Epica
Metal symphonique

The Holographic Principle
01. Eidola
02. Edge Of The Blade
03. A Phantasmic Parade
04. Universal Death Squad
05. Divide And Conquer
06. Beyond The Matrix
07. Once Upon A Nightmare
08. The Cosmic Algorithm
09. Ascension - Dream State Armageddon
10. Dancing In A Hurricane
11. Tear Down Your Walls
12. The Holographic Principle - A Profound Understanding Of Reality
Chronique
Encore un album d'Epica. Le huitième en moins de quinze ans. Et bien sûr, il faut aussi compter les tournées, les side-projects (MaYaN en tête) et les collaborations (Ayreon, Kamelot...), l'organisation d’événements comme Retrospect ou le Epic Metal Fest... Les gars (et la fille) d'Epica peuvent-ils tout faire à la fois ? N'est pas Peter Tägtgren qui veut : se battre sur tous les fronts n'est pas forcément à la portée de tous. Les Néerlandais ont d'ailleurs déjà prouvé qu'ils n'étaient pas infaillibles en 2012 avec le passable Requiem For The Indifferent. Mais ayant très bien rebondis avec l'album suivant, qu'allait-il en être de ce nouveau cru ?
Tuons dans l'oeuf tout suspense. Spoiler-alert : The Holographic Principle est excellent. Et pourtant, il ne révolutionne pas les standards du groupe. En fait, il les fait plutôt doucement évoluer, tout en douceur, suffisamment pour que l'intérêt soit renouvelé sans lassitude, et pas assez pour désorienter l'auditeur. Dès les premières pistes, ces légers changements sont très vite visibles : l'album n'est ni composé ni produit de la même façon que ses grands frères. Mark Jansen nous l'avait déjà dit, les titres ont été écrits guitare en main, au lieu d'être d'abord pensés sur un clavier. Quant à la finalisation globale, elle bien plus incisive, brute, avec une vraie mise en avant de la section rythmique. On reconnait le style d'Epica, mais on se prendrait presque à croire que ce nouvel album est produit comme un disque de Metalcore ou de Djent, et pas comme du Metal Symphonique. Les meilleurs exemples pour s'en convaincre sont les premiers titres, Edge Of The Blade et A Phantasmic Parade, mais aussi le gros défouloir en fin d'album qu'est Tear Down Your Walls.
Mais tout ne change pas. Epica propose aussi quelques repères, entre autres sur la façon dont l'album est structuré. Douze pistes, une intro symphonique et instrumentale de deux minutes, un immense pavé éponyme en dernière position, la forme est bien la même qu'à l'accoutumée. Ce dernier titre justement, est aussi une des pierres angulaires de l'album. Après une intro à base de chants grégoriens, The Holographic Principle ne fait plus de concession pendant neuf bonnes minutes de blasts, de growls, d'arrangement épiques et de chœurs grandioses. S'il fallait encore une preuve que les Hollandais n'ont rien perdu de leur talent de compositeurs, la voici.
Bien sûr, d'autres titres mettent en avant la maestria d'Epica (notemment Edge Of The Blade dont le riff principal est l'incarnation de l'expression "simple mais efficace"). L'album entier dégage une sorte de sentiment de maturité, dans le sens "assumé" de leur démarche. Malgré tout, quelques écueils propres au genre traité ne sont pas évités. On notera par exemple l'interlude très "Disney" au milieu de Beyond The Matrix, ou encore l'inévitable ballade Once Upon A Nightmare, qui bien que bien exécutée reste un re-re-recyclage d'un même modèle de chanson calme pour groupe à chanteuse.
Le groupe avait annoncé en 2014 que "Retrospect marquait la première décennie du groupe, et que l'album The Quantum Enigma marquait le début d'une nouvelle ère, plus heavy et modèrne". Si à l'époque cela n'avait été vu que comme un procédé de communication classique, cette déclaration a pourtant un vrai écho aujourd'hui. Car The Holographic Principle est un album vraiment réussi, qui tranche avec les productions précédentes plus par la forme que par le fond. Du Epica, oui, mais pas que : du Epica 2.0 .
Très bon album dans la lignée du précédent, coup de cœur pour les morceaux Divide and conquer et le (long) morceau titre The holographic principle.