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BiographieEnslaved se forme en juin 1991 autour de Ivar Bjornson et Grutle Kjellson, respectivement âgés de 13 et 17 ans à l'époque. Le nom est tiré du morceau Enslaved Is Rot, extrait d'une démo d'Immortal. Les deux musiciens sont actuellement les seuls rescapés du line-up originel, un trio avec Trym Torson à la batterie. Les prémisces d'Enslaved sont apparues lorsque le duo était encore dans un groupe de Death Metal nommé Phobia et qu'ils ont décidé de s'orienter vers un son plus Black. Pourtant, loin de n'être qu'un erzatz de Mayhem, Beherit ou Darkthrone, même si leurs premiers sons se tournent vers un Black Metal viking et mélodique, les Norvégiens s'orientent vers un son plus Rock et Progressif, évoluant sans cesse au fil de leurs albums. Le dernier album en date des Norvégiens est In Times, celui-ci rencontre un franc succès du fait de son contenu qui oscille en la brutalité du Black et des mélodies très recherchées proches parfois d'un feeling Rock étourdissant. ChroniquesIn Times RIITIIR Axioma Ethica Odini Vertebrae Ruun Return To Yggdrasil - Live In Bergen IsaIn Times ( 2015 )Avec Enslaved on est à peu près sûr d'une chose, c'est qu'on ne risque pas d'être déçu. Avec un line-up inamovible et une prédilection confirmée pour un black metal progressif aux accents rock et folk, on sait aussi en quel terrain on va voyager. En outre avec six morceaux et 53 minutes de musique, cet opus est un peu plus direct en apparence et en fait tout aussi riche que ces prédécesseurs. RIITIIR ( 2012 )Avec plus d’une dizaine d’albums au compteur et plus de
vingt ans d’existence, Enslaved s’est forgé une carrière solide faite de hauts…
et de sommets !! Enslaved ne connait en effet pas les bas et n’a jamais
commis le moindre faux pas. Enslaved avance, évolue, prend des risques, mais ne
trébuche jamais. Et ce n’est encore pas avec ce RIITIIR qu’Enslaved nous fera goûter
la saveur amère de la déception. Mieux que ça, ce nouvel opus est à placer
directement parmi les chefs d’œuvre du combo norvégien, ce qui n’est pas peu
dire. RIITIIR prend l’héritage de ses glorieux ainés, Isa, Eld, Below the Light, Monumension, Frost, Axioma Ethica Odini, etc. (tous en fait !!),
et synthétise cet héritage, le malaxe dans tous les sens, en extrait la substantifique
moelle et en ressort épique et aventureux. Ce statut particulier, RIITIIR le doit à sa profonde cohésion.
Si cette expression se retrouve parfois galvaudée, elle prend ici tout son sens
tant cet album donne une puissante impression d‘homogénéité. D’autant qu’Enslaved
pratique aujourd’hui du…. Enslaved. Le groupe joue SA musique, un style qui lui
appartient et qu’il a forgé au fil des ans. Personne ne peut mêler ce black
metal de viking avec des touches progressives et classic rock avec autant de
consistance. Personne. RIITIIR, c’est la sensation de prendre un drakkar rempli de
vikings en rute en pleine tronche (l’attaque black metal de Roots of the
Mountain nous rappelle qu’Enslaved se souvient d’où il vient) tout en planant dans
une atmosphère 70’s enfumée (par exemple le solo de guitare bourré de feeling
de Materal, la fin majestueuse de Roots of the Mountain ou encore la douce conclusion
de Forsaken), le tout terrassé par une lourdeur inouïe (écoutez les riffs
écrasants -ou plutôt devrais-je dire ECRASANTS !!!- de Thoughts Like
Hammers ou Veilburner). Sans ce que ce melting pot ne paraisse incongru le
moins du monde. Chez 99,9% des groupes, un tel mélange aurait été suspicieux, bancal,
voire carrément casse-gueule. Chez Enslaved, ça ne suscite pas la moindre interrogation.
