Nous revoici donc en 2011, avec un double album (et même triple album, on le verra tout à l'heure), en ce mois de juin (yeah, le mois où je suis né). Et trois slipcases, l'une très métallique et bizarre, celle de Deconstruction justement, et une slipcase très naturelle et belle, celle de Ghost, le chapitre suivant. La troisième est en réalité celle du coffret Ghost + Deconstruction intitulé "The Calm and the Storm", vous pouvez le trouver à 28€ à la FNAC de Dijon, ou dans un magasin Cultura. 10 titres s'offrent à nous, avec 76 minutes au compteur (pour l'édition spéciale, que je possède). Une pochette totalement folle et sombre, attendez-vous à du chaos les enfants.
Car effectivement, cet album est la définition même du mot, ou plutôt de la notion du chaos. Du début relax et indus de "Praise the Lowered", à la fin sympho et bizarre de "Ho Krll", la chanson bonus de cet album. Je vais brèvement décrire ce CD, sans toutefois faire du track by track. Donc on commence avec "Praise the Lowered", qui parle d'alcool, de vin, probablement l'ancien alcoolisme de Devin, et aussi de drogues, de coke, et de marijuana, toujours en rapport avec le passé addictif et fou de Devin, le musicien hyperactif venu des ténèbres. Les beats indus du début sont très relax, un passage vers 2:30 très planant, ensuite, explosion de violence : le chariot brûlant et déjanté de Deconstruction est lancé, et fonce à toute vitesse vers l'Enfer le plus noir et le plus chaotique. Pourtant, un moment de calme apparaît, c'est le début de "Stand".
"Stand", qui justement commence doucement, se termine pourtant en symphonie du Death Metal, car l'invité sur cette chanson est ni plus ni moins : Mikael Akerfeldt ! Oui oui, le guitariste/chanteur d'Opeth, qui a récemment quitté Bloodbath, pour des problèmes de growl. Pourtant, la voix est tellement efficace, sur ce titre, tellement puissante et violente, qu'on ne peut résister. Un passage plus calme vers les 6 minutes, et on repart à 7:35. "Juular" suit, le tube de l'album, court et simple, avec encore une fois un couplet plutôt calme, et la voix d'un vieux necrophile enragé prend le relais pour un refrain du tonnerre ! (tiens, il me semble avoir déjà utilisé cette expression pour Addicted)
J'arrête le track by track dès maintenant, car les 4 pistes suivantes sont impossibles à détailler, tant le chaos est sans limite, tant cette partie de l'album est malsaine, et incroyablement folle. Donc en gros, des grosses orchestrations, des guitares et des basses enragées, des blasts surhumains, sans toutefois faire du Brutal Death linéaire et sans intérêt (cf Colonize the Rotting "Composting the Masticated"). Les invités sont toujours plus incroyables, notamment Joe Duplantier du groupe Gojira. On retrouve le riff de "Stand" sur "Planet of the Apes". Un passage intéressant à la fin de "The Mighty Masturbator", puisqu'une chorale bizarre chante pendant que Ziltoid (oui oui, l'alien buveur de café) déclame un discours tel un maître de cirque. Je vous avais prévenu, sa folie n'a pas de limites.
"Deconstrcution", le morceau phare :you don't say?: de cette gifle énorme, cette machine de guerre, cette bête infame qu'est Deconstruction, arrive, et commence par ... Devin qui défèque. Et oui, rien de mieux que de placer le bruit de ses propres déjections sur un CD. Il est question de cheeseburgers, de bière, de sexe et de viande, et Devin nous rappelle à la fin de la chanson qu'il est végétarien. Ca blaste dans tous les sens, les orchestrations pullulent. Mais il est temps d'en finir, c'est pour ça que vient ...
"Poltergeist", le dernier morceau de l'édition normale. Devin crie : "Let's finish this, now!" Et le morceau est parti, d'ailleurs c'est le seul où aucun invité est présent, du moins au niveau du chant. Mais ne vous croyez pas hors d'affaire, le massacre continue, ça hurle, ça bourrine, encore et encore, jusqu'au cri final : "STAAAANND!!!" Et l'album s'arrête, brutalement. Puis vient la bonus track, "Ho Krll", calme, indus et ambiente, qui fait office d'épilogue. Au bout des 10 morceaux, on est lessivé, fatigué, bref déconnection du monde totale. Bravo, vous en êtes venu à bout !
Blague à part, ce CD mérite bien un 16/20, par son originalité et sa violence, en restant musical hein. Il plaira à tous les fans de SYL, et aux curieux en général.
Si vous achetez cet album, vous obtenez également un code permettant de télécharger "Ghost II", et les paroles de "Ghost". Etant donné que "Ghost II" est donné avec cet album, je vais le chroniquer maintenant.
Un bruit d'orage, puis une basse, la même pendant tout le morceau, et des voix, relaxantes, nous envahissent, c'est "Drench", le premier titre sur 4 de ce Ghost 2. Suivent ensuite deux morceaux aussi acoustiques que reposants, "Fall" et "Mend". Ils ont un pouvoir de méditation très fort.
La dernière chanson de ce MCD (mini CD) est "Watch You", une ballade amoureuse, plus commerciale, avec une batterie. Et à la toute fin, surprise, en acoustique, on reconnaît le riff de "Stand", déjà repris sur "Planet of the Apes". Et ça se termine, lentement, mais magnifiquement, de façon majestueuse.
En conclusion, ce petit bonus est bien relaxant et reposant. Même si je préfère "Ghost" pour ma part. Celui-ci est certes moins complet, mais tout aussi efficace. 14/20, parce que pour un complément, ça vaut son pesant de cacahouètes.
Je ne l'ai écouté pour le moment qu'une seule fois et dans des conditions "moyennes", mais j'ai été complètement subjugué par tant de richesse, de folie et de subtilité. Je n'ai qu'une envie, c'est d'y revenir, mais il faut que je me fasse quelques autres albums du monsieur avant :p