Les toutes premières notes de "That's Life" résonnent dans la pièce et j'en suis déjà presque convaincu: cet EP ne devrait pas être dépourvu de tout intérêt. Intuition ou coup de bol, l'impression est quoiqu'il en soit confirmée une douzaine de minutes et 4 titres plus tard. Car Dialekt joue un emo punk 'à la française' sans prétention et avec sincérité; le genre de groupe qui n'aurait pas fait tache sur une des e-compil' Dumb-Inc d'il y a quelques années.

Le son de ce Yell at this Mademoiselle est certes quelque peu dépouillé mais sa légèreté s'accorde au final bien avec l'agilité d'une musique qui s'appuie sur un sens du rythme délicat. Délicat et raffiné en ce sens que le quintet contourne les couplets/refrains directs et grossiers pour offrir des pièces plus finement construites, un peu plus aérées et osées. Ainsi au micro Amaury tente de belles excursions hors des lignes mélodiques prémâchées, même si sa voix manque encore d'expérience pour atteindre à tous les coups les nuances et contrastes recherchés.

Avec des mélodies agréables, une poignée d'embardées énergiques et précises, les Landais font preuves d'initiatives intéressantes bien que perfectibles. Ils n'ont peut être pas encore la classe des pointures nationales mais une certaine élégance se dégage déjà de leur véritable point de départ discographique...