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Biographie

Dragonforce

Dragonforce se forme en 1999 à Londres, de la rupture du groupe de Black-Metal Demoniac. Le groupe fait ses premières armes sous le nom de Dragonheart, mais finira pas changer en 2003 afin d'éviter la confusion avec le groupe brésilien homonyme. Regroupant Sam Totman (Guitare) et Herman Li (Guitare) de Demoniac, puis Zp Theart (Chant), Steve Scott (Basse), Steve Williams (Claviers) et Didier Almouzni (Batterie) en son premier line-up, la formation londonienne décide de jouer un Power-Metal extrêmement rapide, caractérisé par la présence systématique de soli de guitares à très grande vitesse, d'effets sonores rappelant les jeux vidéos et de paroles issues de l'héroic fantasy.

Récompensés par 500 000 téléchargements sur leur site internet, le label Sanctuary/Noise Records s'intéresse à eux, ce qui leur permet également de faire la première partie de Stratovarius lors de leur tournée en Angleterre. Avec quelques remaniements de line-up entre-temps, Dragonforce sort son premier disque Valley Of The Damned en 2003. La presse est enthousiaste et le groupe tourne un peu partout en Europe aux côtés d'Helloween, Iron Maiden, W.A.S.P., ou Angra.
Dave Mackintosh est recruté en 2004 en tant que nouveau batteur, puis le combo sort Sonic Firestorm augmentant encore leur vitesse d'exécution avec des titres tournant autour de 220 BPM.

De plus en plus connus, Dragonforce signe avec Roadrunner Records en 2005, ce qui leur permet de sortir l'année suivante Inhuman Rampage dans la continuité des disques précédents. Through The Fire And Flames, apparaît sur Guitar Hero III comme le titre le plus difficile du jeu vidéo, augmentant encore le succès du groupe.
Le français Frédéric Leclercq (Heavenly) occupe depuis 2006 le poste de bassiste, Adrian Lambert ayant quitté le groupe en plein enregistrement d'Inhuman Rampage. Dragonforce tourne en Europe en 2007 avec Arch Enemy, Trivium et Machine Head, puis revient avec un quatrième album en 2008 : Ultra Beatdown, repoussant toujours plus loin leur vitesse de jeu. L'album est soutenu par une grande tournée à travers plusieurs pays du monde et de grands festivals européens comme le Download, le Graspop ou le Wacken.

En 2010, ZP Theart quitte Dragonforce pour divergence musicale, mais le groupe sort son premier album live Twilight Dementia. Un nouveau chanteur est trouvé en 2011 en la personne de Marc Hudson, ce qui permet au combo de composer pour un nouvel album, The Power Within, qui parait en 2012. Celui-ci se veut un retour aux sources, sans être axé uniquement sur la technique de ses musiciens.

14.5 / 20
1 commentaire (20/20).
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Extreme Power Metal ( 2019 )


En 2019, Dragonforce, le groupe britannique de power-speed-metal de l’extrême, nous offre leur huitième album studio: Extreme Power Metal. La promesse de cet opus est alléchante: un retour prononcé pour leur amour de toujours, à savoir l’univers des jeux vidéos et il faut avouer que cette image leur va plutôt bien. 

Les premières notes de Highway to Oblivion résonnent et on comprend immédiatement ce qui nous attend pendant cette écoute. Vitesse, puissance, sans oublier tout ce qui est à base de dragons, de feu, d’amour… et de voitures ? Eh oui ! Tout droit sorti de nulle part, Dragonforce nous présente en amuse-bouche de cet album un morceau sur les bagnoles et l’adrénaline de la vitesse, évidemment sans oublier les solos de guitare qui décoiffent. 
 Pour la suite du voyage, après avoir fait un détour par la voie lactée (Cosmic Power of the Infinite Shred Machine), la formation laisse de côté les vrombissements des pots d’échappements pour les rugissements des dragons dans The Last Dragonborn. L’intro est assez calme, portée par une mélodie orientale, presque mystique. Mais c’est au refrain que ce morceau se dévoile par son envie irrépressible de lever les bras au ciel en entonnant un chant à la gloire d’une époque draconique n’existant que dans nos rêves les plus fous, et attendez que le dernier refrain monte dans les tons pour un final épique ! Chaque fan de la saga des Elder Scrolls se laissera facilement envoûter par le thème principal, résonnant comme un appel pour une balade en Tamriel.

