Down To Earth signe sur Deep Elm Records pour son deuxième album. Oh Fuck ! Le même Deep Elm que Clair De Lune et Benton Falls. C'est une première pour un groupe français, même au son très marqué par l'indie rock / post hardcore US (cf. précédente chronique). Quant au mastering, c'est carrément Bob Weston (Shellac, The Get Up Kids, June Of 44, Polvo, Nirvana et j'en passe) qui s'en est chargé. Down To Earth a décidé de foutre un grand coup d'accélérateur. Faut-il encore savoir tenir la route, et ce n'est franchement pas toujours le cas sur Prisms.
Le trio a décidé de se laisser pousser un peu les couilles, de durcir le son, de rajouter un peu de saturation dans les guitares et des aspérités dans le chant. De bonnes intentions qui visent à écarter Down To Earth du très large scope dans lequel il s'était habilement faufilé avec Room For The Three Of Us. Ca ne démarrait pourtant pas si mal, un peu comme si Tool avait gobé des bulles indie rock 90's, une rythmique appuyée, une certaine agression lors du TOP départ. Il faut dire que le son claque, que le chant a définitivement évolué vers quelque chose de plus sec et de plus vindicatif également. L'accent frenchy n'est cette fois ci palpable que dans les parties les moins appuyées et les moins véloces. Un défaut certain pour nous, peut être un truc exotique (et donc chouette) outre-Atlantique ? Quoi qu'il en soit, le reste défile aussi sec, dans le même état d’esprit et dans le même souci de ne pas "sonner comme".
A trop vouloir jouer dans leur coin, comme enfermés sur eux mêmes, c'est une fâcheuse impression d'uniformité qui pointe, et ce malgré la richesse évidente des mélodies et de franches pointes de vitesses. Au bout du tunnel, traversé à 100 à l'heure, ne subsiste que des réminiscences et des bribes d'un rock qui aurait voulu exploser mais dont l’étincelle n'est jamais parvenu à la poudre. Rien ne claque à la figure dans Prisms, sans être forcément cliché (on se tape tout de même la lovin'ballade), Down To Earth ne parvient jamais à imposer une marque ou à enthousiasmer complètement. J'aurais tellement aimé que ce disque soit une bombe et une bonne sortie du label de Charlotte.
A écouter : Prisms - Blackwalls