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Biographie

Eden Maine

Venus d’Angleterre, Eden Maine est un groupe habitué de l’underground. Dès 1997, année de leur formation, le groupe fréquente allègrement les clubs et les scènes régionales. Avec l’arrivée d’un line up stable et expérimenté début 2001, le groupe peut réellement esquisser les prémices de ce qu’est leur musique actuelle. Dès la sortie de leur EP  The Treachery Pact, l’engouement général est de mise dans toute la scène hardcore et le groupe sort de l’ombre pour tourner avec les plus grands. Pendant presque 2 ans, il se fait un nom en dispensant des baffes dans toute l’Europe. C’est finalement fin 2004 que le groupe choisit enfin de s’arrêter pour souffler et enregistrer son premier LP, sous les couleurs du label anglais Undergroove. Depuis la sortie du bien nommé To You The First Star en février 2005, le groupe a repris son camion pour distribuer des claques.
En Mars 2006 le groupe se sépare, on retrouve deux anciens membre dans Shels (myspace).

17 / 20
8 commentaires (15.38/20).
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To You The First Star ( 2005 )

Et bien le voici ce premier album attendu d'Eden Maine. Après un EP flirtant avec le très haut niveau et leur ayant permis de parcourir l'Europe avec des pointures telles Converge, 5ive, ou encore Sepultura, nos compères ont enfin posé leurs valises pour nous concocter une galette plus consistante. Avec quelles ambitions? Tout simplement mettre en émoi la scène, repousser les limites des styles qu'on leur a attribués, afin de réussir un "trve tour de force" (citation authentique en anglais). Car ce groupe a une éthique, oui Môsieur! Son fondement même réside dans le besoin d'être différent, de faire avancer le monde (de la musique tout du moins). Qu'on se le dise, un Eden Maine qui tombe dans la redite est un Eden Maine mort et enterré. Alors bien sûr, me direz-vous, ce raisonnement n'est pas nouveau, loin s'en faut. Tout bon connaisseur du milieu musical le sait : la qualité, à condition d'avoir un niveau musical correct, réside souvent (surtout en ces temps de disette scénique -- rappelez vous 2004) dans le renouvellement. Quoi de plus jouissif que de découvrir un son jusqu'alors inconnu, insoupçonné? Et bien si vous voyez où je veux en venir, vous aurez compris là l'envie de ce quintet: changer les choses. Ambitieux, n'est-il pas?
Voyons maintenant, le passage de la théorie à la pratique en revenant à nos moutons: To You The First Star. Je vous rassure tout de suite, le pari est proche de la réussite et cela s’en ressent : cet album est orgueilleux, hautain,  vil, supérieur, sans l'ombre d'un doute, ce qui le rend beaucoup moins accessible.
Alors, comment décrire la musique d'Eden Maine sur ce chef d’œuvre? Voici une question extrêmement difficile tant la musique du groupe est complexe. On retrouve bien sur la maestria technique entrevue sur la démo, la furie des riffs acerbes et envoûtants, la folie de la batterie, mais, maturation du groupe oblige, nombre de nouveaux ingrédients se sont immiscés dans cette succulente recette. Cette mixture de styles s'est encore enrichie : au lieu de nous servir un "vulgaire" hardcore new school déstructuré, voici que le groupe se plait à se la jouer screamo, brit-pop, post-hxc, ambient, ou encore black (si si vous verrez) et qui plus est sans tomber dans le mauvais goût... Pourtant, une déferlante de styles ne suffirait pas à décrire cette musique. Du reste, on ne peut le faire sans s'attarder sur certains points. Le chant, tout d'abord, insuffle une bonne part de la personnalité du groupe, toujours haineux, toujours émouvant, passant du chant hardcore à de suaves mélodies assez naturellement, en parcourant un panel de nuances et de timbres assez hallucinant. Impressionnant de A à Z dans sa prestation, cet agité montre là qu’il n’a rien à envier aux plus grands. Enfin, l'autre élément marquant de cette musique sortie de cortex assurément dérangés et surdoués, vient du couple guitares-batterie. Les compères semblent sans cesse se répondre, tel un canon malsain chanté à 12 personnes, jouer à qui sera le plus impressionnant, chacun dans son registre: guitares acrimonieuses et fourbes, batterie à la créativité sans limite...C’est cet aspect qui en met plein l’ouïe à l’auditeur.
Que dire pour terminer: que d'avoir une telle prétention peut amener à la déchéance, mais aussi à la réussite. Et c'est assurément le cas chez ce groupe. Ce qui manquait à cet EP se retrouve ici: une personnalité encore plus affirmée et une musique au relief impressionnant. Un album varié, ingénieux, brutal, touchant. Encore une fois, il est moins accessible que ce que l'on connaissait du groupe, mais cela ne lui apporte qu'un intérêt supplémentaire, et, même s'il vous rebute comme il l'a fait sur moi d'entrée: persévérez, il saura vous le rendre.

