Déjà le 8e album des Autrichiens de
Dornenreich. Flammentriebe marque « Un retour aux sources »
comme on dit si bien, bien que le Néo-Folk très Ulver-ien fasse
autant parti de la personnalité du groupe que ses influences Black.
En tout cas, cet album, assez médiatisé, sonne comme un manifeste
de 15 ans de carrière, comme si le groupe avait digéré toutes ses
influences pour n'en garder que le meilleur. L'album de la maturité.
Les espérances sont grandes.
Avec Flammenmensch, la première piste,
on comprend vite de quoi sera composé ce Melting-Pot de 15 ans de
carrière. Morceau de tout juste 5 minutes, qui débute sur une intro
Folk-mélancolique pour embrayer sur les guitares électriques à la
fois brutes, mais tout autant caressantes et mélodiques. Un morceau
somme toute assez violent, mais dont on se passera facilement... Der
Wunde Trieb intègre complètement le violon joué par Inve, qui fait
dorénavant parti des compos au même titre que le trio guitare,
basse batterie. Le tempo est plus lent, plus à l'image de l'album
dans son ensemble. On découvre sur ce morceau les vraies subtilités
de Flammentriebe, à commencer par la production juste parfaite : que
dire du duo violon/guitare, et du son rendu si cristallin et étouffé
de la batterie ! Le chanteur Eviga, est lui plus en retrait, les
paroles sont dans le style brut et viril teuton, et uniquement en
langue germanique. (Attention aux oreilles pour les moins
germanophiles d'entre nous !)
Malheureusement, les surprises sont peu
nombreuses. Et pire, la troisième piste Tief im Land est exactement
du même acabit : la première partie de Flammentriebe ne convainc
franchement pas beaucoup. Par chance, Wolfpuls vient relever le
niveau, et de quelle manière. Ce morceau d'un peu plus de 7 minutes
vient dépeindre des paysages sonores féeriques et mélancoliques de
toute beauté, grâce à un violon encore une fois omniprésent et
des breaks faits de guitares acoustiques enchanteresses. Une des
pièces majeures de l'album. Cette deuxième partie de l'album
reprennent globalement le même schéma, tantôt tribal et brut (In
Allem Weben) tantôt schyzophrénique (Wandel Geschehe)...
Erst
Deine Träne Löscht den Brand vient conclure cette
album de la plus belle des manières. Basé sur des accords
acoustiques Folk rappelant très fort un Agalloch période The Mantle
ainsi que le violon apportant chaleur et mélancolie, ce morceau a le potentiel pour
vous emmener très loin.. On se prend à remuer la tête d'avant en arrière
sur ces rythmes assez basiques mais ô combien beaux servis par des
cymbales toujours aussi fragiles, envoûtantes et cristallines, au
point que l'on se demande si elles ne sont pas faites d'un matériau
différent, pour conclure sur un petit solo mélodique et doomesque.
Au final, un album assez irrégulier
que ce Flammentriebe. Le très bon (Wolfpuls, Erst
Deine Träne Löscht den Brand) côtoie le franchement passable (
Flammenmensch, Tief im Land). Mais un album trop hésitant, trop court, pas assez
abouti, pour trôner sur le podium des meilleures sorties de 2011. A
réserver au fans inconditionnels du groupe.