Demolizer
Thrash Metal

Thrashmageddon
01. Copenhagen Burning
02. Cancer In The Brain
03. NTC
04. Bloodshot Eyes
05. Gore
06. Until I Die
07. Lost In Torment
08. Built On Slavery
09. Msw
Chronique
Parler du label danois Mighty Music c’est déjà évoquer plusieurs défauts majeurs. S’il semble plutôt louable de vouloir défendre les groupes de son pays, le label se vautre constamment dans des formations de seconde zone totalement oubliables ou carrément nulles. En plus de ça, on passe à peu près par tous les genres du Metal, sans distinction aucune, quand ce n’est pas pour mettre en avant des formations kitsch de Hard FM / Heavy / Power sans intérêts. Le label multiplie donc les sorties dans tous les sens (avec également des formations internationales) et son catalogue dégueule de disques largement discutables dont on se demande bien qui aura la curiosité et même le courage de les écouter. Le tout étant bien sûr noyé dans toutes les sorties Metal dont nous sommes abreuvées chaque semaine.
Partant de là, difficile d’avoir une réelle envie d’écouter le tout premier effort des danois de Demolizer. Ce n’est pourtant ni le titre un peu nul, Thrashmageddon, ni la pochette franchement moyenne (mais dans les codes du genre) qui nous aura attiré. Mais une curiosité bizarre aidant, on s’y atèle et on se rend compte qu’on a bien fait car leur Thrash Metal est très solide. Passé l’intro de Copenhagen Burning, on voit que ça va tenir la route. Ca joue vite, c’est colérique, tu te dis que ces quatre gamins savent comment « thrasher », mais réellement hein, et clairement ils n’ont pas du tout à rougir à côté de disques de formations bien connues comme Havok, Suicidal Angels ou Lost Society. C’est vraiment ce qui étonne dans ce premier album : on y trouve ce que l'on veut entendre dans le genre : vitesse / efficacité / groove. Par exemple, Gore, c’est 49 secondes dans la gueule façon Municipal Waste, mais Cancer In The Brain envoie sa volée de bois vert tout de go et N.T.C c’est la même chose. Sales riffs de castagne, combo basse / batterie gagnant qui pète tout en chemin et tu ramènes en plus un petit refrain qui va bien et un solo technique très cool et mélodique et on obtient le cahier des charges pour que tout se déroule sans accro.
Bloodshot Eyes, à l’inverse, est plutôt construit sur un mid-tempo qui fait un poil redescendre la température. Built On Slavery est aussi un peu calqué sur la même rythmique et ces deux titres qui ralentissent légèrement la cadence, possèdent des riffs efficaces et un groove omniprésent. Le solo de Built On Slavery est très agréable en sus. C’est là qu’on se rend compte du potentiel de Demolizer, c’est que les gars savent écrire de bons morceaux, hyper énergiques et qu’on prend un grand plaisir à parcourir. Il manque peut-être quelques refrains mémorables et deux / trois riffs porteur en fondation, mais sinon, on est sur de la qualité ++ en béton armé. Parlons aussi de Until The Day I Wrong qui fait très Metallica dans l’âme avec ses arpèges qu’on croirait issus de Welcome Home (Sanitarium). Même ce titre là, malgré la référence évidente, est bien construit et s’écoute sans déplaisir. En fait, tout est cool sur ce Thrashmageddon. Ca n’en fait pas un album incontournable, loin de là, ce n’est pas très original, on s’en doute, mais il y a suffisamment de taff, d’envie et de talent de composition pour qu’on puisse y revenir quelque fois. M.S.W qui conclue l’album est un très bon témoin de qu’est capable Demolizer d’ailleurs.
Vigueur, violence et vélocité. Ce sont les trois V qui résument Demolizer et ce premier album qui s'écoule sur 35 minutes - un timing parfait pour le genre. Si tu aimes le Thrash Metal qui va vite, hargneux, groovy, un peu old school mais pas trop, écoute le. Et puis un titre à retenir : Copenhagen Burning, qui est sans doute leur meilleur morceau, d’une efficacité redoutable. On attendait rien de ces danois et c’en est pourtant une très bonne surprise, on espère qu’il en sera de même pour toi.