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Biographie

Delain

C'est en 2001 que Martijn Westerholt, le fondateur de Within Temptation avec son frère Robert, quitte ce dernier pour fonder en 2002 sont propre groupe de Metal-Symphonique : Delain. Un premier line-up est constitué avec Anne Invernizzi en tant que chanteuse, Roy Van Enkhuyzen et Frank Van Der Meijden aux guitares, Martijn Willemsen à la basse et Tim Kuper à la batterie afin de sortir un premier ep, Amenity.
Après quelques années de battement, Delain ne faisant qu'à peine parler d'eux, Martijn remanie complètement le line-up en 2005 restant seul maître à bord. Il s'entoure alors de Charlotte Wessels au chant, Ronald Landa et Ray Van Lente aux guitares ainsi que Rob Van Der Loo et Sander Zoer respectivement au poste de bassiste et batteur puis signe chez Roadrunner Records pour sortir un premier disque en 2006 : Lucidity. Plusieurs invités y font leur apparition comme Sharon Del Adel (Within Temptation) Marco Hietala (Nightwish, Tarot) ou encore Liv Kristine (Leaves' Eyes). Ray Van Lente se retire un an plus tard et Ronald Landa le suit en 2009 tout juste après la sortie d'April Rain, le second album. Delain se retrouve alors sans guitariste et recrute Ewout Pieters afin de poursuivre ses tournées. Courant 2010, Rob Van Der Loo quitte le groupe remplacé par Otto Schimmelpenninck Van Der Oije.

Pendant deux ans, Delain multiplie les festivals comme le Wacken Open Air, le Hellfest ou encore le Sonisphere. En 2011, Timo Somers est recruté comme guitariste officiel afin d'enregistrer un troisième album. We Are The Others voit le jour en 2012, toujours chez Roadrunner Records, inspiré par le crime haineux commis à l'encontre de la jeune britannique Sophie Lancaster, décédée après avoir été battus par un groupe de jeunes à cause de son look gothique. Deux ans plus tard, c'est The Human Contradiction qui sort cette fois-ci chez Napalm Records, mais le groupe se sépare peu de temps après du Sander à la batterie, remplacé par Ruben Israël. Une seconde guitariste est également recrutée en 2015, Merel Bechtold (MayanKarmaflow) et c'est avec ces deux nouveaux musiciens que Delain sort l'ep Lunar Prelude en 2016.

Apocalypse & Chill ( 2020 )