A écouter : Hail Satan, The Hunter And The Hunted, Murder Was Her Name, Echoes
15 / 20
1 commentaire (18.5/20).
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The Treachery Pact ( 2002 )

Août 2002, Angleterre, en un coup, un seul, un trivial EP, voilà qu’un groupe sorti de nul part fait des étincelles jusqu’à faire parler de lui dans toute la scène hardcore. Mais comment, en seulement 5 titres, une bande de petits insolents réussit-elle ce tour de force ? Voici une esquisse de réponse.
The Treachery Pact commence par un morceau instrumental, presque prudent, posant les bases de ce que sera la furie des 25 prochaines minutes. Les guitares construisent une mélodie presque suave, enrobée d’une batterie très efficace, mêlant double pédale et rythmiques accrocheuses presque naturellement. Mais alors qu’on ne s’aperçoit pas encore de l’intensité d’ores et déjà atteinte, voici déjà une accalmie. Celle-ci est très courte puisque nous voici aussitôt repartis vers les méandres de ce disque ; même schéma, mais un bon cran d’agressivité au dessus. Le chant, entré ici-même en scène, y est pour beaucoup : cet énergumène « poly-vocalo-technicien » introduit des mélodies rauques et douces à la fois, entrecoupées de cris viscéraux , ajoutant un relief énorme à cette musique. De même, certains passages beaucoup plus paisibles ont le même effet, même s’ils gardent une réelle tension, faisant craindre le retour à la folie furieuse dans la demi-seconde qui suit. Il s’agit d’ailleurs d’un des petits défauts de ce disque : les plans s’enchaînent parfois en choquant l’auditeur, mais ce manque d’homogénéité semble négligeable par rapport au caractère si particulier de cette musique. Et c’est ainsi que jusqu’à la fin du disque ou presque, un déluge intense de brutalité s’abat sur l’ambitieux qui ose s’attarder sur celui-ci.
Pour comparer cette musique à des références connues de tous, on pourra citer Converge, Botch, Everytime I Die, The Dillinger Escape Plan, mais à quoi bon, car cette musique distille une combinaison de couleurs musicales déstructurées, au passage, pour en parvenir à une seule : Eden Maine.
Cet EP bénéficie, de surcroît, d’une très bonne production qui sert volontiers l’art accompli. Ne reste plus alors qu’à confirmer cette très bonne impression avec un objet plus consistant, car ces 25 minutes sont beaucoup trop brèves tant cette musique est vectrice de sensations agréables. Que peut-on alors demander de plus ? Une personnalité encore plus forte et aliénée (soyons fous) et…laissons faire le reste !

A écouter : Cold Light, Ephemera, Scene One
Eden Maine

Style : Hardcore Progressif
Origine : Royaume-Uni
Site Officiel : edenmaine.com
Amateurs : 18 amateurs Facebook :