La suite de l’album est tout autant haute en couleur que les morceaux déjà présentés : des mélodies catchy, des solos de guitare tellement rapides qu’on se demande encore comment Herman Li a ses poignets en un seul morceau, une voix heavy et un tempo élevé. Mais est-ce que cela ne sonnerait pas comme la plupart des musiques de Dragonforce ? Malheureusement, même si la plupart des pistes sont vraiment très intéressantes, ces dernières ont toujours la même structure. Seul un morceau dénote vraiment de tout le reste de l’opus : Strangers. Cette power ballade est complètement loufoque, il faut l’admettre. Après un certain nombre d'écoutes, on pourra difficilement oublier les paroles cheesy et le synthé bien décalé utilisé dans le morceau qui lui procure une vibe très années 80. Sans oublier que l’idée est poussée à son paroxysme même dans le clip (voir ici). 

  Le groupe reste sur ce qu’il sait faire tout en essayant de repousser toujours plus loin les limites de leur genre, entre technicité et bonne tranche de rigolade. Mais là où on n’attendait clairement pas le groupe, c’est sur le dernier titre : une reprise de My Heart will go on de Céline Dion ! Voici une refonte totale de la chanson, on pourrait même se demander si la version originale n’est pas issue du groupe lui-même. L’intro en 16 bits progresse lentement jusqu'à ce qu’une sirène de bateau se fasse entendre pour enfin laisser place à du pur Dragonforce complètement perché. Ce choix assez déroutant aurait presque pu être risible si le rendu n’avait pas été aussi bon. 

Les sonorités rappelant la gloire de la Super NES, les synthés tout droit sortis des années 80 et les tempos rapides et déchaînés se croisent et s’entremêlent à la perfection pour former un album bien équilibré, remplissant parfaitement son rôle de power metal vidéoludique, comme dans Cosmic Power of the Infinite Shred Machine. Il est certain que ce disque est loin d’être mauvais techniquement mais un peu de renouveau dans les structures des morceaux ne ferait pas de mal. Sans nul doute, les amateurs de Dragonforce finiront par reconnaître assez rapidement les patterns mis en place ici, comme dans Heart Demolition ou Razorblade Meltdown. Cependant, même si c’est le défaut majeur de l’album, on ne va pas se mentir, cette recette fonctionne très bien et l’envie de headbang à chaque refrain est bel et bien là. 

A écouter : Strangers, Highway to Oblivion, The Last Dragonborn
12 / 20
4 commentaires (16.63/20).
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Reaching Into Infinity ( 2017 )

Pour beaucoup, Dragonforce est encore le groupe de jeunes potes sur lequel le succès est tombé par mégarde suite au buzz Guitar Hero, et qui se complaît à répéter le même album (avec dix bpm de plus) tous les deux ans. Or, c'est faux. Ces mecs là en sont à leur septième effort studio et semblent être conscients de leur besoin de renouveau, tentent de ne pas s'embourber dans une petite niche qu'ils se sont eux-mêmes créé. Preuve en est avec Reaching Into Infinity, leur disque le plus surprenant à ce jour.

Ne vous méprenez pas, les Anglais continuent de faire du Dragonforce. Une grosse moitié des titres obéissent à leur recette "couplet en triples-croches avec des mélodies expresses à la guitare - refrain facile à retenir en accord lâchés - encore une tartine de couplet puis une de refrain - une minute trente de solo partagée entre les deux guitares et le clavier - double refrain final". Citons Ashes Of The Dawn, Judgement Day, Astral Empire, Curse Of Darkness, Midnight Madness, Land Of Shattered Dreams... C'est ce qu'ils font le mieux, ils savent que c'est ce qu'on attend, au moins en partie, d'une sortie de Dragonforce. Mais le sextet a bien compris que pour faire passer cette pilule, qui ne peut devenir que de plus en plus âpre d'album en album, il faut l'enrober d'une certaine touche d'originalité. Et c'est là que les Britanniques se démarquent : des nouveautés, Reaching Into Infinity en a la pelle. Le problème, c'est que ces ajouts ne sont pas tous réussis.

