Delain

Metal symphonique

Pays-Bas

Moonbathers

2016
Type : Album (LP)
Labels : Napalm Records
Tracklist
01. Hands Of Gold
02. The Glory And The Scum
03. Suckerpunch
04. The Hurricane
05. Chrysalis - The Last Breath
06. Fire With Fire
07. Pendulum
08. Danse Macabre
09. Scandal
10. Turn The Lights Out
11. The Monarch

Chronique

par Zbrlah

Souvenez-vous. On avait quitté Delain presque fâchés à cause d'un EP peu intéressant. Eh bien les Néerlandais ont su tirer les bonnes conclusions et proposent avec Moonbathers un album réussi et puissant.

Les quelques points forts de Lunar Prelude sont ici démultipliés. D'ailleurs, les deux seules pistes intéressantes l'EP (les deux inédits, Suckerpunch et Turn The Light Out) ont été reportées dans cet album. Drôle d'idée, surtout que les deux titres sont tout à fait identiques à leur version précédente, mais pourquoi pas.

Quant aux autres morceaux, ils appliquent presque tous la même méthode : riffs taille XL avec arrangements moitié popisant et moitié orchestrés, lignes de chant évidentes qu'on retient dès le second refrain, batterie "poum tchak poum tchak" sans fioriture... Simplicité, efficacité. Mais... Pas que. Comme toutes les recettes, une fois qu'on la maîtrise bien, on peut se permettre quelques digressions. Ce renouveau qu'on attendait légitimement sur Lunar Prelude (puisque l'EP marquait la première sortie d'un nouveau line-up) est bien présent ici. Les exemples sont nombreux : une petite influence Speed-Power dans le très réussi Fire With Fire, l'audace de pondre un quasi-instrumental très interessant avec The Monarch, intégrer les growls d'Alyssa White Gluz (Arch Enemy, ex The Agonist) dans l'excellent Hands Of Gold... On note même un petit élément inattendu dans les techniques vocales de Charlotte Wessels, qui dynamise son chant pop avec des (rares, certes) pointes de semi-saturé, par exemple dans l'attaque du premier refrain de Hands Of Gold ou lors de la reprise énergique de la ballade Crysalis : The Last Breath. Les voix sont d'ailleurs comme d'habitude l'atout majeur de Delain, sonnant majoritairement pop pour éviter adroitement la lassitude du lyrisme. Le groupe a toujours la même énergie grâce au bon goût des lignes vocales (Fire With Fire, Suckerpunch).

En revanche, même sur une recette qui a fait ses preuves, les expérimentations restent un risque. Et certaines d'entre elles ne sont pas toujours du meilleur goût : on citera entre autres l'excès de vocalises bien mièvres dans Danse Macabre, mais aussi l'audace de s'attaquer à du Queen. La reprise de Scandal, bien que rendue plus énergique et adaptée pour coller à l'esprit et à l'univers de Delain, reste hors de portée des Hollandais. On retient plus le côté dénaturé que leur pourtant imposant effort de transposition.
On restera aussi dubitatif sur l'intérêt des deux guitares sur Moonbathers. L'album n'est pas plus mélodique que les précédents, alors que le line-up permet maintenant des dualités soliste / rythmique, ou des riffs harmonisés. Il y a bien quelques lead (on notera celui de Pendulum, sur une rythmique très nightwishèsque, ou ceux de Scandal, justement), mais pas plus que d'ordinaire ; c'est sûrement en live que la différence se fera.

Avant de conclure, on notera que Delain évite le classique piège de la "piste molle du genou" sur cette nouvelle galette. The Hurricane se démarque comme une power-ballade efficace, et son aspect down-tempo ne la rend pas chiante. Au contraire, l'interlude parlé donne une touche sombre et intéressante. Quant à Crysalis : The Last Breath, la performance vocale arrive à contrer en partie l'aspect stéréotypique du titre mené par le piano et les orchestrations. Le seul reproche à faire pourrait être d'avoir placé ces deux pistes à la suite l'une de l'autre, créant une étrange pause dans le dynamisme de Moonbathers.

Delain prouve avec leur (seconde !) livraison de 2016 que leur capacité à pondre des hymnes en puissance est finalement intacte. Les doutes semés par l'EP précédents sont ici largement dissipés. Néanmoins, pas besoin de se ruiner pour obtenir l'édition limitée avec un disque bonus, qui lui souffre des mêmes problèmes que Lunar Prelude : le second disque ne contient que des lives insipides et des orchestrations dispensables. Mais l'album "normal" vous est plus que recommandé si vous êtes sensible au genre abordé.

14

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