Epica

Metal symphonique

Pays-Bas

Aspiral

2025
Type : Album (LP)
Produit par : Joost van den Broek
Tracklist

1 - Cross the Divide

2 - Arcana

3 - Darkness Dies in Light - A New Age Dawns part VII -

4 - Obsidian Heart

5 - Fight to Survive - The Overview Effect

6 - Metanoia - A New Age Dawns part VIII -

7 - T.I.M.E.

8 - Apparition

9 - Eye of the Storm

10 - The Grand Saga of Existence - A New Age Dawns part IX -

11 - Aspiral

Chronique

par Marine

Aspiral est un album très métaphorique et introspectif. Il a été présenté par Epica via l'artwork qui représente une sculpture en bronze réalisée par le sculpteur et peintre Stanislaw Szukalski en 1965. Le but de cette œuvre est de montrer que chaque détail est une œuvre d’art en soit, mais fait également partie d’un tout bien plus grand et imposant, avec un sens encore bien différent. Et c’est là que l’analogie prend tout son sens puisque dans Aspiral, chaque morceau a une ambiance qui lui est propre, une thématique différente du reste mais tous ensemble, au sein de cet effort, ils représentent un tout bien plus important.


Autant mettre les pieds dans le plat immédiatement, dans Aspiral, on retrouve tout ce qui représente Epica depuis ces dernières années, avec leur identité première et leur influences plus récentes : des chœurs lyriques, des solos des deux shredders du groupe, des arrangements orchestraux, des textes en latin, une voix lyrique qui se mélange à un growl perçant, des chœurs d'enfants, du Death, un peu de Prog et de douceur. Cross the Divide et Arcana ouvrent tous deux l’album et on y décèle déjà les sonorités que l’on connaît de la formation, avec toutefois un semblant de lourdeur plus présent que d’ordinaire dû à la présence plus prononcée de la basse ainsi qu’à une production qui laisse plus respirer les graves, et c’est un constat que l’on pourra faire tout au long de notre écoute. 


Un autre constat que l’on peut faire rapidement est la variété de genres dans cet opus, sans pour autant perdre la direction artistique qui fait d’Epica le groupe que l’on connaît aujourd’hui. Comme le souligne le thème de l’album, Aspiral est bien plus qu’un effort de Death Metal Symphonique pur, c’est une combinaison d’influences aussi bien Electro-Metal que cinématographiques ou burtonesque. Sur ce dernier point, T.I.M.E., déjà présenté en single, revêt une atmosphère issue d’un film d’animation de Tim Burton qu’on avait alors pu retrouver dans The Ghost in Me joué en live lors du concert Symphonic Synergy en septembre dernier. 


Sans surprise, on retrouve aussi trois titres qui tournent autour des 7mn pour venir agrémenter la suite de morceaux A New Age Dawns, et qui reprennent le même principe de composition que l’on a pu expérimenter par le passé, à savoir des chœurs à foison, de longues introductions orchestrales, des arrangements symphoniques, des structures complexes, et un aspect irrémédiablement épique à ces compositions. Là où Darkness Dies in Light - A New Age Dawns part VII -, intime un côté plus sombre à cette série de titres, The Grand Saga of Existence - A New Age Dawns part IX -, propose un refrain très entêtant, aux sonorités qu’on prêterait presque à un Disney, mais évidemment ici, un Disney du Metal Symphonique !


Côté nouveauté, le chant de Simone Simons a pris un léger tournant comparé aux anciens albums. Certes, les envolées lyriques et les aiguës cristallins que nous lui connaissons sont toujours de la partie mais moins présents qu’à l’accoutumée pour faire place à une approche bien plus puissante, soulignant au passage la lourdeur plus impactante dans cet opus. Sur des titres comme Obsidian Heart, Apparition ou Eye of the Storm, cette puissance se fait très clairement entendre pour une approche plus Heavy Metal donc, avec toutefois quelques percées lyriques qui subliment l’ensemble. 


Cet album a été un réel voyage introspectif pour le groupe comme on peut l’entendre avec le dernier titre éponyme, une ballade d’ailleurs très émouvante. A lui seul et grâce aux mots de Stanislaw Szukalski mis en musique dans ce dernier morceau, il donne une leçon de confiance en soi et sublime toute la signification de l’album. Une fin en apothéose donc qu’il faut prendre le temps d’apprécier pour en percer tout son sens. 


Aspiral était présenté comme un album qui aborde des thèmes divers et dont les compositions toutes aussi variées, reflètent les différents tourments des musiciens pour déboucher sur un renouveau, et c’est tout réussi. Pris un à un, les morceaux ont tous quelque chose de particulier mais lorsqu’on écoute cet opus dans l’ordre dans lequel il a été pensé, un tout nouveau sens se dessine. La formation a su rendre ses sonorités plus modernes sans non plus repenser le genre, ce qui, il faut bien le souligner, mène certains titres à être moins impactants que d’autres, comme Metanoia - A New Age Dawns part VIII -, et Eye of the Storm. Toutefois, on est probablement sur l’album du groupe où la balance Heavy-Death/Symphonique est le plus équilibré. Lorsqu’un morceau semble prendre le dessus sur l’un de ces aspects, le suivant fait pencher la balance de l’autre côté et vice versa, de même pour les structures au sein des titres. Même si l’ensemble est très varié, on ne peut que noter une certaine fluidité et modernité, ce qui fait très certainement d’Aspiral l’album le plus facile d’accès d’Epica




15

A écouter : Arcana, Fight to Survive, Apparition, Aspiral

Les critiques des lecteurs

Moyenne 15
Avis 1