Au rang des échecs, invoquons en premier lieu l'étrange influence Electro/Pop tout droit sortie d'une boite d'Ibiza. On ne parle pas de musique électronique recherchée d'une quelconque façon, mais vraiment du tube lambda d'une teen star lambda agrémentée d'un clip en couleurs pastels avec des jolies filles et des hipsters dans un champ de blé. L'intro de Judgement Day est tout à fait interchangeable avec n'importe quelle intro de Elie Goulding ou d'une autre minette de son style et s’intègre mal avec la suite du titre. Quant aux ponts dans Midnight Madness, ils sonnent comme des refrains de chansons du même acabit et détruisent le rythme du morceau.
La voie de Marc Hudson a aussi tendance a énerver plus rapidement qu'auparavant quand elle monte trop dans l’aigu, par exemple sur les interventions quasi-lyriques (mais heureusement brèves) dans le refrain de War! ou dans Ashes Of The Dawn. Rappelant un peu les vocales du premier album de Sonata Arctica par moment, le frontman est néanmoins moins convainquant.
Enfin, on s'étonnera du manque de pertinence de la fin de l'album : The Edge Of The World, plus long titre de la discographie de Dragonforce du haut de ses onze minutes, n'a pas vraiment de cohérence interne et aurait gagné a être divisé en deux morceaux distincts. Et Our Final Stand, dernier titre peu mis en valeur car planqué derrière le pavé précédemment évoqué, est affaibli par un refrain trop Pop.

Mais tout n'est pas à jeter. Ainsi, on se réjouira de découvrir un passage très Heavy qui dynamise Judgement Day pendant le solo de clavier, ou un titre entier (War!) complètement baigné d'une ambiance Thrash, y compris au chant. Et là, mais alors LA, Marc Hudson se révèle sous un jour incroyable, avec un chant semi-saturé de grande qualité qui porte le morceau vers le haut. Toujours dans le style du groupe, War! est en fait tout simplement du Speed/Thrash, proche d'un Slayer en plus mélodique.
Le solo de basse de Astral Empire, du plus bel effet, dirige les projecteurs vers un autre acteur que les habitués du shred. Mais les guitaristes mettent aussi de côté leurs habitudes de branle-manches pour certains leads plus calmes, plus aérés, plus versés dans l'émotion, comme par exemple dans Land Of Shattered Dreams ou le passage un peu néo-classique dans Curse Of Darkness. De même, Silence est une magnifique power-ballade qui convient parfaitement au groupe, et ventile un peu l'album de manière agréable.

Ainsi, même si le résultat est en demi-teinte, Dragonforce a le mérite d'essayer de proposer un album qui sort du lot et réussi à se démarquer. Fuyant la facilité, le groupe se remet en question, mais doit désormais apprendre à le faire efficacement.

A écouter : War!
14 / 20
4 commentaires (16.13/20).
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The Power Within ( 2012 )

Début 2010, le chanteur ZP Theart quittait Dragonforce pour divergence musicale. En 2012, fort d'un nouveau frontman en la personne de Marc Hudson, le groupe le plus rapide au monde du Power-Metal revient avec de nouvelles aspirations musicales et un nouvel opus, The Power Within, qu'ils font paraitre sur leur propre label, Electric Generation Recordings.

Avant d'entrer en profondeur dans The Power Within, il faut souligner que le timbre de voix de Marc Hudson est franchement similaire à celui de ZP Theart, toujours très haut perché. Bien que le monsieur soit un illustre inconnu, on ne trouve rien à reprocher à ses vocalises qui s'intègrent pile poil à l'univers de Dragonforce. Deux petits changements sont toutefois à noter. Le chanteur a une voix parfois « pop », plus accessible que dans des registres heavy comme sur la balade Wings Of Liberty. Les voix sont également d'avantage mises en avant que dans les autres productions de Dragonforce. Cela vient peut-être d'une volonté du groupe d'y intégrer plus facilement son nouveau chanteur, mais pour résumer, les fans des précédents albums ne devraient a priori pas être troublés par ces légères évolutions.

Quoi qu'il en soit, ce nouveau chanteur chez Dragonforce semble aussi vouloir dire un remaniement en profondeur dans les compositions du groupe. Déjà dans le format, on passe des 7/8 minutes réglementaires à une durée bien plus courte calée entre 4 à 5 minutes. La conséquence se devine facilement : on enlève beaucoup d'effets, de bidouilles, de soli interminables et de compositions sans queue ni-tête à la Ultra Beatdown. Ouf! Enfin. Le groupe a du se rendre compte qu'il avait trop tiré sur la corde et qu'il se devait de passer à autre chose. On a donc droit à un retour censé, pas uniquement axé sur la technique, ce qui fait un bien fou. La vitesse d'exécution reste impressionnante par instants (Fallen World), mais elle n'est plus considérée comme le cœur du processus créatif de Dragonforce. On y préfèrera des morceaux avec plus de feeling (Holding On), des mélodies mémorisables et des refrains que l'on prend plaisir à fredonner (Cry Thunder / Give Me The Night).

