Devil Sold His Soul

Post Hardcore / Metal

Royaume-Uni

Split avec Tortuga

2009
Type : Split

Chronique

par Euka

L'ombre et la lumière se côtoient sur ce disque. Sans jamais se voir, les deux artistes apposent leur marque sur chaque face, l'un avec une délicatesse douloureuse, l'autre avec une poussée d'adrénaline dévastatrice. Devil Sold His Soul et Tortuga, deux formations récentes ayant marqué par un premier album très intéressant. Deux visions de la musique différente...

Devil Sold His Soul se lance dans un postcore planant, bien plus lumineux que sur A Fragile Hope. Même si le chant, toujours désespéré lorsqu'il est hurlé, possède toujours cette touche de mélancolie, les instruments forment une nappe presque nébuleuse. L'équilibre se fait là, avec d'un côté des musiciens portant leurs notes sous un éclat de soleil, et de l'autre un frontman oscillant entre plusieurs timbres volontairement sans espoir.
"La musique est une amplification de la vie sensible. La poésie, par contre, est une façon de maîtriser, de sublimer." disait Kafka. Devil Sold His Soul allie musique et poésie sur Crane Lake dans un tourbillon de notes. Moins intense que A Fragile Hope, Devil Sold His Soul montre une autre facette, tout aussi séductrice, de sa musique. Crane Lake se clôture discrètement, avec son tempo langoureux, les cordes flirtant avec le voile du clavier. En un seul morceau, Devil Sold His Soul aura réussi à faire frémir.

Pour Tortuga, il est autre chose. La rupture est nette et franche, les hardcoreux empruntant à Cursed, Converge, .... sur ces deux compos. Musique étouffée, hargneuse sans être abrasive, les deux titres de Tortuga sont très facilement assimilable à toute la vague Hardcore Punk de ces derniers temps. Ceux ayant pu jeter une oreille sur November Coming Fire ne seront pas dépaysés puisqu'ici l'un n'est que le prolongement de l'autre. The Tomb Of John Wortley et Dance Like No One's Watching ne font pas dans la dentelle, ne reniant pas plusieurs ressemblances avec Trap Them, Trash Talk,... , avec une prod se rapprochant du One de Cursed. Les deux titres, déjà présents sur Kings Of Albany, y gagnent en puissance. Pourtant, une douce déception se laisse entendre : Tortuga ne propose ici qu'un Hardcore Punk rentre-dedans, oubliant ses escapades plus posées de Kings Of Albany (This Lonely Sailor).

Scotché sur une face, envouté sur l'autre. Ce split n'a comme défaut que d'être ce qu'il est : un trop bref instant de musique. Il laisse sur sa faim en attendant les prochaines cargaisons de Devil Sold His Soul et Tortuga, mais fait déjà rêver d'elles. On peut finalement le caractériser en un seul mot : Passion.

"Our last words won’t celebrate the end of this jealous town, I know I won’t come back and you can’t hold back the tears as you know that you have every reason to live"

16

Myspace de Tortuga.

Les critiques des lecteurs

Moyenne 14
Avis 1
Karma July 29, 2009 09:22
DSHS montre une facette différente avec un son plus lent et plus aérien mais de son coté tortuga est d'une forte brutalité...

A écouter....
14 / 20