Epica
Metal symphonique

The Alchemy Project
01. The Great Tribulation, feat. Fleshgod Apocalypse
02. Wake The World, feat. Phil Lanzon (Uriah Heep) et Tommy Karevik (Kamelot)
03. The Final Lullaby, feat. Shining
04. Sirens - Of Blood And Water, feat. Charlotte Wessels and Myrkur
05. Death Is Not The End, feat. Frank Schiphorst (MaYaN) et Björn "Speed" Strid (Soilwork)
06. Human Devastation, feat. Henri Sattler (God Dethroned) et Swen de Caluwé (Aborted)
07. The Miner, feat. Asim Searah (Damnation Plan), Niilo Sevänen (Insomnium) et Roen van Helden (Powerwolf)
Chronique
Afin de mettre un point d’orgue aux célébrations de leurs vingt ans de carrière, Epica a sorti ce 11 novembre 2022 un EP rempli de superbes trouvailles, notamment grâce à la variété d’invités présents. On y retrouve le genre symphonique si cher à la formation néerlandaise mais également de nombreux styles qui se chevauchent, le tout, toujours, extrêmement bien produit.
The Alchemy Project s’ouvre sur The Great Tribulation, un titre décidément bien death metal symphonique avec un son très brutal amené par les membres de Fleshgod Apocalypse. Simone Simons officie un chant particulièrement incisif et propose de petites variations vocales par-ci par-là qui, combinées à une orchestration rondement menée (la production laisse la place à chaque instrument de s’exprimer) sauront séduire les fans de sonorités orientales, dont Epica est particulièrement friand. Toujours dans le côté death brutal à souhait, vous trouverez votre plaisir dans les pistes Human Devastation (avec Henri Sattler de God Dethroned à la guitare et Sven de Caluwé d’Aborted au chant) et Death is Not the End (feat. Frank Schiphorst de MaYaN à la guitare et Björn Strid de Soilwork au chant). La première est assez répétitive mais efficace, pleine d'agressivité et de vitesse (la seule sans chant féminin d’ailleurs). La seconde est tout aussi énergique mais avec un côté peut-être moins extrême. Si vous souhaitez quand même faire reposer vos oreilles avec un titre plus “classique” et dans la lignée de ce qu’a l’habitude de proposer Epica, vous pouvez alors lancer Wake the World, la deuxième chanson de cet opus avec le chanteur de Kamelot, Tommy Karevik, ainsi que Phil Lanzon (Uriah Heep) au clavier. Clavier qui, justement, est très présent dans cette piste, résolument tournée vers un metal plus mélodique que le reste.
On continue notre découverte avec le troisième morceau du projet : The Final Lullaby avec Jørgen Munkeby (Shining), présenté par ailleurs durant le live anniversaire d’Epica joué en septembre dernier (et dont vous pouvez retrouver le live report ici !). Durant cette prestation, on a eu droit à un long solo de saxophone en ouverture qui était vraiment super. Dans la version studio, cette intro n’est pas présente et on ne peut entendre cet instrument que dans un petit solo au milieu du morceau et pour souligner les riffs des guitares sur les derniers refrains. La chanson en elle-même est géniale, assez classique tout de même, mais le saxophone semble légèrement sous-exploité alors qu’il s’agit clairement de la force de The Final Lullaby.
Heureusement, pour jongler avec cette légère déception, arrive la fameuse ballade de l’album, à savoir Sirens - Of Blood and Water avec Charlotte Wessels (ex-Delain) et Myrkur. Là, on est sur un titre qui marche à la perfection. Les mélodies et envolées vocales collent superbement bien avec l’idée des sirènes exprimée dans le titre. Rien à redire.
The Alchemy Project se clôture alors sur The Miner, une chanson très poétique, sublime avec pas moins de trois guests : Roel van Helden (Powerwolf), Asim Searah (Damnation Plan) et Niilo Sevänen (Insomnium). Le decrescendo initié sur la fin, qui laisse alors flotter dans l’air la mélodie du refrain et les quelques vocalises de la chanteuse, est superbement maîtrisé, provoquant un côté lancinant, presque hypnotique.
Avec cet EP, Epica prouve une nouvelle fois à son auditoire qu’ils ont de nombreuses cordes à leur arc. L’avantage de cet éventail artistique, c’est que vous devriez trouver au moins un morceau qui vous plaît vu la diversité musicale présente. Le groupe clôture donc cette année 2022, année où tout leur a souri, en beauté.