Dissolve

Death Metal progressif

France

Polymorphic Ways of Unconsciousness

2024
Labels : Autoproduction
Tracklist
1. Efficiency Defiled 02:35  
2. The Great Pessimistic 03:04  
3. Ignorance Will Prevail 04:30  
4. Ropes of Madness 05:37  
5. Polymorphic Ways of Unconsciousness 05:38  
6. Vultures 04:50  
7. Shattered Minds of Evolution 05:36  
8. Bonfire of the Vanities  07:54

Chronique

par Rillettes

Ooh wee, une nouvelle formation française qui nous gratifie d’un chouette disque de death bien groovy ! Passé injustement inaperçu à sa sortie (la faute à un nombre indécent de disques ayant vus le jour à cette date : plus de 40 sorties death metal le 20 septembre 2024, et plus de 500 sur le mois d’après Metal Archives), il est plus que temps d’accorder à Polymorphic Ways of Unconsciousness (qui sera abrégé en Polymorphic dans la suite) quelques lignes sur ce modeste webzine qui, il faut bien l’admettre, a tendance à un peu bouder le metal extrême. 


Dissolve est un trio de Death metal Pariso-Rennais (ou Renno-Parisien si vous préférez) formé récemment, constitué de musicien.nes jeunes mais pas débutant.es pour autant : Briac (chant/guitares) joue également chez Smerter (Post Black Metal, France) et Red Dawn (Death Metal Technique, France) ; Sonny à la basse joue dans Fuzeskin (Post Jazz, France) et Sanctuary (Black Metal Symphonique, France) ; finalement Quentin est lui aussi dans Smerter (Post Black Metal, France) ainsi que Minna No Ost, un projet qui mélange Jazz et OST de jeux vidéo.


Bon, déjà là on se dit qu’avec deux jazzeux.se et un guitariste qui tricotte, on va pas se taper de l’OSDM à 90 BPM aux riffs basiques joué à peine dans les temps. Bien vu : Dissolve est à la frontière du Death technique et du Death progressif, versant à la fois dans l’un et dans l’autre. Si le groupe ne fait pas la course à qui aura le plus gros tempo, il s’aventure régulièrement dans des structures rythmiques plus pétées les unes que les autres, en faisant groover tout ça très fort. Car en fin de compte, c’est l’adjectif le plus adapté pour Dissolve : c’est groovy.


Dans la construction des riffs, dans les ponts, dans les solos qui sonnent ultra Petrucci-esques, dans cette basse espiègle au son lourd : ça groove très fort. Ça rajoute un demi-temps par ci, ça joue une syncope par là. Ça cale un petit blast histoire de rappeler que c’est quand même du Death metal mais HOP on repart très vite dans des considérations plus prog, comme un enfant un peu hyperactif. Hyperactif mais attachant.


Polymorphic est un album à écouter et à réécouter et à rééécouter pour bien saisir les innombrables petites subtilités insérées dans tous ses morceaux. Car de prime abord, c’est un disque très abordable, avec un côté thrashy assumé dans des riffs costauds et véloces hérités de Revocation. En poussant un peu l’écoute, on décèle un peu de Liquid Tension Experiment, Nevermore et quelques touches un peu blackisantes, sûrement inscrites dans l’ADN des trois membres. Toutes ces influences se mélangent agréablement grâce à une composition fluide et mature, portée par un groupe confiant dans ses capacités.


Un des indices de cette assurance est le choix de la tracklist : débuter une carrière sur Efficiency Defiled, un morceau instrumental qui part en mode metal fusion avant de bifurquer direct sur du riffing Thrash/Death, c’est osé. Autre élément qui indique que Dissolve connaît sa valeur : la musique ne semble être que très peu retouchée/recalée. On remarque quelques passages qui, s’ils sont très propres, n’ont pas ce côté clinique des productions modernes. C’est très en place et ça conserve un véritable groove (oui, encore une fois), ce qui manque cruellement à la scène tech death.


Enfin, Polymorphic dégage une vibe très positive et brille vraiment dans ses élucubrations metal fusion où on sent que tout le monde s’éclate et se donne à fond. N’atteignant même pas les quarante minutes, ce premier album de Dissolve jouant sur plusieurs fronts ne conviendra probablement pas aux fans de Death/Thrash classique. Pour celles et ceux qui recherchent quelque chose de plus audacieux et aventureux, l’écoute de Polymorphic ways of Unconsciousness est hautement recommandée, et ce à plusieurs reprises.

16

A écouter : Ropes of madness, Vultures

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