C’est juste normal. Et tellement maîtrisé. Le groupe reconnait d’ailleurs
lui-même en interview que son line-up actuel peut être considéré comme son
line-up classique. Impossible de le contredire sur ce point : le groupe se
connaît désormais parfaitement, connaît ses forces, ses talents, probablement
ses limites aussi, et base sa créativité sur cette parfaite connaissance de
lui-même. Enslaved mêle avec un tel équilibre ces mondes opposés qu’on
en perd le nôtre… d’équilibre ! Le chant purement black metal du bassiste
Grutle laisse place avec une grande facilité aux envolées en chant clair du
claviériste Herbrand Larsen. La rudesse de l’extrémisme musical s’entremêle divinement
bien avec la finesse du rock progressif. L’ambiance plombée du metal s’accouple
dans la joie et la bonne humeur avec des références psychédéliques du meilleur
effet. Le tout avec une profonde cohésion. C’est cela RIITIIR. C’est cela
Enslaved. Axioma Ethica Odini ( 2010 )Rien ne ressemble plus à Enslaved qu'Enslaved. Entre Black Metal et Rock Progressif, le combo Norvégien a trouvé sa voie, se tournant de plus en plus vers le second style précité sur ses derniers opus. Axioma Ethica Odini ne dérogera pas à la règle, même si la grosse surprise est passée avec Vertebrae. Il faut dire que le quintet montre de plus en plus sa diversité, notamment en tournant ou collaborant avec quelques artistes que l'on n'associera que peu à la scène Black Metal (Shining, Fe-Mail pour former Trinacria). Ce nouvel album ne s'effrite pourtant pas en quelques écoutes malgré son apparente facilité d'accès. La responsabilité à une musique multicouches : riffs, chant ou même backing-vocals se superposent mais ne se mélangent jamais. Chaque passage dans le lecteur s'accompagnera donc de quelques découvertes plus ou moins intéressantes, avec un gros sentiment d'exploration musicale (Ethica Odini, l'interlude Axioma, le profond Singular). Comme toujours, Enslaved réalise un énorme travail d'écriture, avec un revers parfois douloureux : la multitude d'informations que les oreilles emmagasinent en quelques minutes peut à la fois dérouter et séduire. Pourtant, on retiendra toujours quelque chose de différent, selon l'état d'esprit, l'atmosphère ou les conditions dans lesquelles se trouve l'auditeur. Axioma Ethica Odini est donc peut être un peu moins psyché que Vertebrae (Ethica Odini, Waruun) mais le groupe fait toujours la part belle à ces multiples envolées et plans kaléidoscopiques. Beaucoup plus facile à aborder que son prédécesseur, il fait pourtant preuve d'une plus grande homogénéité -ce qui le rend au final plus digeste- et se révèle le lien adéquat entre Ruun et Vertebrae. Enslaved réussi et toujours son pari : sortir des bancs du Black Metal simple et basique. A écouter : Sans appréhensionVertebrae ( 2008 )Enslaved : fer de lance du Black Metal, puis d’une certaine idée de son renouveau depuis maintenant trois albums - pour autant de réussites. Les norvégiens sont pour ainsi dire des monstres de la scène extrême. La sortie de Vertebrae, leur dixième album n’est donc pas la moitié d’un événement. Une fois encore Enslaved a évolué, poussant toujours plus loin sa démarche de diversification. C’en est maintenant fini du raw Black Metal, mais cela nous le savions déjà. Désormais Enslaved se nourrit d’influences progressives, a allégé ses sonorités. Isa avait magistralement ouvert la voie, bien lancé par un Below The Lights non moins excellent mais appartenant encore à une autre période de la vie du groupe. Ruun avait poursuivi l’œuvre entamée, aérant toujours plus le Metal des Norvégiens… Vertebrae vient aujourd’hui certainement clore ce nouveau chapitre. Enslaved n’est donc pas revenu à ses premières amours, loin de là. Les quelques déçus des quatre dernières années pourront donc surement continuer à l’être. D’autant plus que le quintet prend ici crânement le pari d’aller au bout de sa démarche et est cette fois clairement passé du côté progressif de la force. D’avantage de chant clair (Center), d’avantage de feeling