Véritable phénomène de mode, les anglais de Devil Sold His Soul livrent leur premier album 3 ans après la formation du groupe. Sous un nom laissant présager le pire se cache un disque flirtant avec la scène postcore, sans pour autant s’y intégrer. A l’image de l’artwork, les 11 titres qui composent cet album annoncent un voyage mouvementé…
Petite intro d’une basse sourde, soulignée de quelques arpèges lumineux, puis Ed (chant) vomit ses paroles d’une voix éraillée, aussi tranchante que la lame d’un rasoir, faisant penser à la voix de Dan Weyandt sur le dernier album de Zao. Les paroles désespérées, sont axées sur la mort d’une relation, le souhait d’un départ, telles une fuite de la femme couchée sur la pochette… Tout au long des 10 chansons apparaissent des passages d’une voix claire, lueur d’espoir du chant torturé et attaqué à l’acide.
Ce chant écorché est soutenu par une partie rythmique lente sur la quasi-totalité du disque (exception faite de Hope), qui se veut lourde, puissante, plaquant l’auditeur au sol et le rouant de coups, à l’instar des premiers Cult Of Luna. Les guitares sont un mur menaçant, mortel, parfois séducteur. Malgré un jeu relativement simple, les émotions arrivent à se transmettre, transpirant des instruments. Certains riffs peuvent faire penser à un Deftones plus noir comme sur Sirens Chant et ses ressemblances avec Hexagram.
La pseudo-ballade Between Two Worlds offre à DSHS le temps de souffler, d’offrir une face plus joyeuse du groupe. Cependant, la trop grande présence du chant clair, typé emocore, a vite tendance à fatiguer de par sa monotonie et sa trop grande banalité.
Certains passages se veulent apocalyptiques, frôlant la saturation sonore. La fin de Coroner, mêlant une batterie lente, alternant avec les guitares menaçant de s’effondrer sous les cris répétés « Decide your debt for this, this is our last hope » est le point culminant du disque. Cependant, l’album se termine ensuite sur Hope, comme si le groupe, ayant rejeté toute sa hargne, retrouvait la lumière et renaissait. Les quelques notes de piano qui concluent ce brûlot de désespoir se veulent presque aériennes, expiatrices.
Au final, le groupe livre un album intéressant, croisement de fureur et de hargne. Le titre sied parfaitement au disque, on ressort de cet album usé, meurtri, et l’espoir fragile qui nous maintient nous fait attendre avec impatience la prochaine écoute…
J'aime beaucoup cet album, en particulier Dawn On The First Day et Hope qui font surement toutes les deux parti de mon top 10 de mes chansons préférés ! Une tuerie