Enhuma

Metal experimental

France

Démo MST

2004
Produit par : s/p

Chronique

par Ban de Boute

C’est à Bran que l’on doit la «découverte» d’Enhuma et leur présence désormais dans nos colonnes de chroniques chez Métalorgie. Sans doute a-t-il été agréablement surpris par leur mélange détonnant de moultes styles champestres et d’autres pas mûrs !
En théorie leur univers melting-pot est donc similaire à celui de notre très cher outratlantique Mike Patton. En France, on peut les rapprocher de formations comme Psykup et Flying Pooh. En pratique, c’est donc peu de freinage pour des enchaînements de style au taquet, sans se soucier de ce qui arrive dans le rétroviseur et de ce qui se présente dans les reflets des lunettes de soleil. C’est métal, funk, un peu acid-jazz pour la friandise et c’est burlesque pour l’enrobage.

Trois chansons composent cette démo enregistrée à la Fac MST (Image et Son) de Brest. La première chanson, «Figurine Burlesque» (justement !) lance le ton : musique funky fusionnelle dont l’esprit rappelle les débuts d’Incubus (Ep Enjoy Incubus), chant français frappé au shaker, on ne reste pas indifférent au rythme. Ensuite, un délire bucco/percussionniste vient égayer la fin de piste pour nous démontrer combien ces quatre musiciens sont clairement allumés!
La deuxième compo («Landscape») amorce une intro à la guitare en son clair, une basse qui déroule et un chant en anglais. Ouais, c’est définitivement mon sentiment général, la voix agréable et claire de Def me fait penser à celle de Brandon d’Incubus (S.C.I.E.N.C.E). Preuve d’un certain potentiel. Et déjà, celle de ce dernier me faisait bien penser à la voix de Mike Patton dans ses années Faith No More. Le monde est décidément petit. Mais il est vrai que pour les délires vocaux, Enhuma s’inspire de cet illustre aîné. Avec un peu plus de pratique, la chose pourrait renforcer son registre. Après ça, la guitare de Ben prend le dessus avec des aigus alarmants qui posent une ambiance bien plus sombre et noisy. Avec cette chanson, Enhuma prouve qu’ils peuvent faire évoluer l’ambiance dans une composition.
Enfin, «Dark Song» et son intro vraiment… sombre, avec une rythmique se rapprochant d’ambiances lourdes (slapping pour la basse) comme pouvait nous gratifier Korn sur leur premier album ; le chant passe  à la vitesse supérieure pour se lâcher dans des cris dont l’intensité fleurte avec celle de Serj Tankian (SOAD). Encore une autre couleur d'ambiance donc pour éloigner l'ennui...
N’oublions pas tout au long des compos ces petites touches de clavier assurées par Def comme on pouvait, encore une fois, retrouver chez Faith No More et qui apportent plus de profondeur et un côté décalé très plaisant. Ned (à la batterie), avec ses variances, rend efficacement service aux chansons.

En conclusion, Enhuma c’est un convaincant univers théâtral, un savant fourre-tout d’influences diverses et variées qui a juste besoin d’avantage de maturité pour s’assurer plus de maîtrise et pour affiner son style. Certes, les nombreuses variances peuvent dérouter mais il est clair qu’Enhuma en a fait son credo. A prendre ou a laisser donc.
Laissons donc un peu le temps parler pour eux mais il est clair que les quatre brestois ont des idées: pour preuve, ils viennent de remporter le prix Sacem de la créativité. Alors, heureux ?

12


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