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Biographie

Descendents

C'est en 1977 que Franck Navetta (guitare) et David Nolte (chant) décident de fonder un groupe de Punk. Bill Stevenson (batterie) et Tony Lombardo (basse) les rejoignent dans l'aventure mais après avoir assuré quelques concerts avec le groupe, David Nolte part rejoindre définitivement son autre groupe, The Last, qui connaît alors plus de succès. Les Descendents ne resteront pas longtemps sans chanteur et c'est un ami de Bill Stevenson qui prend le poste, Milo Aukerman.
Milo Goes To College, leur premier album, voit le jour en 1982 et pose les bases de leur musique, une mélange de Rock, de Surf-Pop, de Punk et Hardcore et des paroles réalistes, parlant de rupture, de rapport humains... La touche mélodique du groupe fait la différence. Le titre de l'album fait référence au départ imminent de Milo pour l'université de San Diego afin de poursuivre des études de biologie et la pochette voit l'apparition du personnage dessiné Milo qui reviendra orner de nombreux disques du groupe. Ray Cooper devient le second guitariste du groupe et remplace Milo Aukerman au chant quand celui-ci n'est pas là. Mais les choses se compliquent quand Bill Stevenson décide de rejoindre Black Flag en parallèle des Descendents. Franck Navetta quitte l'aventure tandis que Ray Cooper et Tony Lombardo décide de fonder The Ascendants, entraînant un premier hiatus pour le groupe, de 1983 jusqu'en 1985.
Bill Stevenson quitte alors Black Flag et les Descendents rentrent en studio pour accoucher la même année de l'album I Don't Want To Grow Up. S'ensuivent trois tournées au cours desquelles Tony Lombardo devra être remplacé par Doug Carrion. L'année suivante, le groupe sort Enjoy!, qui pourrait presque être considéré comme un concept album scatologique. Après la tournée, Tony Lombardo et Ray Cooper quittent le groupe. Stephen Egerton et Karl Alvarez, originaires de Salt Lake City et jouant dans le groupe Massacre Guys, sont recrutés. Le line-up définitif du groupe est posé.
Les Descendents enregistrent leur quatrième album All en janvier 1987 et un vent de fraicheur souffle avec l'arrivée d'un nouveau guitariste et d'un nouveau bassiste à la composition, alors que Bill Stevenson développe son concept All au fil des chansons. Après deux tournées, le groupe s'arrête en raison de la décision de Milo Aukerman de poursuivre une carrière dans la biochimie. Bill, Stephen et Karl forme alors le groupe All, avec lequel ils enregistreront huit albums, avant que Milo fasse un nouveau retour en 1995. Les Descendents et All coexistent alors, s'agissant en quelque sorte du même groupe, mais avec un chanteur et des chansons différentes (ils sortiront même un split album live en 2001).
En 1996 sort le cinquième album, Everything Sucks avec le retour du personnage Milo sur l'artwork et il faudra attendre 2004 pour le sixième, Cool To Be You, tous les membres du groupes étant devenus papas entre temps. Cet album est précédé d'un EP virulent, 'Merican dont le titre éponyme dépeint un portrait peu glorieux des USA et sur la jaquette duquel on peut voir un Milo déguisé en Oncle Sam.
En 2008, Franck Navetta, membre fondateur, décède d'une maladie foudroyante.
En 2010 le groupe se reforme pour quelques concerts mais il faut attendre 2015 pour l'annonce d'un nouvel album. Après 12 ans d'attente, Hypercaffium Spazzinate sort en juillet 2016 chez Epitaph. Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, Milo Auckerman déclare à cette occasion qu'il revient à temps plein au sein du groupe, abandonnant sa carrière scientifique du même coup;

Chronique

16.5 / 20
2 commentaires (17.5/20).
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Hypercaffium Spazzinate ( 2016 )

Douze ans. C’est le nombre d’années que Jacques Chirac aura passé à l’Élysée. C'est long ! C’est également le temps qu’il aura fallu attendre pour ce nouvel album des Descendents. Ce fut très long ! Et même si Cool To Be You avait tout pour satisfaire, et qu’il n’a à peine pris une ride (ce n’est plus à la mode de porter le bouc, voir la chanson Mass Nerder), il était impossible de garder son calme à l’idée de pouvoir se mettre entre les oreilles une demie-heure de nouvelles chansons des Californiens.

Hypercaffium Spazzinate fait immédiatement l’effet d’une “time capsule”, comme si on avait quitté le groupe la veille. On retrouve la même ambiance, ce côté doux-amer, et la même énergie. Puis au fil des écoutes, on sent une plus grande maturité du groupe (si l’on peut dire, ils étaient déjà quadragénaire à la sortie de Cool To Be You) : à travers les paroles, à travers la façon de chanter de Milo, à travers la musique, on sent un peu moins d’excentricité. Mais ce n’est pas pour autant que l’album se retrouve dépourvu de toute fantaisie. La principale vient de la part de Karl Alvarez à la basse. Victim Of Me, premier extrait de l’album, avait donné la couleur, sauf qu’au final il nous sert une partition complètement folle du début à la fin (voir l’énervée Limiter ou la guillerette Fighting Myself) et se paie même le luxe d’un petit hommage à Sting et Police sur Smile. Stephen Egerton et Bill Stevenson déroulent derrière, le groupe joue toujours aussi vite et les riffs de guitare se font précieux par moment grâce à l’utilisation d’accords que peu de punks doivent connaître (Fighting Myself, Spineless And Scarlet Red, Without Love). Milo quant à lui n'a rien perdu de sa puissance vocale et possède toujours ce petit quelque chose chargé d'émotion (Smile).

On retrouve bien évidemment le côté geek / ado attardé sur plusieurs titres : On Paper, où comment bien se vendre quand on n’a guère plus que sa beauté intérieur pour soi ; We Got Defeat, où comment apprendre à encaisser les coups à l’école façon Nietzsche et Full Circle, pour se la jouer façon les Goonies. Le groupe s’énerve également à bon escient, sur Limiter qui dénonce les traitements médicamenteux pour les hyperactifs, No Fat Burger fustigeant la malbouffe dans un style rappelant Minor Threat, Testosterone et Human Being regrettant la course à la réussite et la pression sociale, tandis que la religion se fait gentiment égratigner avec Shameless Halo. Et à tour de rôle on pourra sentir de la légèreté (Victim of Me, On Paper, Smile, Fighting Myself, Comeback Kid) ou de la mélancolie (Without Love, Spineless and Scarlet Red, Beyond The Music) dans la musique des quinquagénaires. On trouvera le morceau de bravoure de l’album avec Spineless And Scarlet Red, pouvant presque être qualifiée de Punk Prog, mais dont la signification des paroles reste obscure. Milo Auckerman rend également hommage à son pote Bill Stevenson à travers Smile (dans laquelle il extériorise ses sentiments sur le combat contre la maladie menée et remportée par Bill) et Comeback Kid, afin de célébrer comme il se doit son retour en pleine forme.

L’album se conclut par Beyond The Music, beau témoignage de l’amitié unissant les quatre compères, au-delà de la musique. Et c’est bien de nous rappeler cela, qu’il existe encore des bandes de potes qui jouent ensemble et que la musique ne se résume pas, pas encore, uniquement à un business où les musiciens se parlent pas avocats interposés. Hypercaffium Spazzinate est un triomphe de la fraîcheur et de la sincérité, en quelque sorte.

A écouter : dès le matin, en prenant son café !