Dropkick Murphys
Street punk

11 Short Stories Of Pain & Glory
01. The Lonesome Boatman
02. Rebels With A Cause
03. Blood
04. Sandlot
05. First Class Loser
06. Paying My Way
07. I Had A Hat
08. Kicked To The Curb
09. You'll Never Walk Alone
10. 4-15-13
11. Until The Next Time
Chronique
Après une longue attente de près de 4 ans (à 2 jours près) depuis la sortie de Signed and Sealed in Blood, nous pouvons enfin découvrir le premier des deux albums, rien que ça, promis par les Dropkick Murphys pour cette année 2017. Qui peut le plus peut le moins, mais l’inverse n’étant pas forcément vrai, c’est avec une légère appréhension que l’on attendait l’arrivée de ce 11 Short Stories Of Pain&Glory.
L’album débute par une longue piste instrumentale, choix peut-être discutable mais qui a le mérite de mettre en place toute la logistique musicale des Dropkick Murphys et préparer l’auditeur pour la suite : le côté Folk prend effectivement le dessus par rapport au côté Punk tout au long des 11 chansons qui composent le disque. Et si Rebels With A Cause est là pour apporter la dose syndicale d’énergie, il ressort surtout une forte impression de mélancolie à l’écoute de cet album, entrecoupée de petits moments de réjouissance (le potache First Class Loser, qui parle de tous ces boulets qui nous entourent) ou de rédemption (Paying My Way et son solo d’harmonica plaintif). Les Dropkick n’oublient cependant pas de se faire plaisir avec le traditionnel You’ll Never Walk Alone. Titre issu de la comédie musicale Carousel, adapté ensuite en film, et devenu depuis les années 60 l’hymne du club de foot de Liverpool, il s’agit sûrement d’une des chansons qui a été le plus reprise, après My Way. Après un début très lent et chaloupé, leur version prend rapidement une tournure des plus entraînantes avec un mur de choeurs et le thème joué à la cornemuse.
Au fil des écoutes on se laisse happer par les mélodies, la magie des instruments traditionnels opérant. On pourrait même regretter que l’album ne soit pas sorti pour Noël, il aurait collé parfaitement à l’esprit. C’est peut-être ce que l’on pourrait reprocher à ces 11 Short Stories of Pain&Glory : un léger manque de folie, un important manque de fougue et une bonne dose de niaque. Pas assez de sueur aussi, ce qui est paradoxal puisque cet album a été enregistré au Texas. Ultime témoignage de ce constat avec la chanson qui clôt l’album, Until The Next Time. Foncièrement sympathique (et le mot est faible), rappelant Madness côté inspiration (avec cette ligne de piano), elle dénote cependant du reste de l’album, et du répertoire du groupe. Une prise de risque en quelque sorte, pleinement assumée, mais qui ne plaira pas forcément à tous les fans. Elle aura cependant pour mérite de constituer une parfaite fin pour les concerts à venir, où l’on pourra se faire des câlins tous ensemble pendant le rappel.
Suivant ce à quoi vous attendiez de cet album, vous pourriez rester sur votre faim. Étant eux-mêmes fans de boxe, c’est qu’on aurait pu attendre un peu plus de bagarre de la part des Bostoniens, un uppercut ou deux et un crochet du droit en rab pour pimenter le tout. En tout cas, il s’agit là d’un album honnête, au sens noble de l’expression, chargé d'émotion et de bons sentiments. Après une année 2016 éprouvante, peut-être qu'il ne pouvait pas en être autrement. Il ne nous reste plus qu’à attendre le deuxième round prévu avant la fin de l’année, en espérant cette fois de se faire mettre K.O..
Un album nettement plus posé qui s'apprécie après plusieurs écoutes.