Epica
Metal symphonique

Omega
01. Alpha - Anteludium
02. Abyss Of Time - Countdown To Singularity
03. The Skeleton Key
04. Seal Of Soloman
05. Gaia
06. Code Of Life
07. Freedom - The Wolves Within
08. Kingdom Of Heaven Part 3 - The Antediluvian Universe
09. Rivers
10. Synergize - Manic Manifest
11. Twilight Reverie - The Hypnagogic State
12. Omega - Sovereign Of The Sun Spheres
Chronique
Nul besoin de rappeler qu’Epica, depuis maintenant vingt ans, fait partie des grands pontes du Metal Symphonique au même titre que Nightwish et Within Temptation. Leur maîtrise des différents styles musicaux qu’on retrouve tout au long de leurs albums pourrait rendre jaloux bon nombre de compositeurs. Toujours en recherche de dépassement de leur genre, le groupe a sorti en 2021 leur huitième album studio, Omega, qui plonge l’auditeur dans une perpétuelle quête de renouveau, au même titre que les membres de la formation.
Ce nouvel opus s’ouvre, comme à l’accoutumée, par un titre orchestral, Alpha - Anteludium, empreint d’une diversité instrumentale sublime, mené par une douce mélodie au piano. Au fur et à mesure de la piste, d’autres instruments sont ajoutés tels que des tambours ou des flûtes et tout ce beau monde crée alors une atmosphère aérienne, mesurée et intrigante. Cette envolée lancinante ouvre la voie au second titre du disque, Abyss Of Time - Countdown To Singularity, qui présente à lui seul la force de cet album. Le chant mélodieux de Simone Simons se fraye un chemin sans difficulté à travers les growls de Mark Jansen et la batterie puissante de Ariën Van Weesenbeek. On se laisse porter facilement par l’équilibre parfaitement bien maîtrisé entre tous ces éléments. Les autres morceaux sont dans la même veine. On sent le travail acharné fourni par les musiciens qui arrivent toujours à innover dans leur style. A travers des morceaux comme Code Of Life ou Seal Of Solomon, l’orchestration se veut légèrement plus orientale ce qui correspond bien à l’image du groupe. On se rappelle notamment qu’au départ, la formation s’appelait Sahara Dust jusqu’en 2003 avec l’arrivée de Simone au chant, et que la musique d’Epica est depuis toujours bercée par quelques mélodies des mille et une nuits.
On ne cesse d’être étonné par ce que les membres nous proposent à l’écoute de chacun des morceaux. Sans nul doute, le chef d'œuvre de cet album se trouve dans le titre, Kingdom Of Heaven Pt 3 - The Antediluvian Universe, qui vient clôturer la saga des "Kingdom Of Heaven" commencée en 2009 dans Design Your Universe. Ce triptyque musical se distingue par son côté progressif et digne d’une bande-originale d’un film hollywoodien. On y retrouve une multitude de variations musicales. Que ce soit dans la structure des pistes, la gestion des techniques instrumentales - on sent bien les différentes influences des musiciens comme le Black Metal, le Death Metal, la musique classique - cette trilogie de morceaux pourrait être une carte de visite pour Epica. C’est donc avec grand plaisir que ce final est accueilli, venant alors clôturer l’histoire d’un questionnement autour de la mort et de la science. Le groupe a par ailleurs eu la brillante idée, il faut le reconnaître, de sortir un second disque - Omegacoustic - en plus de l’album principal dans lequel sont repris quatre morceaux d’Omega d’une manière complètement revisitée. Entre le flamenco de El Codigo Vital, l’accordéon d’Abyss O’Time et les chants grégoriens de Rivers, la formation démontre ses talents d’adaptation en proposant des refontes totales de ces musiques sur un terrain auquel on ne s’attendait sûrement pas. Malgré ces éloges, une ombre figure au tableau : Freedom - The Wolves Within. Plutôt mainstream, cette piste sur la dualité de l’être repose essentiellement sur une recette qui marche pour attirer un plus grand public : une voix qui siéra les non amateurs du groupe, un chant saturé n’apparaissant que pour une courte période et un son pas trop agressif. Cependant, ce titre fonctionne quand même et nous permet de prendre un peu de repos entre deux morceaux bien plus imposants.
C’est donc une constante évolution dans leur genre que nous propose le groupe pour ce huitième opus. Le mélange symphonique / musique du monde sur certains morceaux nous rappelle l’importance portée par les musiciens aux différentes cultures - à noter également Kingdom Of Heaven Pt 3 - The Antediluvian Universe, dont l’intro semble sortie d’un monastère tibétain. Les thèmes abordés dans les précédents albums tels que la quête de soi, la perversion du genre humain, le questionnement divin, sont poussés à leur paroxysme. Epica ne cesse de se dépasser et propose des arrangements musicaux toujours plus impressionnants, à la limite de la bande originale de film. La poésie des paroles et des mélodies transporte l’auditeur dans un monde à part, bercé entre rêveries cosmiques et dépassement de soi. La construction même de l’album représente cette synergie ambiante. Le premier titre étant Alpha - Anteludium et le dernier Omega - Sovereign Of The Sun Spheres, le disque se veut emplit de questionnements et de révélations sur notre condition, notamment la dualité qui est une part importante des idées présentées ici. Comme l’alpha et l'oméga, tout, nous y compris, n’est qu'éternel recommencement et basé sur un équilibre universel.
Dernier opus du groupe qui semble n'avoir convaincu que peu de monde.
Pour ma part je le trouve sous-noté même s'il n'aura jamais le génie et le charmes des anciens albums, il reste tout de même pas si mal.
Pour dire je le trouve meilleur que le précédent mais aussi meilleur que "requiem for the indifferent".
titres indispensables:
- abyss of time
- kingdom of heaven, the antediluvian universe