Divorce

Noise Rock

Royaume-Uni

Divorce

2012
Type : Album (LP)
Tracklist
1.Cunts In A Circle 03:01
2.Snob Value 05:22
3.Aids Of Space 04:13
4.Bill Murray 03:23
5.Pencils Giant Pencils 03:28
6.Coat Your Throat 02:29
7.Stabby (Stabby) Stab 05:37
8.Dreglegs 05:13
9.Never Try Anything New At Least Once A Day 07:10

Chronique

par Senti

Il faut toujours qu'il y en est pour ne pas faire comme les autres, pour aller foutre les mains dans les coins les plus sombres et les trous les plus dégueulasses, pour aller jeter un coup d'oeil où une lumière aveuglante semble instantanément carboniser la cornée. Ces écossais font indéniablement partis de ces têtes brûlés, qui en allant généreusement transpercer les frontières du noise rock le font littéralement décoller de plusieurs étages.
 
Ce sont les doigts englués dans le cambouis que Divorce déverse une contraposée du genre, sadique et maligne. Pour n'épargner quiconque, Divorce aborde son discours par la paire de glaviots les plus punitifs collés dans le fond de sa gorge. Ça grince jusqu'à éclater l'émail des dents, ça tord jusqu'à obstruer puis occlure les boyaux, ça lime les chairs jusqu'à attaquer les os. Largement de quoi arrêter les frais dès l'entame, la morve pendante et le cul terreux. Ce n'est qu'à partir de "Aids Of Space" que Divorce commence à déployer sa dynamique pernicieuse. De celle qui te cueille pour ne te lâcher que bien après l'ultime morceau, avec ce sentiment indéfinissable et continu d'avoir été souillé par une entité difforme, malade et extraordinaire. Car outre le lessivage à la limaille et au verre pilé sauvagement appliqué par les guitares, il y a surtout ces exquises vociférations acides, vectrices d'un venin sécrété à même les glandes d'une succube littéralement possédée, qui placent Divorce quelque part au dessus de la mêlée, préférant provoquer la sienne à l'intérieur même de ses propres trippes. Jusqu'à l'essorage final, aucun espace n'est concédé à la moindre parcelle de lumière. C'est le vacarme décadent et jusqu’au-boutiste qui règne, étouffant, vicieux et magnifique à la fois.

Ce premier LP de Divorce, sorti sur Night School Records et que l'on pourra ranger pas très loin des glaires d'Arabrot, est une pièce délicieusement malsaine et dérangeante, que l'on aimera s'infliger en boucle comme s'affranchir d'interdits socialement établis ou repousser violemment, comme un artefact maudit. Jouissif pour les uns, à vomir pour les autres.

16

En écoute et téléchargement sur bandcamp.

Les critiques des lecteurs

Moyenne 10.5
Avis 2