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Biographie

Enhancer

Enhancer voit le jour en 1996 de la fusion des groupes Sunny’s et Neurone. Fusionnant neo-metal, hip-hop, un zeste de hardcore et de punk agrémenté de quelques sons électroniques. Après 1 demo et 1 EP, ils sont signés chez BMG où ils sortent leur premier album en 2001. Porté par le succès de la vague néo du moment, Enhancer vend plus de 10.000 copies de Le monde sera meilleur et est signé sur Universal. Il s’ensuit alors un second album Street Trash en 2003, enregistré aux Etats-Unis par Machine ((hed)P.E., White Zombie, Placebo, …). Le troisième album, Electrochoc, sort en 2006, suivi 2 ans plus tard par Désobéir.
Le groupe est composé de 3 chanteurs (David, Bill et Nitro), du guitariste Diré, du bassiste Marq, du batteur Nejo, ainsi que pour les samples de E.D.A.
Enhancer fait aussi partie de la Team Nowhere aux côtés de Pleymo, Wünjo et Vegastar

Chronique

5 / 20
40 commentaires (6.31/20).

Désobéir ( 2008 )

Enhancer… Fers de lance d’une certaine idée de la fusion et de la rébellion depuis des années aux cotés de Pleymo, ou plus récemment de Vegastar, les voilà donc de retour après un Electrochoc bouffi de promo (mini jeu vidéo, clips, featurings à la pelle, BD, reprise d’Antisocial en duo avec Monsieur R à la télé...) avec leur petit dernier : Désobéir.

Enhancer enterre le rock français depuis plus de dix ans : Kyo a déjà mangé, place aux BB Brunes. Merde aux Rock Stars de pacotille. Désormais bien rodé et plus engagé que jamais, le groupe illustre désormais subtilement sa révolte : à peine le boîtier ouvert, la petite tête blonde de la pochette se montre sous un jour bien plus agité. Le procédé est totalement révolutionnaire (du jamais vu vous dis-je)... et on sait dès lors à quoi s’en tenir.
Ni une ni deux (heures d’hésitation), on enfourne la galette dans le lecteur (sous garantie?) : démarrage en trombe sur une intro R n’B, appel poignant à la résistance et à l’anarchie, convocation de La Fouine pour célébrer la mort du Rock (c’est une blague?), manuel de désobéissance civile (forcément pacifique – magnifique enchaînement logique après le clip de Rock game qui voit le groupe tronçonner le bras du chanteur de Tokio Hotel)… bon. Pause. Deux solutions s’offrent alors à vous :

- A peine un tiers de l’album et c’est déjà l’horreur. Encore onze titres aux alentours des 5 minutes avant d’en voir le bout. C’est au dessus de vos forces. Entendre des mecs en démonstration permanente faire la morale en matière de marchandisation de la culture (« Vois mon style et mon éthique sur mon blog ou sur mon site » alors que le communiqué de presse annonce fièrement « Ce titre polémique (ndlr Rock game) suscite un véritable engouement. En moins de 24h, il a été vu par plus de 17000 personnes uniquement sur Myspace, ce qui équivaut à plus d’un clic toutes les 5 secondes! » - mot pour mot et en gras dans le texte) vous horripile au plus haut point, vous stoppez là le massacre et vous éloignez immédiatement de la scène du crime par réflexe de survie.

- Vous continuez, par plaisir ou par obligation. C’est une question de choix. Quoiqu’il en soit, je vous invite néanmoins à vous aérer la tête aussi vite que possible et à écouter autre chose. Subir soixante dix minutes durant une telle déferlante de banalités mal dégrossies sur fond d’un mélange de Hip Hop, de pop punk à minettes (Ma planète qui se la joue Fall Out Boy raté), de rock (?), d’électro (délire bobo-pouffe sur un SUPERficiel à la Yelle - en moins bien) et de grosses guitares s’enfonçant dans l’éparpillement à mesure que l’album avance est à mon avis exténuant et/ou risqué. Il fut un temps où, si certains groupes de la Team Nowhere ne racontaient pas toujours que des choses intéressantes, il avaient au moins l’honnêteté de ne pas en avoir la prétention et de miser sur l’efficacité - on pense notamment aux débuts de Pleymo. Et la démarche était alors autrement plus défendable…

Textes bisounours (ou stupides « si nos vies sont des beats / la tienne est une partouze / on est partout»), instrus qui tournent à vide, flow bancal, thématique mal maîtrisée, rimes plates… les qualificatifs ne manquent malheureusement pas pour décrire de Désobéir. Enhancer a dix ans de retard et enfonce des portes ouvertes en s’autoproclamant prétentieusement rebelles en chef. Manque de pot, Svinkels - on est souvent à la limite du plagiat - fait bien mieux, l’humour en prime, depuis environ la même époque. A moins que tout ce cirque ne soit qu’une vaste blague (syndrome Roi Heenok ?) dont la porté décalée m’échappe, je vais le dire franchement : circulez y’a rien à voir. Désobéissance inoffensive et poudre aux yeux. Va vraiment falloir arrêter de se payer la tête du monde…

Certains diront surement "Enhancer: proie facile"
Peut être.
Pas plus que le
coeur de cible visé par cette sortie ceci dit. Un partout, balle au centre et place à la musique.

A écouter : Non