- Bonjour Delain. Comment allez-vous aujourd'hui ?
- Bonjour docteur Zbrlah. Eh bien écoutez, ça va, à peu près. Je pense avoir encore besoin de cette thérapie, donc je suppose que je ne suis pas au sommet de ma forme non plus, mais globalement, ca va. Je viens de sortir Apocalypse&Chill, donc... Je suis content, on va dire.
- Très bien. Asseyez-vous là, je vous en prie. Si vous le voulez bien, j'aimerais que le thème du jour soit justement ce nouvel album. Vous voulez bien en parler un peu ?
- Oui, oui, bien sûr.
- Pouvez-vous me dire ce qui vous a motivé à mettre le titre Masters Of Destiny sur ce disque ? Il était déjà sorti il y un an sur votre précédent EP...
- Eh bien... Docteur, vous savez, je suis vraiment fier de ce morceau. Je trouve que c'est un point fort de l'album, il a une teneur qu'il n'aurait pas eu sans Master Of Destiny. La façon dont je chante les chœurs des refrains, le fait qu'y ai placé un solo de guitare que je trouve très réussi, même la simplicité de mon jeu de batterie a un rôle important pour la bonne réalisation de ce titre. Je l'aime beaucoup.
- Vous avez raison. Il est vraiment très bon. Mais dites-moi, Delain... Nous en avions déjà parlé, mais... Pourquoi n'utilisez-vous pas ces mêmes éléments, qui fonctionnent bien et que vous savez apparemment bien maîtriser, pour créer d'autres chansons qui soient aussi efficaces ?
- Mais... Il y en a, dans Apocalypse & Chill...
- Dites-m'en plus.
- Prenez One Second par exemple... Bon, d'accord, ce sont d'autres ingrédients qui font qu'elle marche, mais elle marche ! Ce riff syncopé, quasi-djenty, avec du growl par dessus, après le premier refrain, c'est du tout bon ça non ?
- Oui. Je vous l'accorde, ce passage est intéressant, et même le refrain est catchy même s'il est simple. Mais ce que je veux dire, c'est... Vous n'avez pas l'impression de faire parfois dans la facilité ? Pas toujours, bien sûr. Par exemple, proposer un instrumental de 5:25 (Combustion) était assez courageux, et je trouve que ça paye. Mais à d'autres moments, pourquoi être si "évident" ?
- Je ne saisis pas, docteur... De quoi parlez-vous exactement ?
- Eh bien, essayez de trouver un point commun entre les refrains de We Had Everything, de To Live Is To Die, et de Let's Dance.
- Hmmm... La répétition de la phrase-titre ?
- Continuez.
- Peut-être que j'ai une voix un peu nasillarde sur ce genre de passages.
- Oui, aussi. Je vous le redis, votre chant sait être excellent, Masters Of Destiny le prouve. Vous vous rendez compte que la moitié des titres sur A. & C. (vous permettez que l'appelle "A. & C." ?) n'utilisent pas cette tessiture ?
- C'est vrai que les morceaux que vous citiez sont chantés du bout des lèvres, d'une toute petite voix... Vous pensez que c'est dommage ?
- Pour être franc, oui. Mais cela nous permet de dégager un axe de progression. Il n'y a pas d'échec, en psychologie, il y a simplement des opportunités de s'améliorer. Prenez plus de risques. Regardez, cet instrumental dont nous parlions, ou ce côté Indus dans le gros riff des couplets de Chemical Redemption, associé au chant vocodé, ça aussi ça fonctionne. Vos innovations sonnent juste, elles rafraîchissent votre son. Capitalisez sur ça, et sur une poignée de tubes classiques comme Masters Of Destiny, et votre prochain disque sera très bon. Est-ce que ça va aller, d'ici là ? Vous avez compris comment avancer ?
- Oui, je crois. Merci docteur.
- Parfait. On reprend rendez-vous pour dans quinze jours, pour continuer d'en parler. Ca vous convient ?

A écouter : Masters Of Destiny, Vengeance

Hunter's Moon ( 2019 )

Comme en 2016, c’est sous la forme d’un EP que Delain nous présente son nouveau line-up. Une entrée en scène en douceur pour le batteur Joey De Boer qui signe ici sa première contribution avec les Néerlandais, certes, mais est-suffisant pour justifier la sortie d’un EP ? Après tout, Lunar Prelude n’apportait rien à la discographie du groupe, si ce n’est deux titres sympas mais très convenus, qui ont de toutes manières été reportés sur le long format suivant, ce qui dispense officiellement l’achat de l’EP de 2016. Qu’en est-il de celui de 2019, alors ?
Eh bien, roulement de tambour : les quatre nouveaux titres sont tous bons. Et ils font même plus fort, ils sont chacun bons pour différentes raisons, formant une collection variée qu’on se surprend à écouter plusieurs fois d’affilée. Et puisqu’il n’y a qu’une poignée de pistes à décortiquer et qu’elles sont trop différentes pour en tirer beaucoup de points communs, c’est parti pour éplucher Hunter’s Moon « track by track ». Même si je déteste ça et que ce n’est pas le style de Metalorgie, je n’ai pas trouvé de meilleure approche pour ce cas précis.

