Entombed
Death Metal / Death'n'Roll

When In Sodom EP
1 - When In Sodom 2 - Carnage 3 - Thou Shall Kill 4 - Heresy 5 - Amen
Chronique
Après Darkthrone et son EP Too Old, Too Cold sorti quelques semaines avant son nouvel album, et les groupes donnant une exclusivité relative aux plateformes de téléchargement (Head Automatica, Slayer en tête), voici qu’Entombed y va du sien avant l’arrivée dans les bacs de Serpent Saints en septembre 2006. Les vétérans suédois seraient-ils entrés, eux aussi, dans une lutte contre l’immédiateté du web annihilateur de patience ? Ou préfèreraient-ils s’adresser en réalité, sur un ton rassurant, à leur horde de fidèles à l’heure où Peter Stjärvind, Uffe Cederlund, et Jörgen Sandström ont pris la poudre d’escampette ? Si la deuxième solution semble s’imposer, ce When In Sodom suscite décidément bien des interrogations dès sa sortie.
En tout état de cause, le contenu ne manque pas d’en poser de nouvelles. En effet, on peut légitimement se demander si cet EP dispose d’un intérêt propre si ces cinq titres se retrouvent dans leur intégralité sur le prochain opus. Mais When In Sodom ne pourrait-il pas être en fait un simple épisode dans la carrière d’Entombed ? Ou alors, au contraire, est-ce une nouvelle dynamique préfigurant son avenir proche ? Au vues des titres délaissant totalement le côté rock’n’roll de son death pour l'accoupler désormais aux débordements du thrash, il y a de quoi rester dubitatif.
Ce n’est pas l’entame plus que moyenne de la chanson titre qui viendra balayer tous les doutes d’un revers de main. A l’instar de la troisième piste Thou Shall Not Kill, il démontre qu’Entombed n’est plus vraiment à l’aise dans le mid-tempo, le tout se faisant très poussif et donnant l’impression de ne jamais réellement décoller, hormis quelques bonnes idées (le trop court break death métal de Thou Shall Not Kill). En revanche, dès que le rythme s’accélère, Entombed gagne déjà un peu plus en efficacité (Carnage) mais n’égalise pas pour autant l’inspiration ravageuse de ses jeunes années en dépit du chant d’ours, toujours aussi mal léché, de LG Petrov.
Les Scandinaves parviennent néanmoins à surprendre sur cet essai courte durée. Heresy et son groove heavy, moderne et inhabituel pour la formation, n’est pas sans rappeler les meilleurs moments du God Hates Us All de Slayer, tout comme son break acoustique et dérangeant dans une veine très Seasons In The Abyss. Une planante coloration qu’Entombed va, par ailleurs, développer sur Amen par le biais de guitares tantôt acoustiques, tantôt chargées en chorus, mais surtout renforcées par des lignes de piano et un chuchotement des plus inquiétant.
Malgré tous ses efforts (samples, concept autour du christianisme et son instrumentalisation), Entombed a du mal à convaincre qu’il n’a pas laissé quelques plumes dans ses récents problèmes de line-up. Le statut de When In Sodom étant peu clair, il est bien difficile de se faire une réelle opinion quant à la tournure qu’a pris le groupe, mais Serpent Saints sera peut-être plus à même de remplir ce rôle. Au final, Entombed ne rassure pas plus qu’il n’effraie, la faute à cinq titres d’une qualité beaucoup trop inégale.
Ecouter : When In Sodom sur la page MySpace du groupe.
Seul le morceau titre devrait figurer sur "Serpent saint", le prochain album du groupe. (sorti finalement retardé pour 2007). Et ça tombe bien car c'est le meilleur morceau de l'EP qui est d'ailleurs dans l'ensemble très sympathique (un certain retour aux racines). Certe un peu "léger" pour calmer notre impatience, mais qui laisse présager le meilleur pour la suite !