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Biographie

Ed Wood Jr

Ed Wood Jr associe guitares, claviers, voix, boucles et batterie depuis 2008 du coté de Lille, mais se balade souvent. Math-Rock, Electronica, aux contours parfois progressif, voilà ce qui sera présenté la même année de naissance sur un premier EP, suivi par un premier album deux ans plus tard, Ruban de Möbius (distribué par Swarm Records) qui fera émerger le duo du sous-sol. Plus loin en 2010 sort feats. sur lequel sont invités (donc) Nico Cercueil et Bastien Tang. On attendra pas longtemps avant de voir le deuxième album débarquer, Silence,  qui peaufinera la personnalité de Ed Wood Jr en 2011, et leur permettra de tourner de manière tout à fait correcte. 2013 voit une collaboration classieuse avec la chanteuse Asako Fujimoto pour deux titres.

Sur un tempo régulier le EP lost.drive.water.exit est pondu en 2015, hébergé chez Black Basset Records, dans une veine un peu plus atmosphérique, comme une mise en bouche avant le troisième long format, The Home Electrical, s'offrant au monde au printemps 2017, dans lequel la voix d'Asako Fujimoto refait une apparition sur quelques titres.

Chronique

The Home Electrical ( 2017 )

Furtif bâtisseur de l’édifice Math-Rock hexagonal, le duo Ed Wood Jr en est tout de même à dix ans d’existence et trois albums de qualité supérieure, entrecoupés de plus courtes durées ainsi que d’une collaboration enchanteresse avec la vocaliste et musicienne Asako Fujimoto en 2013.

Une décennie de persévérance dans l’autoproduction - en dépit d’un récent changement de batteur - pour aboutir à The Home Electrical, dont la teneur revêt en effet toutes les saveurs exprimées dans le passé, épurant toujours plus l’électronique pour l’intégrer organiquement à un ensemble instrumental haut perché. Ce qui se traduit par un frappeur qui lévite en permanence sans la ramener, exécute ses mouvements avec force et souplesse, des guitares qui se réinventent à la volée, expérimentent et juxtaposent la mélodie à la saturation, ou cette voix féminine intervenant à plusieurs reprises, instaurant ici la parité mais qui magnifie avant tout les compositions idoines.

S’il fallait n’en citer que trois, The Home Electrical pourrait évoquer un croisement entre Marvin (pour le feeling rythmique), Holy Fuck (pour le bricolage électronique) et Aucan (pour les velléités expérimentales). L’étincelant Medellin nous embarque le cas échéant dans le vif tribal du sujet, les tomes vibrent sous la boucle du martèlement et se retrouvent cernés par les chants d’oiseaux électriques sur k.o.w, sublimé par cette voix éthérée d’androïde féminin. Outer Space ouvre le paysage en deux et introduit des applaudissements arrangés dans le foyer d’intentions qui vont au-delà du Rock, pour atterrir sur la grande plage aux apparences temporelles trompeuses. Les teintes Electro se font plus troubles, les bruits s’emmêlent, se tordent et se rompent sans jamais provoquer la moindre moue dubitative, l’équilibrage est indécent. C’est bien le sens de la mesure qui caractérise le duo, tâchant de tout mettre en œuvre pour évacuer le superflu, il expose le noyau vital à la lumière du jour malgré les Nuits Noires, conclusion hantée où les nappes de synthé terminent seules au centre du vide.

Suite extrêmement logique de Silence et du court lost.drive.water.exit, The Home Electrical ne surprend guère mais il impressionne par la pureté de son rendu tout en confirmant les excellentes dispositions originelles d’Ed Wood Jr. Le duo nordiste précise son monde, muscle son jeu, approfondit le souci du détail et parvient néanmoins à consolider une forme d’intimisme rafraîchissant. Math-Rock augmenté ?

A écouter : à la maison.