Une vague US s'est développée depuis les débuts de Arsonists et Non Phixion et continue de sortir inlassablement des albums sans faiblir, bien que moins bien médiatisée que ses homologues plus clinquants. On y retrouve La Coka Nostra, Immortal Technique, Jedi Mind Tricks, Ill Bill, ... et Diabolic fait partie des derniers nés, même si le musicien a déjà sorti une paire de titres, jusqu'à composer Liar&a Thief, son premier album attendu par pas mal de monde après le single Frontlines.
Soutenu par Immortal Technique, Diabolic s'apparente en effet pour beaucoup avec le MC, allant jusqu'à un featuring (l'excellent Frontlines) lorsqu'il ne côtoie pas d'autres artistes comme Ill Bill ou Vinnie Paz (Jedi Mind Tricks). Le ton est donné et même si Diabolic n'ira pas vers une attirance à peine masquée pour des sons plus électriques ou l'engagement extrême d'Immortal Technique, la participation de John Otto (Limp Bizkit) indique bien quelques affinités qui s'éloignent d'artistes plus groovy comme Brooklyn Academy.
Malgré le fait que Liar&a Thief n'apporte pas de grosse nouveauté pour les afficiados du Hip Hop déjà chroniqué en ces pages, le MC s'avère plus que convaincant dans ses lyrics et son flow : I Don't Wanna Rhyme, Frontlines, Stand By ou Loose Cannon montrent les différentes facettes de Diabolic et l'artiste ne se retrouve pas piégé dans un unique sample trop banal.
On aurait en effet pu s'attendre à un album à première vue assez monotone, mais le musicien s'en sort bien sur quelques titres plus posés comme Right Here, Behind Bars et 12 Shots, calmant sa verve sans perdre en acidité lyrique. C'est d'ailleurs ce qui lui permet d'éviter de se retrouver bloqué dans les traces d'Immortal Technique, tant la ligne vocale peut parfois se ressembler. Même s'il tient moins sur la longueur que le premier Slaine (bien que sorti avant) ou le dernier Immortal Technique, The 3rd World, il possède suffisamment de refrains accrocheurs pour revenir de temps en temps sur la platine.
Toutefois, lorsque les basses résonnent, elles ne masquent pas les quelques passages à vide de Diabolic : le trop monocorde Truth (Part 2), l'Outro plus que dispensable, Right Here qui manque de samples plus martelés ou simplement mis en avant (surtout sur la dernière minute). Heureusement plutôt limités, ces brefs instants n'entachent que peu des compos comme Not Again ou Order & Chaos.
Gros son pour ce premier album attendu par les adeptes de la vague New York / Boston et même si on retrouve une certaine similitude avec Immortal Technique ou le premier Slaine, l'ambiance plus roots de Diabolic sur certains titres lui permettent de se démarquer suffisamment sur l'ensemble.
A écouter : Frontlines - Not Again