Empire! Empire! (I Was A Lonely Estate)

Emo / Indie

États-Unis

Split avec Football, Etc.

2010
Type : Split

Chronique

par Turtle

Il faut marteler encore et encore qu’Empire ! Empire ! est probablement ce qui se fait de mieux actuellement en emo indie revival 90’s. Dire et redire un peu partout le génie de Year Of The Rabbit, l’éclat de What It Takes To Move Forward et colporter la confirmation apportée par ses deux nouvelles sorties (ce 7’ et le génialissime Summer Tour EP ‘09).

En partageant un split 7’ avec les texans de Football, etc. ; Empire ! Empire ! témoigne de son soucis d’évoluer au sein de cette nouvelle scène shinny (You Blew It, Little Kingdoms, Pirouette, By Surprise) qui bourgeonne à l’ombre du grand courant fake emo putassier mainstream. Bien lui prend. 1 titre chacun. Comme un instant suspendu, à se laisser bercer par l’ondulation d’une balançoire. A deux. "Documenting Thirty Days" rappelle dès ses premières notes ce son de guitare bouleversant entrevue sur le morceau "Year Of The Rabbit". Et à l’instar de ces printemps qui roffrent chaque année le même cortège de sensations, c’est en frisson que le corps reçoit cet inédit. "Everything Else In The World Disappears When Your Voice Wraps Around Me". Alors, semblable aux divins Brandtson dont ils se rapprochent fortement dans ce morceau, les michigans s’offrent tout en subtilité, avec une fragilité à nouveau déchirante. Fragilité que Football, etc. ne laisse pas sans écho. Enfants proclamés de Rainer Maria – chant féminin, langoureux et mélancolique –, mais aussi de Mineral par cette manière de laisser trainer les haillons désabusés de ses syllabes de fin, le trio fait étalage de son emo minimaliste déjà bien exposé dans le séduisant First Down Ep. "Fightin’Pheonix" enlace ainsi basse et guitare sur fond de rythme tendre et flottant. On n’avait pas connu emo féminin aussi prometteur depuis Chandelle (dont la filiation, là aussi, est visible).

Trop court pour constituer une masterpiece et n'évitant pas les sillons propres au genre que certains s'empresseront de qualifier de "too much" (Oui, ça pleurniche et alors ?), ce Split 7’ vaut tout de même le coup ; pour la beauté de son objet – artwork, vinyle et feuillet somptueux – et pour la promesse que constituent ces deux tracks si joliment entremêlées ; la promesse d’une idylle à venir entre l’un et l’autre ; entre eux et nous.

14

En écoute ici pour Empire ! Empire ! et pour Football, etc.

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