enfantin, mais avec ce coté défectueux, pantin maladroit tentant péniblement d’avancer…

On peut regretter ce sentiment, par moment de déjà entendu, par exemple lors des premières notes de Vitriol et de ses lignes de chant clair presque fausses. Cependant, même sans cette originalité que l’on pourrait rechercher sous ce long manteau noir, l’album reste plaisant à écouter. Car au final, Eths n’est pas là pour innover mais pour marquer de sa force, utilisant ce métal en apparence si banal mais au final propre au quintet sur l’hexagone.

On peut ne pas aimer ces quelques chants clairs, ces paroles trop énigmatiques et quelques passages trop faibles, mais on ne peut nier que Eths réussi à livrer un album au-dessus de Sôma. Cependant, l’ambiance si glauque et détestable présente sur Samantha et Autopsie s’estompe encore, au profit d’une violence maitrisée, mais si linéaire, à l’image de la noirceur presque lumineuse qui s’en dégage.

A écouter : Anima Exhalare
16.5 / 20
32 commentaires (16.94/20).
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Samantha ( 2002 )

Je n'avais jamais écouté Eths avant ce 6 titres (rien que d'y penser j'en suis tout honteux) et il ne m'a pas fallu longtemps avant de ressentir la sensation d'être passé à côté de quelque chose de puissant et monstrueux … à croire que j'étais sourd.
L'intro est à l'image de l'artwork : sombre, glauque, dérangeante …les qualificatifs ne manquent pas. Hurlement, bruits de pas, son de gratte étouffé ; ces premières seconde nous mettent dans l'ambiance … mais rien ne peut nous préparer à Samantha. Riffs accrocheurs en guise d'ouverture soutenus par une basse slappée, une batterie omniprésente le tout servi par le chant hargneux (c'est un euphémisme) de Candice ; à la première écoute on cataloguerait bien le groupe dans le style néo-métal bien ficelé. Mais ce jugement se révèle rapidement trop hâtif ; Eths est bien plus qu'un simple groupe de néo. Certaines compos recèlent de passages d'une lourdeur impressionnante, aux frontières du HxC (Des cendres, Le projet humain) ou une rythmique saccadée et un chant poussé hors des limites vocales se partagent le vedette. A ceci ajouté des textes dans un registre morbide sensuel à tendance mystique limite satanique et on obtient une musique qui sort de l'ordinaire et qui ne plait pas forcément à tout le monde … hélas.
Encore est un morceau plus conventionnel, plus classique mais la présence de K-Lee de Tripod et l'ajout de scraths donnent au titre une autre dimension. Le duo vocal entraîne Eths vers les rivages de la fusion rap-métal sans pourtant tomber dans les clichés du genre et en conservant l'identité si particulière du groupe.
Cependant, Eths n'est pas que violence (musicale et orale) mais aussi douceur " relative " et beauté (refrain de Volée). Animadversion est l'incarnation parfaite de ce côté du groupe. Aux riffs bien sentis viennent se greffer violons et violoncelles pour une descente dans les entrailles de l'émotion. Le chant se fait plus posé, moins agressif mais tout aussi troublant.
Au delà des 6 tueries que réservent SAMANTHA se cache une plage cd-rom ou l'on peut, encore une fois, au travers du clip de Samantha, d'une vidéo " live " et des textes, constater du talent de ce groupe hors-pair.
Ce maxi ne se contente pas de remettre le couvert après le 7 titres AUTOPSIE, c'est une vraie boucherie! Eths, par l'intermédiaire de leur musique, nous entraîne loin, plus loin que la grande majorité des groupes …

A écouter : Samantha, Vol
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Style : Metal
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Origine : France
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