DevonMiles fait parti de ces groupes sauvages et vivaces à qui coller une étiquette est tout simplement impossible. Ici, on dira juste que les orléanais puisent allégrement dans le rock bien noisy façon Shellac, puis dans une moindre mesure dans, dans le post-hardcore émotionnel des 90's à la Quicksand et le post-punk made by Dischord et cie. Forcement, le mélange devrait provoquer quelques émules chez les amateurs des styles et groupes précités.
A l'écoute de ce second jet, on ressent clairement les tendances propres à de nombreuses formations indie rock aux humeurs "post-quelque chose", à savoir les guitares tranchantes et grinçantes bien senties et les vocalises balancées dans l'urgence qui mettent le souffle court. Toutefois, DevonMiles parvient à rester à bonne distance des influences qu'ils revendiquent (Shellac, Pretty Girls Make Graves ...) et installe une atmosphère personnelle assez froide, anxieuse et faussement nerveuse. Un aspect grandement soutenu par les côtés math et prog' des compositions (un peu à la Condense) et les parties instrumentales, qui laissent place à la rythmique ("Generic").
Sur les 5 morceaux de Nine Hundred, on retiendra particulièrement "Crash into june", single rock'n roll saturé à la mélodie entêtante et accrocheuse, à qui DevonMiles a consacré un clip (présent en bonus sur la galette). Le reste, il faut bien l'avouer, est digne d'intérêt, mais se révèle certainement moins passionnant, surtout lorsque ça traîne en longueur ("Dekkis Mokton"). Avec un chant mieux exploité (car il en a clairement les possibilités) et quelques moments de grâce supplémentaires, l'indie rock'n roll noisy de DevonMiles aura toutes les cartes en main pour tenir en éveil sur toute la durée d'un album.
A écouter : Crash into june