Floydien, encore moins de Black Métal : le pas franchi est saisissant. Logique car dans la continuité des albums précédents, mais saisissant. Un constat déroutant, voire déplaisant tant Isa, déjà, avait réussi à allier puissance, classe, agressivité et fragilité à merveille pour définitivement faire de la formation une entité musicale entièrement à part. Beaucoup espéraient dès lors l'arrivée d'un autre ovni. Enslaved, eux, n’ont jamais essayé de reproduire un tel chef d’œuvre. Judicieux choix, le challenge était probablement insurmontable. Constater l’orchestration fabuleuse de ces huit morceaux (passionnant Clouds, Center qui tiendrait presque du mouvement Post dans ses instants les plus dépouillés ou ce Vertebrae presque intimiste), se régaler du travail de titan réalisé sur les guitares, apprivoiser ce shriek parfois totalement mis à nu (la floydienne Ground), privé de la saturation grésillante et du riffing puissant que l’on était en droit d’attendre, s’évader. La démarche musicale d’Enslaved est infiniment personnelle, restant fidèle à un seul et unique crédo : toujours et encore plus loin. Les norvégiens composent la musique qui les passionne et non celle que l’on attend d’eux. Enslaved évolue sans se renier, tant pis pour ceux qui seraient restés bloqués dans une époque plus reculée de leur discographie. Le travail de mixage effectué par le groupe est d’ailleurs formidablement exploité par Joe Barresi qui confirme une fois de plus son talent. L’ambiance est belle et posée, un brin mélancolique voire triste, l’accroche de plus en plus aisée au fil des écoutes. L’addiction pourrait bien finir par poindre… Vertebrae, album facile et mou ou exigeant et inspiré ? Dans l’absolu, la deuxième option parait évidente. Au regard de la discographie d’Enslaved, un peu moins… et pourtant… et justement même. Jamais les norvégiens n’ont livré tous leurs secrets lors d’un premier contact et Vertebrae ne déroge absolument pas à la règle malgré ses abords trompeusement accessibles. Aussi, serait-il idiot de passer à coté de cinquante minutes d’évasion pour une simple question d’impatience… non? A écouter : Libre de tout préjugé.Ruun ( 2006 )Si j’étais un album, je crois que je détesterais être Ruun. Peu importe son contenu d’ailleurs, et la teneur de sa musique, ce disque avant même ne serait-ce que la composition des prémices d’un de ses titres partait d’avance avec un lourd handicap, celui de succéder à la trilogie des runes d’Enslaved, et plus particulièrement à Isa, fleuron de celle-ci. Vous me direz « Tant que la musique est bonne !», ce à quoi je répondrais d’une manière peu démagogue « Oui mais tout de même… ». Succéder à l’immense rune qu’était Isa, son tempérament de feu incarné par le black metal, sous une épaisse couche de glace innommable, évoquée par une atmosphère psyché rock 70’s, tel est le lourd dessein de Ruun. Comment pourrait-on imaginer ne serait-ce qu’une suite à cet aboutissement artistique quasi parfait, orchestré au cours des années par les norvégiens ? Et pourtant il le faut ; revenir à la réalité de la vie d’artiste dénotera avec notre vision d’observateur de la remarquable carrière d’Enslaved, mais pourtant il faudra se rendre à l’évidence, le groupe est loin d’avoir déposé ses dernières forces avec Isa, et c’est tant mieux. De premier abord, on aura peut-être la vulgarité de se dire que Ruun a joué la facilité, en reprenant bon nombre des ingrédients de son devancier. Ne serait-ce qu’en examinant son artwork, on dénote une familiarité avec celui d’Isa (alors qu’Enslaved avait pour habitude d’en proposer des divers et variés). La thématique reste également la même : bien que le groupe cultive son adoration de la mythologie nordique depuis ses débuts, la thétique des Runes est une nouvelle fois à l’ordre du jour, bien qu’abordée sous un angle différent puisque de manière plus globale. Mais la ressemblance ne s’arrête pas là, on sent dès les premières secondes de Ruun qu’il est totalement dans le prolongement d’Isa. Entroper ouvre le bal avec un riff qui nous