L’objet s’ouvre sur un Master Of Destiny tout ce qu’il y a de plus ancré dans les habitudes de Delain. On y retrouve même quelques gimmicks vaguement inintéressants, à commencer par l’intro mièvre. Sauf que le titre explose ensuite très vite, proposant un développement certes très "delainèsque", mais un des plus efficaces possible. Une fois l’intro bouclée (plus si chiante que ça dès la seconde écoute, où on se rend compte qu’elle sert à construire l’attente qui se résout lorsqu’elle se termine), l’entrée des chœurs incroyables et puissants, puis celle du chant lead par dessus, le tout sur une instrumentation des plus épiques, font de ce morceau un vrai futur classique du groupe.
Le morceau éponyme n’a pas autant d’impact (rien dans l’EP, et très peu de choses dans la discographie de Delain ont autant d’impact que le riff principal et les chœurs majestueux du titre précédent). On notera même un refrain plutôt énervant, avec ses débuts de phrases qui traînent sur les “yoouuuu”. Néanmoins, Hunter’s Moon est sauvé par un passage incroyable, avec du chant hurlé pour lequel il était impossible d’être préparé. Le chant growlé dans le Metal Sympho, c’est maintenant habituel, mais ici on est très loin des voix caverneuses, très graves, dont on est coutumier. Il s’agit plutôt de hurlements à plein poumons, bien plus proche du Hardcore que du Death au niveau vocal, servi sur un gros riff de guitare, massif, simple, et mélodique. Cette section est incroyable d’efficacité, et les Hollandais l’a bien compris puisqu’elle revient à trois reprises dans Hunter’s Moon.
This Silence Is Mine aurait tout simplement pu figurer dans un disque de Periphery. Non, mais vraiment. Ou alors, de Prog Djent instrumental, à la Plini, Widek, Cloudkicker, [...], avec Charlotte Wessels en guest pour une minute de chant. Le lead est partagé entre une guitare précise et un clavier au son futuriste, et le riff de rythmique est un bombardement syncopé aussi réussi que surprenant venant d’un groupe comme Delain. Excellente surprise.
Enfin, Art Kills tire son épingle du jeu en proposant une ambiance Electro-Pop-Metal, rappelant un peu Amaranthe. Le fait que du chant Death soit intégré dans ce titre pour contrebalancer la voix de la frontwoman étaye encore la comparaison. Le titre n’est pas excellent mais reste honorable, et a le mérite de proposer une direction avec laquelle Delain n’est pas complètement familier.

Comment ça, “c’est pas fini” ? Ah oui, c’est vrai. Même si on a fait le tour des titres inédits avec ces seize minutes, Hunter’s Moon propose ensuite pas moins de 10 pistes live et tape à 1h05 de longueur totale, autant vous dire que niveau contenu, pour un EP, on se place là. Si le bonus est toujours sympa, son intérêt est bien plus limité que pour les pistes studio, même si on appréciera la présence de Marco Hietala (Nightwish) pour épauler la chanteuse sur une grosse moitié des titres. D’abord, au niveau des choix dans le setlist, il n’y pas de vrai “gros tube” en dehors de The Gathering. Ou sont April Rain, We Are The Others, ou les récents Suckerpunch ou Fire With Fire ? Ensuite, en terme de son, la grosse caisse semble à la fois surmixée et trop trigguée, les guitares un chouilla cracra, et les interventions du public couvrent parfois la musique de Delain (notamment quand on devine l’arrivée sur scène de Charlotte Wessels lors du premier titre Hands Of Gold). Au moins, on sent que ce live est bien plus authentique que les quatre pistes bonus de l’EP Lunar Prelude, trop formatées.

Hunter’s Moon arrive donc à convaincre largement plus que le précédent EP de la formation néerlandaise. Si le prochain album s’annonce aussi varié et réussi, alors on l’attend avec impatience.

