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Biographie

Dying Fetus

Dying Fetus est né en 1991 à Annapolis, lors de l’émergence de la scène Death Metal aux Etats-Unis (Death, Suffocation, Cannibal Corpse…). Rassembler le Death, le Grind et le Hardcore, telle est l’objectif de ce groupe qui est le pionnier de référence du genre. Dying Fetus est d’une technicité et d’une efficacité déconcertantes, teintant ses morceaux de paroles agressives et allant droit au but (d’abord orientées vers des sujets tels que le gore et la religion, puis petit à petit traitant de sujets politiques et sociaux).
Le groupe commence comme tout bon groupe underground américain : bars, petites salles, et décide de pondre un premier album autoproduit, Infatuation With Malevolence en 1995, lui donnant un ticket pour une tournée dans la côte Est des Etats-Unis. S’en suit la sortie de leur second album en 1996, Purification Through Violence qui sort chez Pulverized Records et chez Diehard Music Worldwide, donnant au groupe l’opportunité de faire une tournée complète avec Kataklysm et Monstrosity.
En 1998, avec leur propre label nommé Blunt Force Records et Morbid Records, ils sortent leur troisième album au niveau international, Killing On Adrenaline, enchaînant avec une tournée en Amérique et pour la première fois en Europe, lors de dates telles que le Morbid Metalfest ou encore le Superbowl Of Hardcore.

Les années 2000 marquent un tournant pour Dying Fetus. Le groupe commence a avoir une sévère réputation, les magazines en font l’éloge, et certains morceaux passent sur les radios spécialisées. Grotesque Impalement, un ep regroupant d’anciens morceaux assez efficaces parait rapidement et une nouvelle tournée est assurée avec Kataklysm et Destruction. Dying Fetus signe chez Relapse Records, et sort Destroy The Opposition, véritable critique agressive des sociétés occidentales, une grosse latte prouvant que le Death Metal compte bel et bien parmi ses têtes des groupes dont l’engagement social et l’intégrité est de mise. Une tournée de 16 mois est organisée.
En 2003, sort Stop At Nothing, retour aux sources, non musical, mais idéologique. Critique face au Mainstream ambiant, et enchaîne encore une tournée, en passant également en Europe, au Fury Fest 2004 entre autres. Le groupe évolue sans concession dans une optique brutale et critique, sans occulter le renouvellement constant. Un des représentants les plus intègres de la scène extrême. Aujourd’hui le line-up compte John Gallagher à la guitare et au chant, Mike Kimball à la guitare, et Sean Beasley à la basse, le groupe changeant souvent de batteur. Le 6 mars 2007 marque la sortie du sixième album du groupe, War of Attrition, dont l'enregistrement se déroule entre septembre et octobre 2006. Cette même année, en juillet la formation change : le batteur Duane Timlin est renvoyé. Le groupe engage comme remplacement Trey Williams, du groupe local Severed Head, originaire de Baltimore. Mike Kimball quitte également le groupe, ce dernier devenant un trio. Septembre 2009, Dying Fetus fait paraître son septième album, Descend Into Depravity, distribué par Relapse Records. Trois ans plus tard, ils font paraître Reign Supreme. En 2013 Dying Fetus organise une tournée américaine aux côtés de ExhumedAbiotic, et Waking the Cadaver. Les Américains font leur retour discographique en 2017 avec le très brutal Wrong One to Fuck With

12 / 20
1 commentaire (19.5/20).
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War of Attrition ( 2007 )

Impossible de passer à côté de Dying Fetus quand on s’intéresse un tant soit peu à un style de Metal comprenant l’adjectif brutal. Si à la sortie en 2007 de War Of Attrition, la formation évoluait en quatuor, elle s’est maintenant stabilisée à trois gaillards, même si ce changement ne les a en rien affectés et continuent à envoyer du gros son qui brise les dents en concert. 

