Premier album produit par Esmerine, If Only A Sweet Surrender to the Nights to Come Be True est un peu ce que la nativité est à la vie. En effet, à l'écoute de notes si angéliques, si douces, et pourtant si épurées, ce ne peut être qu'une naissance. Une naissance qui se déroule quand même en huit actes avec une durée totale de cinquante minutes. Le moment n'est que légèreté, atmosphère céleste, ambiance douce et transcendante.
Laissez le violoncelle vous emporter dans l'antre de vos émotions : c'est le Red Fire Alarm et Tungsten. D'ailleurs, on ne saura que trembler devant la détermination et l'agilité des graves crachés pendant douze minutes par cet instrument sur There Were No Footprints in The Dust. On ressent le jeu de Beckie Foon comme une explosion de féminité : mené d'une poigne de fer dans un gant de velours. If Only A Sweet Surrender to the Nights to Come Be True ose ainsi de grands monologues violoncelliques mais dont personne n'oserait se lasser tant l'atmosphère installée est travaillée, tant elle nous envoûte, tant elle nous parle.
A ce propos, le couple violoncelle-batterie arrive à son paroxysme sur Where There Is No Love There is No Justice: on se surprend à penser que les instruments vous parlent aussi clairement qu'un texte. Quant à la mélancolie, elle vous pénètrera sur a Sweet Surrender Be True et s'installera avec les grincements de Luna Park d'où les feuilles mortes d'automne tombent.
Et enfin, The Marvellous Engines Of Resistance vous laissera un arrière goût prononcé de GYBE, pour l'explosion émotionnelle qui montra en vous au rythme des instruments.
A écouter : Toutes mais dans l'ordre!