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Biographie

Ensiferum

C’est en 1995, à Helsinki, que se forme Ensiferum sous forme d’un quatuor. Très vite après la sortie de leur premier album, en 2001, le groupe intègre au line-up une claviériste, Meiju Enho, qui sera remplacée en 2008 par Emmi Silvennoinen.

Porté sur l’univers viking, Ensiferum donne dans un metal extrême mélodique et y apporte de nombreux éléments atypiques comme des instruments acoustiques ou des chants traditionnels.

La formation aura rencontrée quelques soucis de line-up mais le départ le plus important restera celui de Jari Mäenpää (chant et guitare) qui décide, en 2004, de se consacrer uniquement à son projet solo, Wintersun. Il est alors remplacé par Petri Lindroos (ex-Norther). Un départ qui n'entachera pas tellement l'identité du quinquet car c'est Markus Toivonen (guitare), qui est aux commandes du processus de composition.

En 2009, le groupe débarque avec son 4ème album, From Afar, une pièce qui se portera sur l’intégration d’orchestrations symphoniques au sein de leur musique.

Chronique

15.5 / 20
4 commentaires (15.88/20).
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From Afar ( 2009 )

Deux ans et demi après un « Victory Songs » qui nous montrait un Ensiferum en plein galop, notre quinquet en armure décide cette fois de faire virer de bord son drakkar vers des horizons plus limpides avec la sortie de ce quatrième album, « From Afar ».

On retrouve, encore une fois, de nombreux guests en ce qui concerne les instruments folkloriques. Flûtes, mandoline, ainsi que divers bizarreries à cordes traditionnelles, bref, la routine quoi. Là où Ensiferum change la donne, c’est au niveau des orchestrations. Orchestrations qui, pour l’occasion, auront requises un invité particulier, Mikko P. Mustonen, arrangeur/compositeur très demandé en Finlande ayant contribué, entre autres, à des productions de Sonata Arctica et Northen King. L’ensemble sonne d’autant plus théâtral, symphonique et porte les compos à une nouvelle échelle de grandeur.

Toujours à la recherche d’ambiances, les passages célestes et acoustiques amènent des couplets ravageurs ou parfois plus mid-tempos et mélodiques mais à chaque fois emprunts de cette griffe champêtre, épique et guerrière. On esquissera un sourire lors du clin d’œil western sur « Stone Cold Metal » (solo de « banjo » à la clé) qui dans nos têtes fera écho à la fin du morceau éponyme d’« Iron ». À croire que les vikings ont un goût particulier pour les films de cow-boys…
À part ça, le registre du groupe ne déboussolera pas trop, death mélodique blackisant agrémenté de quelques solis virtueux, bien que, sur l’ensemble, le songwriting donne le sentiment d’avoir tempéré le pas. D’où un impact moins direct et une tendance à virer au pompeux.
Avec tout ça, il n’est pas étonnant de se retrouver avec des titres d’une durée moyenne plus longue qu’à l’accoutumée, « The Longest Journey (Heathen Throne Part II) » s’étalant jusqu’à treize minutes.

L’un des piliers du combo c’est évidemment les chœurs, puissants, vaillants, entraînants et le groupe n’hésite pas à remettre le paquet. Le travail sur les voix n’aura jamais été aussi fouillé (en particulier sur le titre éponyme) cependant, les mélodies elles-mêmes apparaissent moins prenantes que par le passé et surtout se différencient de moins en moins. On ne boudera tout de même pas son plaisir à l’écoute d’un magistral « Smoking Ruins » qui, à l’instar d’un « Wanderer » ou d’un « Lai Lai Hei » sur les albums précédents est intégralement chanté en clair.

Ensiferum ne garde pas son derrière vissé sur le trône du viking metal en sortant un pâle copie de ses albums précédents et part à la conquête de nouvelles terres. Sans prendre non plus tous les risques, c’est une ouverture vers une approche différente du folk metal, vers un registre qui, dans la continuité, se rapprocherait de celui de Turisas par exemple. Pas de déception, pas de grand reversement non plus, l’album se dévoile petit à petit et s’apprécie bien plus avec le temps. En espérant que l’âge d’or ne soit pas derrière eux, il est agréable de voir que les finlandais continuent de tracer leur route en rendant hommage à la nature et en découpant quelques têtes sur leur passage (mais avec raffinement cette fois, of course).

A écouter : "From Afar", "Stone Cold Metal", "Smoking Ruins"...