logo Escape The Fate

Biographie

Escape The Fate

L’histoire est cocasse et quasiment incroyable. An 2000, deux potes de Las Vegas (Ronnie, au chant, et Max à la basse), fans d’Emocore, font une recherche via myspace comme on en voit tellement, afin de trouver des musiciens pour fonder un groupe après que le leur aie périclité peu de temps auparavant. En un rien de temps, ils trouvent deux guitaristes, Monte et Omar (ex Lovehatehero), et un ami batteur, Robert, les rejoint. Un mois plus tard et déjà le début des concert. Les gars en veulent et remuent les ménages. Une radio locale les supporte, les fans commencent à naître. Et c’est justement par une radio que la machine va s’emballer. En Septembre 2005, ils remportent un concours jugé par My Chemical Romance dont la victoire leur vaudra de jouer en première partie de ces derniers ainsi qu’Alkline Trio. Brett Gurewitz (Epitaph), prompt à développer sa branche Emocore, s’empresse de signer les gaillards et les auréole dans la foulée d’un ep sorti par la gigantesque maison de production, There’s No Sympathy For The Dead. Carton direct et impulsions conséquentes pour la confection d’un album qui paraît quelques mois plus tard : Dying Is Your Latest Fashion.

16 / 20
7 commentaires (17.21/20).
logo amazon

There's No Sympathy For The Dead ( 2006 )

Dieu que c’est bon! Fans d’Atreyu, Underoath et autres Taking Back Sunday, amateurs de Senses Fail ou de The Used, réveillez-vous! Vous tournez en rond avec les mêmes groupes, les mêmes albums ? Voici Escape The Fate, en version Ep (5 titres !), juste de quoi nous donner l’eau à la bouche, en attendant la version longue, en septembre, sur Epitaph biensûr. Les cinq chevelus «black-colored» nous pondent une galette complète (de type jambon, fromage, œuf), remplies de mélodies électrisantes, deux voix en «harmonies», jouant sur un registre hautement émotionnel, évidemment, l’une extrêmement mélodique et claire, l’autre venue d’outre tombe. C’est étrange car on s’interroge souvent sur ce qui fait qu’on accroche autant sur un groupe, ou qu’au contraire, on l’oublie (si) vite, embourbé, plombé dans les clichés du genre. Ce put aisément être le cas de Escape The Fate, pourtant, il n’en est rien. On réécoute ce satané 5 titres en se disant qu’on va avoir une sixième chanson, peut-être, en plage cachée, à force de l’écouter. Et bien non. Alors ? Et bien alors, ce doit être le talent qui fait la différence. Avec Escape The Fate, on obtient un mix réussi entre de l’emo-punk «classique» et des solos de guitare juste comme il faut, bien campés, assaisonnés d’effets de style (quelques violons, reverb, échos, ambiance sombre) qui touchent juste à chaque apparition (peut-être flirte t-on avec le kitsch dans le solo de "The Guillotine" qui fait un peu «hommage à Queen», voire aux 80’s toutes entières). En même temps le look du gratteux fait directement écho à Slash des Gun’s…bref, on ne se sortira donc jamais de ce qu’on écoute dans notre jeunesse !

Les cinq titres défilent à une vitesse incroyable, toujours rythmés, gros riffs mixés bien en avant, alternance voix claire mélodique et voix rauque plus lente, solos entraînant soutenus par une batterie efficace, le tout, encore une fois extrêmement bien produit. Les paroles abordent selon toute vraisemblance une partie autobiographique, univers sombres, écorchés, «dark», chargés d’émotions. Par delà les clichés qu’impose le style, par delà le phénomène omniprésent, Escape The Fate apporte une vraie bouffée d’air frais, allant jusqu’à pouvoir convaincre les plus dubitatifs.

Ecouter sur MySpace.

A écouter :
15 / 20
11 commentaires (18.14/20).
logo amazon

Dying Is Your Latest Fashion ( 2006 )

Les (re)voilà. Le quintet de Las Vegas nous avait déjà scotché sérieusement avec leur EP There’s No Sympathy For The Dead paru il y a quelques mois, ils sont de retour avec Dying Is Your Latest Fashion. Il est loin le temps du concours (gagné) qui leur a permis de jouer en première partie de My Chemical Romance et de se faire signer dans la foulée par Mister Brett, sur Epitaph.

Puissant, juste, écorché comme il faut, les fans d’Atreyu et d’Underoath avaient enfin trouvé un nouveau CD à mettre dans leur chaîne. Le combo est d’une rare efficacité, la production et le mixage de Michael "Elvis" Baskette est parfaite, résolument rock, la voix de Ronnie Ralke mise en exergue, sans passer au-dessus des guitares, est énergique et il y a du Iron Maiden qui aurait mélangé de la salive avec du Taking Back Sunday, bref, le son est énorme. La batterie est toujours bien rythmée, la double pédale mouline régulièrement la grosse caisse, les solos de guitares sont précis sans être des trucs 'à-la-Joe-Satriani' lénifiants (chiants?), l’alternance des voix claires (Ronnie Radke) et voix rauques (Omar Espinosa et Monte Money) est particulièrement pertinente ("There’s No Sympathy For The Dead"), la ligne harmonique est assez catchy et intense, pimentée de quelques belles gueulées lentes et massives ("Guillotine"), les ingrédients de base pour lever son poing (serré, ongles vernis de noir) dans les airs, en reprenant les refrains de l’intégralité de l’album.
La plupart des chansons sont orchestrées minutieusement, avec de nombreux détails (violons, cloches, échos, reverb', ambiances sonores, samples, backing vocals…) qui nous viennent seulement après une écoute répétée de la galette. "My Apocalypse" nous emmène très loin, très profond, dans les antres d’un tremblement de terre tandis que "The Web We Weave" est entêtante et radiophonique. "Cellar Door" sait varier les plaisirs, sous ses faux airs de samples mid-tempo de batterie électro, alternant passages mélodiques lents et oniriques avec des éléments plus power pop.

Avouons que le vrai bonheur de ce groupe, c’est la voix de Ronnie Radke. C’est un chanteur de haute voltige, qui possède une diction particulière avec différent registre de chant ("Reverse This Curse" ou "Situations"). Ajoutez à cela une pluralité d’interprétation des textes qui donnent du relief aux compositions (quoiqu’on en pense l’acoustique "The Day I Left The Womb" est une vraie belle chanson "emotional") et vous obtenez ce qu’on fait de mieux actuellement sur le marché. Malheureusement il semblerait que Ronnie Radke vienne de se faire jeter du groupe la veille de la sortie de l’album (Trop de minettes? Trop de maquillage? Trop de grosse tête?). Les bonnes choses ont une fin, mais là, c’est rapide quand même. On voit mal comment une coquille ayant perdu sa perle peut encore faire rêver. Stay Tuned…

A écouter : "Situations"