A écouter : Les 4 titres inédits, surtout Masters Of Destiny et This Silence Is Mine
10 / 20
1 commentaire (11.5/20).
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Lunar Prelude ( 2016 )

Delain pourrait proposer cet EP pour prévenir gentiment d'un éventuel changement, avant de trop surprendre avec un nouvel album. Entre les nouvelles recrues (Ruben Israel à la batterie ainsi que Merel Bechtold, l’excellente guitariste de MaYaN) et le fait que le quintet soit devenu un sextet comprenant désormais deux guitaristes, on pouvait en effet se demander si la formule resterait la même.
La réponse est si évidente dès la première écoute de Lunar Prelude qu'on peut se permettre de tuer le suspense dans l'œuf : Delain joue du Delain, sans aucun renouveau musical.

Le premier titre met tout le monde d'accord et ne laisse pas de place au doute : Suckerpunch démontre que les Néerlandais ont toujours ce sens du tube simple et efficace. Sans se renouveler pour un sou. Tant que ça fonctionne... Delain capitalise sur ses atouts : science du refrain catchy, voix mélodique sans être lyrique qui rend l'ensemble dynamique et facile à écouter, arrangements mi-électroniques mi-symphoniques. Turn The Lights Out reprend les mêmes éléments, avec une ambiance un peu plus grave, plus mélancolique, mais gardant tout de même énormément d'énergie, surtout à partir du second couplet.
Les chœurs du refrain apportent une réelle pêche au single Suckerpunch, quant à Turn The Lights Out, on notera plutôt ses couplets saccadés ainsi que son pont assez sombre (compte tenu des standards du groupe, entendons-nous). Les deux titres sont somme toute complètement "delainèsques", efficaces, portés par une Charlotte Wessels convaincante et dont le chant est très en avant, comme souvent.

En revanche, le reste de Lunar Prelude se révèle bien moins généreux qu'il n'y paraît de prime abord. Huit titres, trente-cinq minutes au compteur, l'objet pourrait paraître très complet pour un EP. Et pourtant, en dehors des deux inédits déjà évoqués, nous avons droit à une version orchestrale du single Suckerpunch, une version alternative de Don't Let Go (initialement paru sur le CD bonus du précédent album, The Human Contradiction), et quatre titres lives, dont les originaux sont aussi issus de ce même disque. Chacun à sa façon, ces titres déçoivent. Don't Let Go est beaucoup trop proche de la piste d'origine. Même après plusieurs écoutes comparatives, les différences entre les deux sont assez floues, et ne justifient pas vraiment cette réédition. L'orchestration est peu cohérente, à la fois au sein de ce disque énergique et direct, mais aussi intrinsèquement, musicalement. Certains passages de Suckerpunch sont certes très reconnaissables, mais d'autres semblent sortis de nulle part. Les refrains auraient mérités de garder leurs chœurs, et peut-être que l'ajout du chant aurait permis de mieux se repérer. Quant aux titres en publics, ils manquent d'âme et ne font pas ressortir l'ambiance d'un concert. Au contraire, ces quatre pistes sonnent comme des enregistrements en studio, auxquels on aurait ajouté des applaudissements au début et à la fin. Pour le coup, même si le côté "live" passe à la trappe, le son est excellent et la prestation est sans faute, notamment pour la chanteuse Charlotte Wessels qui est, encore une fois, largement mise en avant.

Ce sont donc les deux premiers morceaux qui se démarquent de Lunar Prelude, non pas grâce à leur qualité supérieure au reste de l'EP, mais parce que les autres pistes sont en dessous de ce qu'on est en droit d'attendre de Delain. La recette n'est pas renouvelée, mais pour les fans du groupe ou les amateurs du genre, les deux inédits feront mouche.

A écouter : Suckerpunch

Moonbathers ( 2016 )

Souvenez-vous. On avait quitté Delain presque fâchés à cause d'un EP peu intéressant. Eh bien les Néerlandais ont su tirer les bonnes conclusions et proposent avec Moonbathers un album réussi et puissant.

