Epica
Metal symphonique

The Solace System
01. The Solace System
02. Fight Your Demons
03. Architect Of Light
04. Wheel Of Destiny
05. Immortal Melancholy
06. Decoded Poetry
Chronique
Après quinze ans de carrière et huit albums studio, Epica n’était encore jamais passé par la case « EP ». C’est chose faite depuis le début de ce mois de septembre, avec The Solace System. Qu’attendre de ce premier format court ? Une prise de température vers un renouvellement artistique, avant de se lancer dans un nouvel album ? Absolument pas. L’EP inclut 6 pistes issues des sessions d’enregistrement de The Holographic Principle, sorti onze mois plus tôt. D’ailleurs, Mark Jansen nous l’avait confié : avant même la sortie de l’album, il se demandait déjà quoi faire des titres non-utilisés… C’est donc dans la logique et dans la continuité des sorties précédentes que s’inscrit cette nouvelle production, qui a en fait tout d’un demi-album d’Epica. D’une durée d’une demi-heure pour six titres, composé de cinq morceaux rentre-dedans et d’une ballade, l’objet reprend réellement la forme des LP dont le groupe à l’habitude, coupé en deux. Habitués à délivrer un titre fleuve d’une douzaine de minutes en fin d’album, on aura droit ici à une piste plus longue, mais ne dépassant pas les 6’30… À nouveau une moitié. Les afficionados ne seront donc absolument pas dépaysés par le format, très facilement assimilé par les Néerlandais.
Quant au contenu musical, lui aussi est aisé à appréhender, du moins pour celles et ceux ayant aimé le dernier album en date. Si l’on pouvait craindre le syndrome « compil de chutes pas assez bonnes pour être sur le vrai disque », il n’en n’est rien. Les titres sont autant aboutis que ceux présent sur The Holographic Principle, et leur production est très propre, similaire à celle de l’album.
À l’exception de la balade Immortal Melancholy, qui est bien jolie mais vraiment ennuyante (rien que ce nom bien cliché fait hérisser les poils de quiconque a plus de 14 ans, ou c’est juste moi qui ai cette impression ?), les cinq autres titres sont très bons. Pleins d’énergie, d’arrangements épiques (logique), de solos de guitares vraiment réussis (dans quatre titres sur six, voire quatre sur cinq en excluant la dispensable balade, c’est à noter car ce n’est pas une composante systématique du groupe), de phases progressives (notamment dans Decoded Poetry où le long pont à la moitié du titre commence par un interlude Goth et se termine par des blasts furieux), les titres sont réellement agréables à écouter.
Toujours un peu plus bourrins que les compositions des autres groupes du genre, les titres d’Epica contiennent toujours leur lot d’agressivité et cet EP ne fait pas exception. Mark Jansen y va de son chant growlé sur les cinq pistes qui s’y prêtent, les tempos sont élevés et les rythmes sont soutenus dès l’intro (Fight Your Demons, Wheel Of Destiny). Mais le combo reste inscrit dans le registre Symphonique, et propose aussi des influences plus posées, privilégiant l’efficacité dans la plupart des refrains (Wheel Of Destiny, Architect Of Light, ou celui de Decoded Poetry qui sonne assez Nightwish). En fin de compte, la piste d’ouverture, bien qu’éponyme, est peut-être la moins significative du lot…
Epica montre avec The Solace System qu’ils sont encore plus créatifs et prolifiques qu’on ne le pensait. Écrire un album de soixante-dix minutes tous les deux ans, avec des dizaines de pistes d’orchestrations et en trouvant le temps de tourner, ce n’est pas assez : même les titres qui ne finissent pas sur les albums semblent très valables. La sortie de ces morceaux en EP est donc totalement justifiée, et on espère que le groupe ne nous privera plus, à l’avenir, des pistes non-retenues lors de leurs futures sessions d’enregistrement, si elles sont aussi qualitatives.
Un bon EP, un poil plus direct et accessible que l'album qui le précède, mais aussi dont on se détourne plus rapidement.
Immortal Melancholy est tellement passionnante que j'en avais complètement oublié la version déjà présente sur le CD bonus de The Holographic Principle. À part ça, même si ça ne se hisse pas tout à fait au niveau de l'album, effectivement, de telles chutes, on en veut bien plus souvent.