Sorti de nulle part, avec un premier album annoncé avant mêmes les premières dates, EUX est de ceux qui se revendiquent d’inspirations estimées comme cultes (pensez bien, le combo évoque Daïtro, Mihai Edrisch ou encore Time To Burn). Sans fracas, le disque se retrouve en quelques temps mis sous la lumière et appuyé par une palanquée de labels, alors qu’initialement prévu en financement participatif. Derrière la déferlante, que révèle donc EUX ?
Oui, Mihai Edrisch (et par lien, Envy) est ici un nom qui n’est pas qu’une référence sur un bout de papier, mais marque bien de son empreinte la musique des Parisiens. A la fois par le chant écorché qui rappellera celui de Johan, mais aussi pour certains parties instrumentales qui lorgnent vers la vague Screamo française des années 2000 (« Mathias »), ne se limitant pas qu’aux premiers nommés mais aussi à des Belle Epoque, Daïtro, … Rien de neuf sur le papier, mais le côté Emo Punk et certains passages à fleur de peau donne des frissons et ne limite pas EUX qu’à un revival maladroit, tandis que certains ajouts Post-Hardcore (« Denis ») attaquent avec un angle différent, s’associant parfois à Jarod.
Alors que certains faisaient le récit d’une vie, d’autres des disques-fleuves (Bökanovsky) ou centrés sur un thème (Madame de Montespan), les Parisiens lâchent ici un opus dédiés aux disparus et ceux qui sont encore là, appuyant la hargne vocale du frontman lorsque certains mots sont clamés, parfois en boucle (« Zoé » ou le magistral « Mathias »).
Là ou on pensait plus récemment en France à Solitone, Jarod, Chaviré, … , le champ musical de cette scène avait laissé en partie en friche un terrain que EUX semble souhaiter reprendre. Bien sûr, l’évolution du genre puise toujours ses racines dans la scène francophone maintenant éteinte, mais on retrouvait plus facilement certains attributs dans les pays anglo-saxons (fallow, In Wolves Clothing, …).
Un titre, un nom. Rien de plus ne sera nécessaire à EUX pour offrir un premier album plein d’espoir, reprenant des gimmicks certes maintes fois réutilisées, mais dont on avait pas entendu certaines variations depuis quelques années. Je regrette peut-être sa courte durée (cinq titres, une intro et un interlude) mais la longueur aurait pu atténuer l’effet final.
Et les autres ? C’est vous, c’est moi, c’est tout le monde.