En outre, The Power Within gagner en diversité avec des titres très speed (Die By The Sword), des tempi plus posés (le début balade à la Scorpions sur Wings Of Liberty) et des moments de calme assez étonnant quitte à taper dans le Hard-Rock FM (Last Man Stand). Quelques titres font office de morceaux un peu plus faibles comme Seasons qui va trop loin dans la mièvrerie ou Heart Of The Storm assez classique dans la forme par exemple, mais pas de quoi s'offusquer non plus. Dans l'esprit il faut bien voir que The Power Within tient nettement plus d'un Sonic Firestorm car il s'éloigne des aspects futuristes abordés par Ultra Beatdown et revient avec une approche plus Heavy/Speed à l'ancienne, mais avec une production très moderne. Notons également que l'édition bonus propose une acoustique sympathique avec un titre français (Avant La Tempête), une manière de rendre hommage au bassiste Fred Leclercq (Heavenly) que l'on entend hélas bien trop peu (ce qui n'est pas étonnant vu le genre tout compte fait).

The Power Within n'est surement pas le meilleur disque de Dragonforce, mais il possède quand même des qualités, ce qui est déjà pas mal pour un groupe qui revient de loin. On y trouve tous les éléments qu'on aime chez eux, sans qu'ils donnent dans la surenchère débile et vaniteuse et on a même droit à quelques légères évolutions. De quoi regagner une partie de la fan-base perdue depuis quelques années.

A écouter : Holding On, Cry Thunder
7 / 20
13 commentaires (7.58/20).
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Ultra Beatdown ( 2008 )

Dieux de la guitares pour les uns, aberration musicale pour les autres, il n'empêche qu'en trois albums Dragonforce a su marquer le monde du Metal par son Power-Metal ultra rapide et une technicité à toute épreuve. Avec Ultra Beatdown, les anglais sont une nouvelle fois prêts à repousser leurs propres limites, mais pour quel intérêt?

"Allez encore plus vite, branlez encore plus de manches!" Voilà la fiche de route que Roadrunner a du distribuer au groupe avant l'enregistrement d'Ultra Beatdown. "Soyez toujours plus rapide, sans discontinuer, peu importe que la musique soit bonne, ce n'est pas ça que les fans attendent quand ils écoutent Dragonforce." Oui, mais non, la farce a assez duré.
Il était intéressant de se questionner où la formation allait mener son orientation musicale et la seule ouverture qu'ils ont trouvé est donc de booster à l'extrême tous les éléments qui faisaient le succès de leurs précédents albums. Encore plus de soli, encore plus de plans soit disant mélodiques avec des passages épiques plus kitsch que ceux de Rhapsody, tout ça pour dire que les anglais s'auto-parodient de la plus mauvaise façon. Les titres sont une succession des plans sans aucuns liens entre eux, ou masqués par des soli, le tout blindés par des claviers cheap comme rarement et d'effets façon jeux-vidéos irritants. Ca dégouline de partout, déborde, rend la chose franchement insupportable et le pire c'est que c'est répétitif au possible. Il semble loin le temps ou Dragonforce pouvait pondre des titres efficaces comme Black Winter Night ou Cry Of The Brave.
Tous les titres de l'album se ressemblent, on pourrait même les découper en plusieurs parties et les recoler avec d'autres plans que ça fonctionnerait. Ultra Beatdown est la preuve flagrante que les musiciens ont totalement manqué de renouveau mais surtout d'inspiration pour leurs compositions et ce vide artistique est masqué de façon grossière par la technique. Alors certains titres ne passent pas trop mal comme Heroes Of Our Time (le premier) ou Reasons To LiveDragonforce prend le temps de se poser et de respirer un poil sur les refrains ou les ponts sympathiques, mais pour aller plus loin dans Ultra Beatdown il faudra s'armer d'un sacré courage à moins de ne demander que du shred à vitesse éclaire et encore.

Pas la peine d'en rajouter, à force de trop vouloir en faire (à cause du phénomène Guitar Hero?), Dragonforce s'est perdu dans un disque qui les caricature et où la technique ne sauve même plus les meubles. Avec un Ultra Beatdown sans âme, les anglais donnent le bâton pour se faire battre à tous ses détracteurs, les fans eux, retourneront à leurs anciennes sorties.

A écouter : � �viter