Envy

Screamo

Japon

Split avec Jesu

Chronique

par Senti

Jamais Envy n'avait fait autant de place aux sonorités digitales et c'est sans aucun doute pour cette raison que ces trois nouveaux morceaux figurent sur la même galette que ceux du bidouilleur bristish, aka, Justin Broadrick (Godflesh, Jesu). A moins que ce ne soit l'inverse. Fort possible également.

Quoi qu'il en soit, les japonais dévoilent trois visages bien distincts. Une entrée en matière très Shoegaze dans le fond, nourrie de stases électriques et boursouflée. Le grand luxe. Un corps central typique de chez Envy, convenu mais classe : montée Post-Rock nébuleux avec un final au chant éructé, dynamisé par l'ablation électronique du délai respiratoire entre les phrasés. La conclusion dévoile le morceau le plus enjoué des japonais, tout gentillet et même quand le son prend de l'ampleur, les guitares et la mélodie font que ça reste très mignon. C'est une évidence, Envy ne joue plus avec la mort au trousse, c'est le moins que l'on puisse dire. Mais ça, c'est aussi peut-être parce que les gaziers l'ont déjà définitivement semée par le passé. Non ? Repos bien mérité on dira. Et pour nous aussi ?

Hard To Reach. Effectivement, il est assez difficile d'atteindre la portée de ce titre instrumental frisant le quart (tout de même) de Jesu. Ca commence comme un mauvais morceau d'Electro, ça continue comme un mauvais morceau de Jesu et ça termine... relativement bien ! C'était moins une ! Le problème étant que ce "bien" là, Jesu l'a déjà sorti vingt fois auparavant. L'ampleur et la dimension sont présentes mais sans la moindre surprise. Et ma fois, ça tombe plutôt bien puisque les chroniques ont déjà été faites. Avec sa mélodie en balancier ultra basique et itérative, le deuxième acte me fait penser à un morceau de Slowdive gainé d'une fine pellicule de plomb et parasité par des beats digitaux. Bien détendu dans le gazon en matant l'artwork vraiment classe signé Aaron Turner (Isis), ou vautré sur un vieux canapé marshmallow, on se laisse volontiers happer. Repos bien mérité cette fois ci alors ?

13

Les critiques des lecteurs

Moyenne 13.5
Avis 1
Turtle October 2, 2008 15:48
Un split dont les louanges nuancées viendront probablement du fait que Jesu ne s'y trouve pas dans une grande forme et qu'Envy continue de se mettre à dos les allergiques au post-rock.

Pourtant, avec cette légère touche électro émergentes, les japonais nous gratifient de titres de bien belles factures, notamment ce "Conclusion Of Existence" fabuleusement inspiré et addictif. Espérons cependant qu'entre le EP Abyssal et les 2 récents splits (celui avec Thursday), Envy ne se disperse pas complètement et soit capable de faire un prochain album non dépourvu d'inspiration.
13 / 20