rappelle d’emblée que le groupe n’a pas d’égal pour créer des trésors d’efficacité. Tout au long du disque on sent ce black metal qui n’en est plus, alternant ses ambiances psychédéliques toujours prenantes et la fureur de son énergie. Tantôt l’hypnotisme d’une folle virée menée par les nombreux timbres utilisés par le synthétiseur galopant (Fusion Of Sense And Earth), les chants clairs (RUUN) et les soli de grande qualité (Hair To The Cosmic Seed) nous retourne, tantôt c’est la maestria des lignes de guitare de ce metal si efficace (Api-Vat) qui s’en charge. La majestueuse profondeur dans cette mine d’or qu’est la musique d’Enslaved est toujours palpable, un travail sur le détail infime, servi par une production judicieuse, toujours très claire (et là aussi proche d’Isa). Return To Yggdrasil - Live In Bergen ( 2005 )Avec Isa, dernier album en date du groupe, Enslaved a frappé un grand coup. La tendance qui semblait se dessiner depuis Monumension s’est bel et bien concrétisée tout au long de cette année 2005. Les norvégiens ont désormais un public bien plus hétérogène et surtout plus conséquent, la faute à un viking métal complètement imbibé de rock influences 70’s. Alors bien ou pas, je ne suis guère là pour le dire, et ce n’est d’ailleurs pas la question. Intéressons - nous plutôt aux conséquences de ceci. Du fait de cette situation, Enslaved a connu ces derniers mois la plus grosse tournée que le groupe ait jamais entrepris à travers l’Europe (y compris en France, une date mémorable au Fury Fest et même au delà. Découle de ce périple un DVD live, révélant l’ambiance de l’un de ces nombreux shows, à domicile de surcroît. Return To Yggdrasil – Live In Bergen, tel est son nom, offre donc un set du groupe de plus de cinquante minutes . Evidemment très axée sur Isa, la setlist revêt un aspect très inattendu et fait la part belle aux titres les plus ambiants du répertoire d’Enslaved. Contrairement au show du Fury Fest, seule date française de l’année 2005 pour le groupe, qui avait réservé un set à l’intensité et à la férocité incroyables surchauffant la déjà brûlante salle Velvet, cette soirée à Bergen, immortalisée en mai dernier, se déroule dans une ambiance presque feutrée, propice aux longues progressions des vikings et seule Jotunblod, extraite de l’album Frost vient brusquer la paisible salle remplie d’un cortège de doux chevelus. Apanage des concerts de black métal ou choix de setlist, toujours est-il qu’Enslaved offre une main de fer dans un gant de velour, grâce à ses ambiances et à son univers, soutenu d’une part par la projection d’essais artistiques plutôt réussis (réalisés par Asle Birkeland, déjà auteur des jaquettes d’Isa et de la réédition de Vikinglir Veldi) et par un musicien supplémentaire à la guitare sèche, augmentant l’aspect nature des compositions du groupe. On a donc ici tout l’art d’apprécier la qualité des concerts du groupe et les divagations vers lesquelles il tend à aller artistiquement parlant. Au final, ce Return To Yggdrasil – Live In Bergen s’adresse plutôt aux amateurs du groupe en connaissant déjà l’univers, car sans réel intérêt pour un néophyte qui entrera bien mieux dans sa musique via ses albums. Le show, au son impeccable et à la réalisation bien faite saura donc illustrer l’univers d’Enslaved et les quelques bonus feront de même. La fonction du DVD live est donc bien remplie, mais l’on peut rester un peu sur sa faim, malgré le soin apporté au tout. Isa ( 2004 )Que reste-t'il du black metal en 2004? Alors que la plupart des formations intéressantes délaissent peu à peu le traditionalisme et les claviers pour une approche du genre plus moderne ou électronique (Dodheimsgard et Satyricon en tête), d'autres préfèrent une évolution constante, ne regardant jamais en arrière, avalant les dogmes des anciens pour n'en recracher que l'essence pure. |
Enslaved
Style : Black Metal / Rock Progressif Tags : Black Metal - Progressif - Rock - Viking Metal Origine : Norvège Site Officiel : enslaved.no Facebook : Amateurs : 215 amateurs Facebook : |