Les quelques points forts de Lunar Prelude sont ici démultipliés. D'ailleurs, les deux seules pistes intéressantes l'EP (les deux inédits, Suckerpunch et Turn The Light Out) ont été reportées dans cet album. Drôle d'idée, surtout que les deux titres sont tout à fait identiques à leur version précédente, mais pourquoi pas.

Quant aux autres morceaux, ils appliquent presque tous la même méthode : riffs taille XL avec arrangements moitié popisant et moitié orchestrés, lignes de chant évidentes qu'on retient dès le second refrain, batterie "poum tchak poum tchak" sans fioriture... Simplicité, efficacité. Mais... Pas que. Comme toutes les recettes, une fois qu'on la maîtrise bien, on peut se permettre quelques digressions. Ce renouveau qu'on attendait légitimement sur Lunar Prelude (puisque l'EP marquait la première sortie d'un nouveau line-up) est bien présent ici. Les exemples sont nombreux : une petite influence Speed-Power dans le très réussi Fire With Fire, l'audace de pondre un quasi-instrumental très interessant avec The Monarch, intégrer les growls d'Alyssa White Gluz (Arch Enemy, ex The Agonist) dans l'excellent Hands Of Gold... On note même un petit élément inattendu dans les techniques vocales de Charlotte Wessels, qui dynamise son chant pop avec des (rares, certes) pointes de semi-saturé, par exemple dans l'attaque du premier refrain de Hands Of Gold ou lors de la reprise énergique de la ballade Crysalis : The Last Breath. Les voix sont d'ailleurs comme d'habitude l'atout majeur de Delain, sonnant majoritairement pop pour éviter adroitement la lassitude du lyrisme. Le groupe a toujours la même énergie grâce au bon goût des lignes vocales (Fire With Fire, Suckerpunch).

En revanche, même sur une recette qui a fait ses preuves, les expérimentations restent un risque. Et certaines d'entre elles ne sont pas toujours du meilleur goût : on citera entre autres l'excès de vocalises bien mièvres dans Danse Macabre, mais aussi l'audace de s'attaquer à du Queen. La reprise de Scandal, bien que rendue plus énergique et adaptée pour coller à l'esprit et à l'univers de Delain, reste hors de portée des Hollandais. On retient plus le côté dénaturé que leur pourtant imposant effort de transposition.
On restera aussi dubitatif sur l'intérêt des deux guitares sur Moonbathers. L'album n'est pas plus mélodique que les précédents, alors que le line-up permet maintenant des dualités soliste / rythmique, ou des riffs harmonisés. Il y a bien quelques lead (on notera celui de Pendulum, sur une rythmique très nightwishèsque, ou ceux de Scandal, justement), mais pas plus que d'ordinaire ; c'est sûrement en live que la différence se fera.

Avant de conclure, on notera que Delain évite le classique piège de la "piste molle du genou" sur cette nouvelle galette. The Hurricane se démarque comme une power-ballade efficace, et son aspect down-tempo ne la rend pas chiante. Au contraire, l'interlude parlé donne une touche sombre et intéressante. Quant à Crysalis : The Last Breath, la performance vocale arrive à contrer en partie l'aspect stéréotypique du titre mené par le piano et les orchestrations. Le seul reproche à faire pourrait être d'avoir placé ces deux pistes à la suite l'une de l'autre, créant une étrange pause dans le dynamisme de Moonbathers.

Delain prouve avec leur (seconde !) livraison de 2016 que leur capacité à pondre des hymnes en puissance est finalement intacte. Les doutes semés par l'EP précédents sont ici largement dissipés. Néanmoins, pas besoin de se ruiner pour obtenir l'édition limitée avec un disque bonus, qui lui souffre des mêmes problèmes que Lunar Prelude : le second disque ne contient que des lives insipides et des orchestrations dispensables. Mais l'album "normal" vous est plus que recommandé si vous êtes sensible au genre abordé.

