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Biographie

Doomriders

Nate Newton - guitare, chant
Jebb Riley - bass, chant
Chris Pupecki - guitare
JB Connors - batterie

Originaire de Boston, Doomriders est le produit de l'association de Nate Newton, bassiste de Converge, et de ses amis de toujours Jebb Riley (There Were Wires, Disappearer), Chris Pupecki (Cast Iron Hike), et Chris Bevalaqua (Hallraker). Le groupe sort en août 2005 son premier album Black Thunder sur le label Deathwish.
Durant quatre années, Doomriders galope à travers le monde, signant une tournée en 2008 avec Disfear.
En 2009 sort le deuxième album, Darkness Come Alive.

11 / 20
1 commentaire (17.5/20).

Darkness Come Alive ( 2009 )

Black Thunder n'était pas un bon album parce qu'il était novateur ou imaginatif. Mais bien parce qu'il était kitsch, instinctif, peu réfléchi, parfois même de mauvais goût. Black Thunder respirait le rock n' roll comme on l'aime, quand il ne s'embarrasse pas d'autre chose que de sueur, quand les grattes hurlent à la mort et qu'un souffle d'urgence balaie le sillon.

Quatre années ont passées. On prend les mêmes et on recommence ? A quelques différences prêts, cependant. JB Connors n'est pas Chris Bevalacqua et si on retrouve Ballou aux manettes, le traitement du son sur Darkness Come Alive a de quoi laisser songeur. Une production totalement épurée, des aspérités radicalement étêtées, bref tout ce qui faisait la spécificité de Doomriders et son charme, le grain qui recouvrait les parois de la machine, irritant comme de la toile Eymeri a disparu. A sa place, une tournure convenue, rarement tranchante, des mélodies lizziennes sans chaleur pour un rendu flirtant parfois avec le rock mainstream de Queens Of The Stone Age ("Come Alive").
Ainsi il faut attendre "Equaliser" pour commencer à vibrer, retrouver un peu les sensations qu'on attendait. La fin rachète quelque peu un début calamiteux, notamment grâce à un "Bloodsuckers" crusty sur lequel Newton ne donne pas sa part au chien - c'est à peu près le seul à s'en sortir avec les honneurs - et un "Rotter" qui fait enfin ressortir une ébauche de feeling. Bien mais pas de quoi péter les meubles.

Un retour vinylique loin d'être convaincant pour Doomriders qui, avec Darkness Come Alive, pond une production relativement commune de laquelle il est difficile de ressortir quelque chose d'attractif. Gros gâchis.

Tracklist : 1. Fade from Black, 2. Heavy Lies the Crown, 3. Bear Witness*, 4. Knife Wound, 5. Come Alive*, 6. Night Howler, 7. Crooked Path*, 8. Lions, 9. The Equalizer, 10. Night Lurker, 11. Jealous God, 12. Mercy, 13. Night Beckons, 14. Blood Avenger, 15. Bloodsucker, 16. Untitled, 17. Rotter

A écouter : Equaliser, Rotter
16 / 20
2 commentaires (16/20).
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Black Thunder ( 2005 )

Autant s'y faire. La tendance actuelle en matière de hardcore ou de métal se tourne méchamment vers le passé. Alors, bien évidemment, certains seront ravis de ce revival old school, d'autres, toujours en quête de nouveaux sons, pesteront contre ce qu'ils assimileront à un manque d'inspiration. Personnellement je n'y vois qu'une chose c'est que toute expérience est bonne à prendre, à plus forte raison lorsque celle-ci fait montre d'un talent certain. Death From Above 1979, les extraterrestres Big Business et maintenant Doomriders sont là pour le confirmer. Ces derniers viennent d'ailleurs de sortir leur premier skeud sur le label Deathwish, distribué par Reflections pour l'Europe.

Aussi, difficile de voir autre chose qu'un album hommage dans Black Thunder. Enregistré par Kurt Ballou (Converge) au studios Godcity de Salem, cette collection de treize titres explore le métal des années 70 et 80, reproduisant avec humour à peu près tous les clichés en vigueur à cette époque. Des titres à hurler de rire ("Black Thunder", "Ride or Die", Midnight Eye", "Voice of Fire"), une cover qui ne l'est pas moins - je vous laisse apprécier l'artwork de Ryan Patterson qui a également bossé avec Coliseum et Black Cross - digne des plus grandes productions suédoises de l'époque.

Pourtant ce serait une erreur de se laisser arrêter par ce premier constat. Car si la forme a toutes les allures d'une plaisanterie, le contenu est loin d'en être une. En effet, sous des dehors ultra ringards, ce Black Thunder est une véritable tuerie. Enregistré en une seule session live, ce qui explique ce son brut de décoffrage, Doomriders fait preuve d'une brutalité extrême dans l'exécution de ses morceaux qui le rapproche entièrement de l'esprit hardcore - la basse bulldozer de Jebb Riley et le chant guttural de Nate Newton y sont, certes, pour beaucoup. En s'inspirant du plus extrême qu'il pouvait y avoir à l'époque dans chaque style, Doomriders passe en revue avec talent la période hard rock sur "Black Thunder" et "Listen Up", proche de Thin Lizzy, prolongée par "The Long Walk" et "Ride or Die", grosses tirades heavy metal dont les soli rappeleront le Paradise Lost de l'époque Gothic. Loin de s'arrêter en si bonne voie, Doomriders propose même une incursion punkisante sur "Deathbox" et "Fuck This Shit", qui atteint son apogée sur les supersoniques "Worthless" et "Drag Them Down", à mi-chemin entre Motörhead et Entombed.

Bien que brut et radical quasiment de bout en bout, Black Thunder offre toutefois une petite touche d'étrangeté avec le sublime "The Whipcrack", mêlant accords dissonnants et rythmique primaire, un peu à la manière de Tad ou du Ministry de 88-89. La voix de Nate Newton sait également se faire plus suave sur la ballade stoner "Midnight Eye", et le très bluesy "Voice of Fire" amène un calme bienvenu dans ce déluge de feu.

On ressort indemne mais épuisé de ce Black Thunder qui apparaît, finalement, beaucoup plus nostalgique et respectueux des Anciens qu'irrévérencieux. Mine de rien, en voulant rendre hommage sans prétention aux héros musicaux de leur enfance, les membres de Doomriders signent là une production de qualité, d'une rare explosivité dont les coreux et les métalleux devraient s'accommoder sans aucun problème.

Télécharger : "Black Thunder"

A écouter : "Deathbox", "The Whipcrack", "Fuck This Shit"