Si le combo du Maryland est synonyme d’efficacité, il faut dire que ce War Of Attrition peine à surclasser, voire même à égaler ses prédécesseurs, notamment Stop At Nothing et Destroy The Opposition. Alors certes, ça bastonne et ça swing toujours autant, on se voit déjà en train de se défouler dans la fosse et tout et tout, mais bon sang, il manque un truc. Ce truc, on pourrait appeler ça de la concision. Eh oui. Les compos ont tendance à être longues, trop longues. Et on s’y perd, dans ce marasme. Les riffs s’enchaînent, mais il y en a trop, et au final ce qui aurait pu devenir un hit sur scène devient un titre limite bateau, qu’on a déjà oublié le temps de passer au suivant. On finit par écouter l’album distraitement, on regarde à quelle chanson on est :
« P’tain c’est que la 3ème piste? Mais elle dure combien de temps? 6 minutes! »

Et on finit par zapper, dans l’espoir de tomber sur un titre plus accrocheur, en vain. Jusqu’au-boutistes, les quatre larrons s’en sont donnés à cœur joie de la première piste à la dernière. C’est vraiment dommage, Dying Fetus nous avait habitués à une meilleure qualité de composition, plus efficace, encore une fois. Les passages qui annoncent un gros riff de barge finissent en blast beat basique, comme l’atteste par exemple le final de Unadultered Hatred, qui fait monter la pression pour finalement retomber à plat, raplaplat, on repassera. 

Mais attention, cela ne veut pas dire que vous ne prendrez pas votre pied à écouter cette galette. Vous aimez le brutal, vous vous régalerez quand même avec des breaks rondement menés, des vocaux à faire exploser un micro, bref tous les ingrédients pour du bon brutal / death / grind. Même si vous ne finirez pas votre assiette, mangez-en le meilleur, soit deux ou trois morceaux, plus si vous vous sentez d’un appétit vorace. Le reste, mettez le au frigo et ressortez-le quand vous avez une p’tite fringale.
Vous reprendrez bien un peu de Parasites Of Catastrophe avec votre Homicidal Retribution?

A écouter : Homicidal Retribution, Unaltered Hatred

Purification trough violence ( 1996 )

1996, naissance d’un monstre. Un monstre brutal, mal formé, affamé de violence gratuite et de coutumes sexuelles outrageuses. Après cinq ans de gestation chaotique et quelques démos qui présageaient une naissance douloureuse, le fœtus mourant s’est finalement extrait de lui-même du placenta maternel à coup de dents. Une erreur de la nature, un blasphème ! Comment une telle abomination a-t-elle pu voir le jour ?

La société qui dérape. L’horreur de la guerre. L’absurdité de la religion. La violence, partout, gratuite, extrême, choquante. Voilà les parents de Dying Fetus. Niveau paroles, on se trouve entre Napalm Death pour le côté critique ( "Nothing Left To Pray For") et Cannibal Corpse pour le gore extrême ( "Permanently Disfigured", "Skull Fucked"). La bande de l’irréductible Gallagher, qui a déjà subi nombre de changements de line-up, pose les bases de ce qui s’annonce comme un groupe majeur, sinon incontournable, de la scène death / grind.

A l’écoute de Purification Through Violence, on ne peut s’empêcher de remarquer le sentier qu’est en train de tracer Dying Fetus. Malgré une production un peu au rabais et des titres fourre-tout, il est aisé d’entendre les prémices des caractéristiques que s’échinera à développer le groupe dans ses futures productions : la confection de breaks énormes ("Blunt Force Trauma"), les palm mute façon slamming qui font partir la fosse en délire ("Beaten Into Submission", "Raped On The Altar"), le riffing technique qui enchaîne sweep, tapping et harmoniques suraigües,  ("Skull Fucked", "Nothing Left To Pray For") les duos de voix tantôt profondes, tantôt criardes qui se passent la balle… La performance de Gallhager est d'ailleurs particulièrement impressionnante. Notons également le fameux format huit titres qui sera invariablement repris dans le futur.

Un exutoire sauvage qui n’en a rien à foutre que les titres soient presque indissociables les uns des autres. La seule raison d'être de Purification Through Violence est de permettre à Dying Fetus de tourner, de répandre son venin et de rallier à sa cause les frustrés qui sentent que quelque chose cloche dans ce putain de monde. Le groupe se veut être le miroir d’une société en perdition, dirigée par des salauds qui profitent de la guerre pour engraisser leur propre patrimoine.

Et dites-vous bien que si vous avez trouvé le fond et la forme de ce premier album de qualité, ce n’est rien en comparaison de ce qui arrive.

I hate you mother fuckers
I hate you mother fuckers
I hate you mother fuckers
I hate you mother fuckers
You can't fucking breathe because
Your heart is in my hands

A écouter : pour revivre la naissance du "bébé"