Elysian Fields
Indie Jazz Rock
Dreams That Breath Your Name
Chronique
Ce troisième album présente la particularité d’être sorti en Europe avant les Etats-Unis. Il faut dire que le groupe peut compter sur un public fidèle de ce côté-ci de Atlantique, en particulier en France. Cette fois-ci, on retrouve une pointure à la production en la personne de Robbie Adams (U2, Smashing Pumpkins). Le son devient clinquant, travaillé et encore plus riche au service de compositions inégales, mais dont certaines sont parmi les meilleures du duo.
L’atmosphère du disque est toujours aussi désabusée, quoique plus légère que sur les précédents efforts du groupe. On retrouve notamment "Timing Is Everything", au tempo rapide et aux paroles toujours aussi portées sur le sexe, dont un fameux "Wrap your legs around the radio/ Get ready for my solo". Cette tournure voluptueuse culmine avec "Scratch" (uniquement disponible sur la version européenne du disque, petits veinards) en forme d’hymne à l’orgasme totalement assumé, blindé de guitares. Autre titre marquant, "Passing On The Stairs", où, sur un air arrangé façon Nick Cave, les voix d’Oren et de Jennifer se croisent sans jamais se rencontrer comme cet homme et cet femme rêvant l’un de l’autre et dont les trajectoires se fuient ( "And down she goes into the night/ Down my stairs and out of sight" ). On retrouve une nouvelle fois une légère touche orientale sur "Drunk On Dark Sublime". Jennifer Charles fait également merveille sur une collection de ballades narcotiques et romantiques : "Stop The Sun", "Baby Get Lost"et "Shooting Stars". Mais ce n’est rien comparé à la beauté éthérée, quasi mystique, des deux derniers titres de l’album. "Never Mind That Now" est un morceau lancinant sur lequel Jennifer pose une voix lasse en une complainte qui prend au cœur. Quant à "Narcosmicoma", il s’agit d’une chanson hypnotique comme parvenue d’une contrée immatérielle d’où nous appelle notre sirène ( "The radio was calling you/ To taste the seed of light/ Between the rain/ You freed your brain" ).
A l’écoute de ce disque, certains diront qu’Elysian Fields ne se renouvelle pas beaucoup. Mais il serait idiot de passer à côté de tels bijoux qui rappellent la pertinence de lutter contre ce que le groupe surnomme le SHITE (Syndicate for Horrors and Inescapable Totalirian Ennui).
3 titres de Dreams That Breathe Your Name (et non des moindres) en écoute sur leur page myspace.