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Biographie

Draconian

Les prémices de ce que sera Draconian sont mises en route en 1994 quand trois suédois montent Kerberos, un groupe de Heavy / Death largement influencé par la scène Black Metal alors en plein essor en scandinavie. Quelques mois plus tard, Anders Jacobbson intègre le groupe dont le patronyme devient alors ce qu'il est. Le groupe commence alors à se diriger vers des sonorités plus lourdes et lentes, incluant des influences gothiques à sa musique, grâce à la venue dans ses rangs de membres féminins à la flûte, au chant et au clavier. Shades Of A Lost Moon, première démo du conséquent combo voit ainsi le jour après plusieurs sessions studio dans l’année 1995. 

Dans la foulée, et après plusieurs changements de line-up, tout le monde s’attelle à composer de nouveaux titres, qui, malgré quelques nouveaux changements de line-up, sont enregistrés en 1997 et 1999 sur les démos In Glorious Victory et The Closed Eyes Of Paradise. Toutes deux pâtissent d’une production exécrable qui oblige Draconian à ne sortir officiellement aucun de ces deux disques, et c’est plutôt la réputation scénique du groupe suédois qui le fait connaître.

Après ces relatifs échecs studio, Draconian prend plus son temps, cherchant à réfléchir chacun de ses choix, de ses évolutions, et c’est ainsi que le groupe passe d’un metal gothique lancinant à un doom mélodique plus lent et plaisant qu’auparavant, mûrissant ses compositions et son identité. S’en suit un ep deux titres, Frozen Features (2000), puis une nouvelle démo, Dark Oceans We Cry (2002), qui cette fois-ci laissent entrevoir tout le potentiel de la formation, grâce à une production bien meilleure que sur les précédentes démos.

La réputation du groupe atteint les couloirs du label Napalm Records, qui signe un contrat avec pour plusieurs albums. Where Lovers Mourn ouvre le bal en 2003, révélant Draconian à un public plus large un groupe oscillant entre Doom Death et Doom Gothique, avec des mélodies gracieuses, poétiques et proches standards du genre, My Dying Bride en tête, avec cependant une touche assez personnelle grâce à un mélange de chants masculins et féminins. Suit en 2005 Arcane Rain Fell, puis en 2006 The Burning Halo, sorte de compilation avec des inédits du groupe, des titres de la démo The Closed Eyes Of Paradise, et des reprises. Draconian sort son quatrième album, Turning Season Within en 2008, puis A Rose For The Apocalypse en 2011.

Chronique

13 / 20
5 commentaires (13.1/20).
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The Burning Halo ( 2006 )

Après une tripotée de démos et deux albums plutôt prometteurs, Draconian revient avec un disque qui pourrait aisément passer pour un troisième effort. Hélas, et peut-être heureusement, il n’en est rien : The Burning Halo est présenté trompeusement comme le successeur d’Arcane Rain Fell alors qu’il se contente de ne délivrer que quelques titres inédits. Et alors qu’on apprend que le groupe ne pourra pas venir défendre cette nouvelle sortie en Europe méridionale, suite à de sordides affaires très matérielles, on ne peut s’empêcher de penser que le cru 2006 de Draconian n’a pas eu la même inspiration ni la même saveur que celui des années précédentes.

The Burning Halo s’ouvre là où Arcane Rain Fell nous avait laissé en oeuvrant dans un doom metal gothique fort bien fichu, à la propreté suédoise, au romantisme exacerbé, aux mélodies imparables de mélancolie et de douceur, utilisant des incursions vers des ambiances plus doom death et un mélange particulier (quoique) entre chant masculin guttural ou parlé et pureté lyrique féminine, récitant de poétiques textes. Les premiers titres du disque, She Dies, Through Infectious Waters (A Sickness Elegy) et The Dying, tous trois inédits, nous présentent donc les derniers travaux de Draconian, qui, soyons franc, n’apportent strictement rien, malgré leur qualité, à l’évolution du groupe. Bien que, par essence, le combo suédois ne soit pas enclin à faire preuve d’une créativité sans limites, relativement proche de la facette la plus douce d’un My Dying Bride dernière mouture, ses nouveaux titres se contentent de perpétuer les affres du précédent album sans grands coups d’éclat.

Reste donc le surplus du disque, offrant trois titres de la vieille démo The Closed Eyes Of Paradise, dont le groupe se plait à répéter qu’elle n’est jamais officiellement sortie, pour mieux faire passer la pilule du réchauffage. Datant de 1999, ces trois titres, produits en totale adéquation avec le début du disque, dans un souci d’intégration et de cohésion, montrent un Draconian plus sincère et agressif, malgré ses ambiances très poétiques si caractéristiques. On retrouve donc un groupe dont les compositions sont moins formatées et courues d’avance, osant des intrusions plus violentes, souvent plus metal gothique que doom à proprement parler, une mélancolie moins bridée, et qui maîtrise moins son sujet comme une machine à composer des titres cohérant et plaisants, mais a le mérite d’y mettre ses tripes bien plus qu’à l’heure actuelle.

En derniers lieux, Draconian nous gratifie de deux reprises des années 70 à la qualité pour le moins inégale. La première, On Sunday They Will Kill The World, du mystérieux groupe allemand Ekseption, composée à l’origine en 1970 et mélangeant une structure de piano du compositeur Rachmaninov à un rock classique, est mise à la sauce doom suédois, pour un résultat vraiment sublime, et à dire vrai, plus grâce au talent du défunt Russe qu'au travail du  groupe, qui là encore, se contente de n’utiliser que ce qu’il sait faire de mieux. Enfin, donc, Draconian s’essaie à reprendre Forever My Queen des légendaires Pentagram, et se révèle ne pas du tout l’interprêter, se contentant de copier l’originale dans un registre stoner très forcé. Sans intérêt donc, bien qu’on apprécie l’hommage à ces pionniers du mouvement doom.

Au final, le fait que The Burning Halo ne soit en fait pas du tout un album, alors qu’il est vendu en tant que tel (du moins la version promo), gâche un peu la partie, tant on sait que Draconian a le potentiel pour se démarquer. Arcane Rain Fell avait légèrement déçu, et ce nouvel épisode présente un groupe encore plus sur le déclin, qui de surcroit nous sert ce flashback qui nous fait juste nous rappeler qu’il a bien perdu de son mordant, dans un style où la caricature guette rapidement celui qui se repose sur ses lauriers. Les vieux titres se révèlent plus intéressants que leurs successeurs, dernier album compris, et font regretter l’époque de Where Lovers Mourn et des enregistrements précédents, du point de vue de l'inspiration. Espérons donc un disque plus consistant et moins futile à venir, car Draconian stagne, et c’est dommage.
 

Pour écouter:
sample de She Dies
sample de The Dying

A écouter : si vous connaissez déjà les albums.