Diablo Swing Orchestra
Avant-garde

Pacifisticuffs
01. Knucklehugs (Arm Yourself with Love)
02. The Age of Vulture Culture
03. Superhero Jagganath
04. Vision of the Purblind
05. Lady Clandestine Chainbreaker
06. Jigsaw Hustle
07. Pulse of the Incipient
08. Ode to the Innocent
09. Interruption
10. Cul-de-Sac Semantics
11. Karma Bonfire
12. Climbing the Eyeball
13. Porch of Perception
Chronique
Que les choses soient claires, quand je disais "je n'ai pas trop d'inspiration en ce début d'année" je ne savais encore rien de l'existence de Diablo Swing Orchestra. Il semblerait cependant que les grands dieux de l'Internet aient voulu remédier à cette malencontreuse situation en mettant Pacifisticuffs sur la lecture aléatoire de Youtube. Je n'étais pas prêt.
Quand on parle de musique avant-gardiste tout une série de clichés passent en tête, la plupart justifiés mais certains beaucoup moins. Le pire d'entre eux est l'idée selon laquelle tout ce qui est d'avant-garde est réservé à une élite initiée aux arcanes le plus souvent obscures d'un genre méconnu. Rien de tout cela ici, un peu d'ouverture d'esprit suffit pour recevoir cette oeuvre à la fois complexe et accessible. Parce que oui l'un et l'autre sont possibles, on peut concilier une approche très spécifique de la musique avec une foule d'instruments inhabituels dans le genre (violons, tuba, piano, trompettes ...), s'inspirer des styles les plus loufiques (swing, classique, tango ...) sans pour autant être une bouillie indigeste. C'est la force principale de Diablo Swing Orchestra. Loin d'un mélange fade, toutes ces couleurs très spécifiques prennent sens quand elles sont maniées par le pinceau d'un artiste qui maîtrise son sujet à la perfection.
Quel est le besoin de faire des morceaux de 15 minutes quand la voix enchanteresse de Kristin Evegård transporte à des lieues (Ode To The Innocent) ? Quel est l'intérêt de vouloir aller dans l'excès quand des rythmiques simples donnent l'impression d'être sur un trampoline auditif ? Pourquoi vouloir cumuler les différents styles quand un tout petit peu de banjo fait naître le sourire qu'il nous restera quand la dernière piste sera terminée (Porch Of Perception) ?
Bien sûr les guitares électriques sont présentes, on retrouve certaines montées en puissance notables, comme dans Interruption, puis un retournement inattendu d'une forme de regret Climbing the Eyewall. Ce qui marque particulièrement est la vitesse et la force des transitions émotionnelles. D'un morceau à l'autre on passe de l'euphorie au blues, du calme à l'explosion. Les mélodies sont d'une efficacité redoutable, toujours à la limite du too much sans pour autant outrepasser cette limite invisible qui sépare le génie de l'absurde.
On pourrait regretter néanmoins qu'aucun parti pris réel n'ait été pris. Le mélange des genres est un crédo éculé depuis des années par d'innombrables artistes talentueux, Pacifiscuffs aurait probablement gagné en se donnant une personnalité plus forte comme celle que possédait Pandora's Pinata. Aller plus loin dans les extrêmes et pousser jusqu'au bout leur concept aurait permis de maintenir un niveau d'attention constant et les quelques morceaux plus faibles Superhero Jagganath.
En bref Diablo Swing Orchestra signe un bien bel opus qui, s'il n'est pas parfait, est sans nul doute une belle réussite. Si vous avez besoin d'un coup d'air frais dans votre cdthèque Pacifiscuffs est fait pour vous.
Bof et même de moins en moins bien au fur et à mesure des albums. A voir dans la durée mais j'y crois pas