A écouter : Fire With Wire, Hands Of Gold, Suckerpunch
13.5 / 20
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We Are The Others ( 2012 )

Delain c'est un groupe de « Metal à chanteuse » similaire aux Within Temptation, Nightwish, Epica ou After Forever. Typiquement le genre de formations à donner de l'exéma aux metalleux endurcis aux saturations, aux blasts à 200km/h et aux types qui vomissent leur tripes dans un micro. C'est évident, Delain est comme beaucoup de ces groupes faciles d'accès aux morceaux presque calibrés, mais We Are The Others, leur troisième effort, n'en est pas pour autant un mauvais album.

April Rain était un disque de Metal Symphonique tout à fait correct, bien composé avec ce qu'il faut de tubes et de titres efficaces. We Are The Others ne déroge pas à la règle, sauf qu'il se repose nettement moins sur les éléments symphoniques. Tout comme la dernière mouture de Within Temptation, Delain prend un tournure plus direct, plus pop dira t-on, dans l'élaboration de ses morceaux. Si vous chercher des titres épiques avec de vraies constructions et des progressions symphoniques, ce n'est sans doute pas du côté de Delain qu'il faut aller poser ses oreilles. N'y voyez pas forcément une perte de qualité car le combo néerlandais sait toujours créer de bonnes pistes avec des riffs simples, mais entrainants, des refrains immédiatement mémorisables (Electricity, Babylon...) et une bonne dose d'énergie. En parlant des refrains, ceux-ci semblent être les points centraux du disque, tant les morceaux semblent être construit en fonction d'eux, très souvent grâce aux lignes vocales de Charlotte qui font mouches à chaque coup que se soit sur le dynamique We Are The Others ou sur le très pop Hit Me With Your Best Shot. Vu le genre, on n'en voudra pas à Delain d'avoir axé son disque sur les refrains et sur la (belle) voix de sa chanteuse, nettement mise en avant et qu'on sent plus assurée, même si elle ne se diversifie pas autant que d'autres dans sa manière de chanter (elle n'aborde jamais le registre lyrique par exemple).

We Are The Others est également plus varié qu'April Rain car Delain se permet quelques petites nouveautés comme l'introduction d'élements electro (Milk And Honey) et révèle également ses influences Pop-Rock comme sur Are You Done With Me?. L'atout des néerlandais c'est aussi de faire cohabiter les grosses guitares (Mother Home, Where Is The Blood), les claviers symphoniques qui n'ont pas totalement disparus (Babylon, Not Enough) et les rythmiques dynamiques même en mid-tempo (I Want You) avec ce qu'il faut de mélodies inspirées et prenantes. Après, il faut aussi reconnaître que la force de Delain en fait aussi sa plus grand faiblesse. Sa trop grande simplicité, sa facilité d'accès et sa volonté de faire du tube à tout prix font qu'après seulement quelques écoutes on connait déjà l'album aux ¾. Pas sûr que sa durée de vie soit très élevée donc. Quelques morceaux font aussi pâle figure comme le moyen Where Is The Blood, avec Burton C.Bell de Fear Factory au chant qui fait office de mauvaise reprise de Lacuna Coil et le fade Get The Devil Out Of Me avec ses sonorités electro kitsch étonnamment placé comme single de l'album alors que d'autres titres auraient fait meilleure carte de visite. Au moins, Delain évite le piège de la balade chiante et inutile comme dans la plupart des albums du genre et ça, c'est assez rare pour être signalé.

Si ce genre de sucrerie Pop/Metal/Symphonique vous provoque de forts relents dans l'œsophage, ce n'est pas la peine d'aller plus loin, mais ça vous deviez déjà le savoir avant même d'arriver à la conclusion de cette chronique. Pour les autres, pas de craintes à avoir, Delain reste fidèle et honnêtes avec eux même, en livrant ce plutôt bon We Are The Others qui devrait vous tenir en haleine au moins pour quelques écoutes.

A écouter : Mother Home, Milk And Honey, Babylon