Delain
Metal symphonique
We Are The Others
01. Mother Machine
02. Electricity
03. We Are The Others
04. Milk And Honey
05. Hit Me With Your Best Shot
06. I Want You
07. Where Is The Blood
08. Generation Me
09. Babylon
10. Are You
11. Done With Me
12. Get The Devil Out Of Me
13. Not Enough
Chronique
Delain c'est un groupe de « Metal à chanteuse » similaire aux Within Temptation, Nightwish, Epica ou After Forever. Typiquement le genre de formations à donner de l'exéma aux metalleux endurcis aux saturations, aux blasts à 200km/h et aux types qui vomissent leur tripes dans un micro. C'est évident, Delain est comme beaucoup de ces groupes faciles d'accès aux morceaux presque calibrés, mais We Are The Others, leur troisième effort, n'en est pas pour autant un mauvais album.
April Rain était un disque de Metal Symphonique tout à fait correct, bien composé avec ce qu'il faut de tubes et de titres efficaces. We Are The Others ne déroge pas à la règle, sauf qu'il se repose nettement moins sur les éléments symphoniques. Tout comme la dernière mouture de Within Temptation, Delain prend un tournure plus direct, plus pop dira t-on, dans l'élaboration de ses morceaux. Si vous chercher des titres épiques avec de vraies constructions et des progressions symphoniques, ce n'est sans doute pas du côté de Delain qu'il faut aller poser ses oreilles. N'y voyez pas forcément une perte de qualité car le combo néerlandais sait toujours créer de bonnes pistes avec des riffs simples, mais entrainants, des refrains immédiatement mémorisables (Electricity, Babylon...) et une bonne dose d'énergie. En parlant des refrains, ceux-ci semblent être les points centraux du disque, tant les morceaux semblent être construit en fonction d'eux, très souvent grâce aux lignes vocales de Charlotte qui font mouches à chaque coup que se soit sur le dynamique We Are The Others ou sur le très pop Hit Me With Your Best Shot. Vu le genre, on n'en voudra pas à Delain d'avoir axé son disque sur les refrains et sur la (belle) voix de sa chanteuse, nettement mise en avant et qu'on sent plus assurée, même si elle ne se diversifie pas autant que d'autres dans sa manière de chanter (elle n'aborde jamais le registre lyrique par exemple).
We Are The Others est également plus varié qu'April Rain car Delain se permet quelques petites nouveautés comme l'introduction d'élements electro (Milk And Honey) et révèle également ses influences Pop-Rock comme sur Are You Done With Me?. L'atout des néerlandais c'est aussi de faire cohabiter les grosses guitares (Mother Home, Where Is The Blood), les claviers symphoniques qui n'ont pas totalement disparus (Babylon, Not Enough) et les rythmiques dynamiques même en mid-tempo (I Want You) avec ce qu'il faut de mélodies inspirées et prenantes. Après, il faut aussi reconnaître que la force de Delain en fait aussi sa plus grand faiblesse. Sa trop grande simplicité, sa facilité d'accès et sa volonté de faire du tube à tout prix font qu'après seulement quelques écoutes on connait déjà l'album aux ¾. Pas sûr que sa durée de vie soit très élevée donc. Quelques morceaux font aussi pâle figure comme le moyen Where Is The Blood, avec Burton C.Bell de Fear Factory au chant qui fait office de mauvaise reprise de Lacuna Coil et le fade Get The Devil Out Of Me avec ses sonorités electro kitsch étonnamment placé comme single de l'album alors que d'autres titres auraient fait meilleure carte de visite. Au moins, Delain évite le piège de la balade chiante et inutile comme dans la plupart des albums du genre et ça, c'est assez rare pour être signalé.
Si ce genre de sucrerie Pop/Metal/Symphonique vous provoque de forts relents dans l'œsophage, ce n'est pas la peine d'aller plus loin, mais ça vous deviez déjà le savoir avant même d'arriver à la conclusion de cette chronique. Pour les autres, pas de craintes à avoir, Delain reste fidèle et honnêtes avec eux même, en livrant ce plutôt bon We Are The Others qui devrait vous tenir en haleine au moins pour quelques écoutes.