Dominic

Screamo

Norvège

s/t

2006

Chronique

par Turtle

Main ouverte et poing fermé, Dominic fait partie de ces rares formations capables de caresser et de tabasser en une seule et même phrase. Les ornières du cœur tournées vers l’absolu, la créativité au détour de chaque morceaux, Dominic est une des sorties screamo les plus enthousiasmantes des dernières années..

Dominic possède l’attraction de ces tunnels dont la lumière ne se découvre qu’au fil des avancements. L’ambition est pourtant déclarée dès l’entame et son titre évocateur : "Time To Change". Exit le hurlement primaire inaugural. Ici, l’ouverture est douce et progressive, coulant entre des ourlets de reverb et une batterie feutrée. Au carrefour des genres, Dominic se propulse vers des sphères d'ordinaire inexplorées en modulant son screamo comme aucun autre n’avait osé le faire auparavant ("Action Is Eloquence"). Alors que "Time Is Change" peut évoquer Alexisonfire (époque Self Titled) par sa combinaison vocale, "Stamina" fait chavirer l’œuvre dans le bain du rockin’ screamo proche de JR Ewing ou Silence The Foe avant que "The Beggining Of The End" nous démontre, si on en doutait encore, le goût qu’ont nos norvégiens pour les édifications progressives avec ce titre mélancolique et uniquement instrumentale.

Exalté, Dominic prend sa respiration dans une bassine de souffre, s’enivre de désespoir et revient au front avec une richesse musicale prodigieuse. Affranchi des carcans du genre, le quatuor multiplie les sources d’inspiration et les assemble avec une homogénéité stupéfiante. Aucune coupure ne semble rompre en effet l’établissement de l’album (la majorité des titres s’enchaînent avec des liaisons), projetant le météorite dans une même trajectoire, tout en multipliant les univers, là où le screamo, l’emo et le post hardcore se côtoient en harmonie. Passionné, habité par son sujet, Dominic crée comme il vit, entre perte et recherche, don et abandon ("What Comes Next"). En véritable moteur de cette odyssée, la batterie joue le rôle de poumon et confère une dimension un peu plus unique encore, faisant preuve d’un jeu tout en touché et en inventivité ("The March"). Reste pour les derniers incrédules, ces breaks post rock, ces structures venues d’ailleurs ("An Empty Barrel Full Of Shame"), et ces riffs qui jaillissent, pleurent et inondent l’espace ( "For Each His Own ?", "Eye For An Eye ") Hold your breath, speak from your heart comme ils disent…

Aux formations screamo qui n'usent que le cri pour s'exprimer, Dominic répond par l'hybridité d'une musicalité qui emprunte aussi bien aux chemins celestes qu'aux abîmes. Dominic est ailleurs, tout simplement.

17

A écouter : 1

En écoute sur myspace.

Les critiques des lecteurs

Moyenne 18
Avis 2
remirox January 9, 2010 10:41
Tout est grandiose chez Dominic, à conseiller furieusement !
18 / 20
adada April 15, 2009 22:09
tout simplement génial la chronique resume très ce qu'on peut ressentir a l'ecoute de l'album
18 / 20